Brèves

La droite et l'extrême-droite sonnent le tocsin depuis le début du « printemps arabe » : des vagues monstrueuses de réfugiés nord-africains et moyen-orientaux vont déferler sur notre paisible patrie, ça va être comme au 1er siècle de l'hégire, faut boucler les frontières, miradoriser le Tessin, mobiliser l'armée, tirer à vue, puisque ces gueux n'ont pas tous la bonne idée d'aller se noyer au large de Lampedusa. Et puis voilà que sont tombées les statistiques et les projections de l'office des Migrations : une cinquantaine de demandes d'asile déposées en janvier par des Egyptiens et des Tunisiens, une septantaine en février par des Egyptiens, des Tunisiens et des Libyens, et pratiquement pas de changement pour les autres nationalités, genre Yéménites ou Bahreïnis... Et au total, et dans la pire des hypothèses, il ne devrait pas arriver en Suisse plus de 700 de ces réfugiés arabes et berbères par mois. En Suisse, on a le tsunami migratoire modeste, mais la paranoïa xénophobe vigilante...

On ricane sur les bastons autour du foot, les gnons reçus au hockey ou la dope dans le cyclisme, c'est facile, mais faut pas oublier les autres sports : en basket aussi, on se marre. Samedi dernier, un match de ligue B entre Chêne et Swiss Central a dégénéré en bagarre générale, avec un arbitre sur le carreau, des spectateurs balançant des chaises sur les joueurs et envahissant le terrain... c'était notre rubrique «le sport, c'est une école de civilité»...

A Bâle, le Grand Conseil (y'a plus besoin de Conseil Municipal, la Ville ayant bouffé le canton, ce qui devrait nous donner des idées) a voté à la quasi unanimité, gauche, centre et droite unis, à la seule exception près de l'UDC, une motion demandant la naturalisation gratuite et automatique des étrangers nés en Suisse, ayant toujours vécu dans le pays, et répondant aux critères légaux. Bref, les Bâlois demandent que l'on fasse de la naturalisation un acte administratif, un peu de l'ordre d'un acte d'état-civil, et non le machin folklorico-tribal auquel les casques à boulons rupestres sont attachés. Et à Genève, si proche de Bâle par bien des aspects (y compris celui d'être une ville frontière, universitaire, aéroportuaire et tout ça) ? ben, à Genève, une majorité du Conseil Municipal (puisqu'on n'a pas encore bouffé le canton) s'accroche à l'existence d'une commission des faiseurs de Suisse comme un Uranais à son Morgenstern. Bon, on vous dit ça, c'est juste histoire de vous rappeler que c'est bien joli de se prendre pour l'avant-garde de l'aile marchante du progressisme suisse, mais que ça serait bien aussi de ne pas se contenter de n'en faire qu'une posture...

Le Pithécantrhope veut donc reprendre du service : Christophe Blocher a annoncé sa candidature aux élections fédérales de cet automne, pour l'UDC zurichoise. Et à la fois au Conseil National et au Conseil des Etats, vu que ses chances lors de l'élection du second, qui se fait au scrutin majoritaire, sont assez faibles. Pourquoi le septuagénaire reprend-il du service? Ben, pour sauver la Suisse, forcément. Et sauver le Conseil des Etats, composé aux deux tiers d'élus de droite, mais que Blocher voit dangereusement virer à gauche, et vers l'Europe. Un glissement de terrain, sans doute. « La démocratie directe, la neutralité et le bien-être de la Suisse sont en danger », a proclamé le héraut de l'UDC. Qui a donc oublié dans la liste des menaces auxquelles sa candidature entend parer, celles qui pèsent sur la pratique du Hornuss, de la lutte au caleçon, du secret bancaire et de la culture des cardons dans la plaine de l'Aire. Il fatigue, le vieux, s'il commence à oublier des revendications aussi fondamentales.

Le dernier acte des élections municipales s'annonce bien : «Inquiétante flambée de rougeole à Genève », titre la « Tribune de Genève », qui évoque, Médecin Cantonal à l'appui, « la plus importante épidémie des dernières décennies ». Si avec ça, l'Alternative n'écrase pas la concurrence... au point que le Médecin Cantonal recommande à toutes les personnes entrées en contact avec des malades (des électeurs de gauche, donc) de se faire vacciner dans les trois jours pour se protéger (du gauchisme), parce que sinon, on peut développer la maladie et la transmettre à son tour. Et faudrait quand même pas que la droite genevoise disparaisse totalement.

Pour éviter son éventuelle récusation dans le procès de la Banque cantonale de Genève, récusation qui serait demandée parce que l'un des témoins de la défense, Bernard Ziegler, est aussi l'avocat de Zappelli dans une autre affaire, le Procureur général genevois, Daniel Zappelli, donc, a nommé deux magistrats qui représenteront avec lui le Ministère Public dans le procès qui doit reprendre le 16 mai prochain. « Trois procureurs ? Pourquoi pas trois présidents ? » , ironise la défense des anciens responsables de la banque. Ben oui, pourquoi pas trois procureurs et trois présidents, vu le nombre d'avocats mobilisés par les accusés pour tenter d'empêcher que le procès se tienne avant que tombe la date de la prescription des faits qui leur sont reprochés? Plus on est de juristes, plus on rit, non ?

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