Election partielle à la cour des comptes :Chercher ses suffrages n'importe où ?

Le MCG appelle donc à voter pour le candidat socialiste, René Longet, à l'élection partielle de la Cour des Comptes, en septembre prochain ? Le MCG appelle à voter pour qui il veut, où il veut, comme il veut et pour les raisons ou les déraisons qu'il peut. ça ne regarde que lui, et personne ne peut l'en empêcher. Il soutient bien le référendum de la SPG contre le mercredi scolaire... Mais entendre un parti comme le MCG appeler à voter pour vous, et accepter de figurer, le cas échéant, sur une liste de ce parti, sont deux choses fort différentes. La première est un canular, la deuxième serait un acte politique. Figurer sur la liste d'un autre parti que le sien, c'est passer une alliance avec cet autre parti. Une alliance qui en l'occurrence, déconsidérerait et le candidat socialiste, et son parti (lequel n'a d'ailleurs, ni aucune de ses instances, jamais pris, ni ratifié, ni accepté une décision de ce genre). Il y a des soutiens que l'on ne peut empêcher parce qu'on ne peut empêcher ceux qui vous les donnent de vous les donner. Mais il y a aussi des alliances qui puent. René Longet ne figurera pas sur une liste MCG à la Cour des Comptes.

Votez nul, vous n'avez pas le choix ?

Donc, répétons-le, pour que cela soit clair, puisqu'il semble que ce ne l'est pas : il n'y aura pas de liste MCG pour la Cour des Comptes, portant le nom du président du PS. Il est vrai que le réaction tardive du PS au « buzz » du MCG, la prestation piteuse de René Longet à « Genève à Chaud » et le communiqué assez ridicule par lequel le PS confirme que « bien évidemment », René Longet n'acceptera pas d'être le candidat du parti d'extrême-droite, mais remerciant tout de même le MCG de reconnaître les qualités du candidat Longet (il y a des reconnaissances qui plombent et des compliments qui sont comme des insultes...) n'ont pas beaucoup aidé à clarifier la situation. La voilà tout de même clarifiée, ce qui nous évite d'appeler les électrices et les électeurs à « voter nul, vous n'avez pas le choix ». Qu'est-ce que cela aurait signifié de la part des socialistes, d'avoir dénoncé il y a trois mois l'attitude des libéraux et de leur candidate au Conseil administratif de la Ville, acceptant le soutien de l'UDC tout en se tortillant de l'isoloir pour minauder « y'a pas de contre-partie », pour faire ensuite exactement la même chose que ce qu'on reprochait à l'adversaire de faire ? Qu'est-ce que cela aurait signifié de monter un « front républicain » avec les libéraux à Vernier pour bouter le MCG hors du Conseil administratif, puis d'accepter le marchepied du MCG pour entrer à la Cour des Comptes contre un libéral ? Accepter que le candidat socialiste figure sur une liste du MCG aurait dévalué et délégitimé cette candidature, et réduit à rien, ou à une pure posture, l'argumentation politique que les socialistes avaient commencé de développer pour justifier cette candidature. René Longet est-il un candidat « ni de gauche ni de droite » ? en ce cas, il ne mériterait pas le soutien de la gauche. Et donc pas le nôtre. On n'en est pas là : il n'y aura pas de liste MCG portant le nom de René Longet, contrairement à ce qu'annonçait le conducator du MCG, complaisamment relayé par son agence de promotion. Stauffer ment comme il respire, on le sait. Le MCG dit n'importe quoi, on en a pris l'habitude. Decaprod prend les vessies stauffériennes pour des lanternes politiques, on s'y résigne. Et on trouvera même (à quelque chose bouffonnerie est bonne) au canular du MCG un mérite : celui d'avoir réveillé solidaritéS, qui, feignant de croire en une liste MCG-Longet, commence enfin à défendre son candidat en tenant un discours politique, en rompant avec le terne argumentaire corporatiste et technocratique produit jusqu'à présent. .... On profitera enfin de l'épisode pour lui trouver quelque vertu pédagogique, en remémorant les deux attitudes politiques possibles, s'agissant des soutiens que l'on reçoit lorsque l'on est candidat à une élection: celle de Pierre Mendès-France, annonçant par avance qu'il refuserait son élection si elle devait être acquise grâce à l'apport des voix de gens à qui il ne voulait rien devoir (il s'agissait en l'occurrence des staliniens), et celle de François Mitterrand, manoeuvrant en coulisses pour que l'extrême-droite lui assure un petit capital électoral supplémentaire, ou modifiant la loi électorale pour que le Front National entre à l'Assemblée Nationale en privant la droite démocratique de la majorité absolue que lui promettait le scrutin majoritaire.

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