Fonds de tiroir

Avec 39 sièges sur 80, la gauche ne détient plus la majorité absolue des sièges du Conseil Municipal de la Ville de Genève. C'est chiant, mais remédiable, grâce notamment à l'absentéisme de l'UDC et au fait que la présidence du Conseil Municipal est assurée par une élue de droite qui ne vote qu'en cas d'égalité des voix. Et c'est par exemple ainsi qu'un nouveau règlement des plans d'utilisation des sols a pu être adopté, à une voix de majorité, en l'absence de quatre élus de droite, dont le peut-être futur ex-Conseiller national et futur magistrat de la Cour des Comptes, l'udéciste Nidegger, qui au moment du vote promouvait précisément à la radio sa candidature à la Cour des Comptes. Au-delà de l'épisode, on peut se réjouir que les partis de gauche évitent autant que possible le cumul des mandats (sans encore aller jusqu'au bout de cette limitation, et en suscitant la grogne des cumulards, mais faut ce qu'il faut) : sur les sept udécistes du Conseil Municipal de la Ville, cinq sont députés ou Constituants. Et donc appelés à sévir ailleurs quand ils pourraient sévir au parlement de la commune. D'où des votes à 37 voix contre 36, ou 38 contre 37, remportés par la gauche alors qu'on entend encore la droite clamer qu'elle est désormais majoritaire (en comptant le MCG). Cela dit, faut profiter de se réjouir, parce que les cumulards de droite, placés sur la liste électorale pour la « tirer », vont bien finir par laisser leur place, à des éléments plus disponibles. Et qu'en plus, la gauche est prête à faire cadeau à la droite d'un siège stratégique l'année prochaine, en revendiquant la présidence du Conseil Municipal, et en neutralisant donc son titulaire. Ce qui fera une voix de moins pour l'Alternative, et une voix supplémentaire pour la droite puisque l'actuelle présidente, PDC, retrouvera son droit de vote. Résultat : au lieu de se retrouver à 39 contre 40 comme actuellement, la gauche se retrouvera à 38 contre 41. La prudence et l'arithmétique voudraient que la gauche laisse cette présidence à la droite, mais vous savez ce que c'est, l'attrait des titres et le prestige des présidences, c'est dur d'y résister. Les politiciens, après tout, c'est rien que des grands enfants : donnez leur un hochet, il vous feront des risettes.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres a annoncé le 30 août une contribution d'un montant de 62 millions de dollars qui sera versée par la Fondation IKEA et visant à intensifier l'aide humanitaire aux milliers de personnes hébergées à Dadaab, au Kenya, dans le complexe de camps de réfugiés le plus vaste au monde. Le camp, ouvert en 2011, est prévu pour accueillir 90'000 personnes. Il en héberge aujourd'hui cinq fois plus. La contribution d'IKEA est la plus importante contribution privée jamais reçue dans toute l'histoire du HCR (créé il y a soixante ans) C'est également la première fois qu'un organisme privé choisit de financer directement des opérations dans un camp de réfugiés, a précisé le HCR dans un communiqué. « Cette initiative est un prolongement audacieux mais naturel de l'engagement de longue date de la Fondation IKEA, pour améliorer la vie quotidienne des enfants et des familles nécessiteux dans des pays en développement », a indiqué Per Heggenes, le Directeur général de la Fondation IKEA. Bon, ben bientôt, le camp de réfugiés à monter soi-même ?

Nouvelles de la sous-traitance : depuis le 1er août, des Securitas transportent (à la place de la police) les détenus entre la prison, le Palais de Justice, l'Hôpital et le Ministère Public. Explication : il faut suppléer au manque d'une trentaine de postes d'agents de sécurité publique. La prochaine étape de la sous-traitance à des privés de tâches publiques, ça sera quoi ? le remplacement des détenus eux-mêmes par des « emplois de solidarité » ? La suppléance des juges (ou de Zapelli) par des intermittents du spectacle ?

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