Fonds de tiroir

Dans le « Matin Dimanche » du 3 juillet, le Constituant PDC Raymond Lorétan plaide pour une fusion entre le PDC et le PLR (et même pour l'élargir aux Verts Libéraux) à Genève. N'hésitons pas à le dire : c'est une excellente idée. Pour l'Alternative. En fusionnant, les radicaux et les libéraux genevois ont déjà perdu le quart de leur électorat en Ville, et plus encore dans certaines grandes communes. Y'a pas de raison qu'ils ne rabotent pas aussi ce qui reste d'électorat au PDC.

Le référendum contre le «mercredi scolaire» a fait un tabac, et même un record depuis 1998, avec 18'000 signatures, soit 11000 de plus que nécessaire pour aboutir. Et cela, malgré l'absence de soutien de la faîtière des associations de parents d'élèves (le référendum, lancé par le syndicat des enseignants du primaire, est néanmoins soutenu par le SSP, solidaritéS et le MCG). On va donc voter sur l'adjonction d'une demie-journée d'école supplémentaire, et la fin de la bienvenue rupture du milieu de semaine pour les élèves. Et on espère bien que ça sera « non ». Parce que les cadences infernales, comme on disait dans les usines en 1968, y'a un moment où il faut leur dire merde. Surtout quand ce sont les gosses qui trinquent. Slogan : Mercredi matin, lâchez-leur les baskets !

C'est nouveau, ça vient de sortir dans la construction à Genève, c'est un contrat de travail temporaire qui ne dit pas son nom et qui permet de se passe de l'intermédiaire d'une boîte de travail temporaire : ça s'appelle un contrat-cadre de «travailleur intermittent», qui stipule que l'employeur n'est pas tenu de fournir du travail à l'employé, qui n'est pas tenu de se tenir à disposition de l'employeur. Et ça sert à quoi ? Ben voyons : à contourner la convention collective et à dissimuler le travail au noir en permettant la non-déclaration d'heures de travail effectuées. Quand on vous disait que la crise stimulait l'imagination...

L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) a, début juillet, alerté sur le sort réservé en Italie aux requérants d'asile déboutés et expulsés par la Suisse au nom de la « directive Dublin », qui permet le refoulement dans le premier pays d'« accueil ». En fait d'accueil, ce qui attend les refoulés de Suisse vers l'Italie, c'est, dit l'OSAR, « une vie misérable » dans des « conditions pitoyables », surtout pour les plus vulnérables (les femmes seules, les familles avec enfants) : aucun filet social, des capacités d'accueil insuffisantes... et cela depuis bien avant les « révolutions arabes ». Réponse des autorités (l'Office des Migrations) : l'Italie a reconnu les « lignes directrices » européennes sur les réfugiés, cela nous suffit. Un millier de personnes ont déjà été renvoyées par la Suisse vers l'Italie en 2011, et le double attendent encore de l'être. A moins qu'intervienne une décision comme celle de la Cour européenne des droits de l'Homme, qui a contraint l'ODM à suspendre tous les renvois vers la Grèce, pour les mêmes raisons que celles que l'OSAR donne pour les suspendre vers l'Italie.

La crise du logement, à Genève, c'est donc un mythe. Un truc lancé par la gauche pour faire de la désinformation et calomnier les milieux immobiliers. La preuve : on trouve encore des sept pièces à 2000 balles au dernier étage d'un bel immeuble ancien, sur le rond-point de Plainpalais. Bon, évidemment, pour arriver à en être locataire, vaut mieux s'appeler Mark Muller que Mohammed Benmohamed, être Conseiller d'Etat que manoeuvre et avoir été plutôt secrétaire général de la Chambre immobilière que requérant d'asile débouté mais bon, ça, c'est les lois du marché. Bref, le Conseiller d'Etat libéral Mark Muller s'est dégotté un appart' quatre fois moins cher que la moyenne locale, grâce au coup de pouce d'un copain président de régie, en utilisant une loi qu'il qualifie lui-même de « monstre juridique abominable ». Une loi «imposée par la gauche et l'Asloca » pour protéger les locataires les moins aisés d'entre eux. Utiliser des lois destinées à protéger les autres pour faire 6000 balles d'économies chaque mois sur son loyer, c'est-y-pas du beau libéralisme appliqué, ça ? Si MM était locataire de la Gérance Immobilière Municipale, célèbre soviet de gauche dirigé au knout par Sandrine Salerno, il n'aurait pas pu obtenir un sept pièces mais seulement, vu la taille de sa petite famille, un cinq pièces, qu'il paierait le double de ce qu'il paie pour son sept pièces. Il fait bien de rester bien à droite, Muller. A gauche, on est moins habile : le député socialiste, et avocat de l'Asloca, Christian Dandrès, qui cherche un logement, se permet de refuser de se faire pistonner. C'est toute la gauche psychorigide, ça : incapable de saisir les bonnes affaires...

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