Fonds de tiroir

« jeux de balles » La Confédération vient d'autoriser à nouveau, sur demande des policiers, le ligotage intégral des requérants déboutés lors de leur expulsion. Elle l'avait exclu après la mort d'un expulsé nigérian en mars 2010. On peut donc à nouveau ficeler les expulsables comme des saucissons pour les renvoyer chez eux. Le progrès est en marche. Arrière. On attend que l'UDC propose de congeler les métèques récalcitrants pour les renvoyer encore plus facilement.

Une initiative populaire fédérale ( « le financement de l'avortement est une affaire privée »), lancée par un comité de politiciens et politiciennes de droite (UDC, PDC, PLR, UDF, évangéliques) pour imposer la fin du remboursement des interruptions de grossesse par l'assurance-maladie de base a abouti, et c'est une saloperie. Parce que ça consiste à réserver l'IVG à celles qui ont les moyens de se le payer ou de se payer une assurance complémentaire le remboursant. C'est le retour à l'inégalité des femmes devant les maternités non désirées. Un retour de dizaines d'années en arrière. Avec comme argument : « je ne veux pas que mes cotisations de caisse-maladie permettent le remboursement d'un IVG vu que je suis contre les IVG ». Ben nous, quand on recevra un commandement de payer pour nos cotisations de caisse-maladie en retard, on expliquera qu'on veut pas payer pour permettre le remboursement de soins liés à des maladies qu'on ne peut pas avoir. Et les jeunes devraient refuser de cotiser à l'AVS, vu qu'ils ne sont pas vieux. Et les valides de cotiser à l'AI vu qu'ils ne sont pas invalides. Et on devrait refuser de payer nos impôts fédéraux, pour ne pas alimenter des caisses fédérales qui devront payer l'organisation d'une votation sur une proposition aussi sordide, minable et boutiquière que celle des anti-IVG.

Les indigènes quérulents de Champel ne désarment pas contre le CEVA -ou plutôt, sachant qu'ils n'arriveront qu'à retarder l'échéance du début des travaux du RER franco-genevois, continuent d'user de tous les moyens pour, précisément, retarder cette échéance. Et donc, font un Nème recours au Tribunal fédéral, après avoir été déboutés par le Tribunal administratif fédéral. Ils en ont évidemment contre le CEVA lui-même, et son tracé, qui passe dans (c'est-à-dire sous) leur quartier, mais comme ils ne peuvent plus le contester (il a été approuvé massivement par les citoyens et yennes), ils arguent du bruit et des vibrations que provoqueront le passage des trains souterrains. Meriteraient qu'on leur colle un metro aérien, tiens, qu'ils puissent savourer la différence.

Le Verniolu a encore frappé : l'ex-Conseiller administratif MCG de Vernier, Thierry Cerutti, réduit au rang de Conseiller municipal (mais toujours député, gendarme et candidat au Conseil national), inconsolable de la perte de son siège de magistrat communal, au point d'avoir paraît-il laissé son bureau dans l'état d'un territoire marqué par un chat, s'en est pris violemment, menaces à l'appui, à un travailleur social qu'il accuse d'avoir dressé les jeunes contre lui (sur facebook...) lors des élections municipales, pour les lui faire perdre : « on va te régler ton compte, et on va bien s'occuper de toi », a lancé le frapadingue au travailleur social, en lui collant son mufle au visage. « il faut mettre cela sous le coup de l'énervement », a sobrement commenté l'avocat (Mauro Poggia) de l'énervé (qui, lui, clame : «on veut ma peau car je suis candidat au National» ... Il a raison, le MCG, quand il dénonce la montée de l'insécurité dans le canton. Il oublie seulement de préciser qu'à Vernier, il n'y est pas pour rien.

L'Office fédéral des migrations a été « surpris par le printemps arabe », reconnaît son directeur (en partance), Alard du Bois-Reymond (dont on fait les flûtes), dans la « Tribune de Genève» du 5 septembre : la révolte des peuples arabes (et berbères) a surpris l'ODM au « pire moment ». C'est bien les métèques, ça : se révolter, comme ça, sans prévenir l'administration suisse...

« Le Courrier » en a gros sur la patate : il titre son édito du 9 juillet : « le suicide la gauche radicale ». Bon, parler de gauche « radicale » (au sens étymologique du terme) en évoquant le POP vaudois et solidaritéS, c'est faire un peu dans l'hyperbole ou la nostalgie, mais passons : ce dont il est question, c'est d'une alliance électorale impossible entre les principales composantes de la « gauche de la gauche » vaudoise, le POP (Parti du Travail) et solidaritéS. Début juillet, en effet, le POP a décidé de partir tout seul, en éjectant de sa liste pléthorique (18 candidats) le principal défenseur d'une liste unique avec solidaritéS. L'enjeu, c'est l'unique siège qui reste à cette « gauche de la gauche » très, très gauche : le siège que Josef Zysyadis laisse à qui sera capable de le prendre. Hypothèse du « Courrier » : « nombre de responsables du POP préféreraient perdre le siège (de Josef) que d'y voir assis un membre du mouvement concurrent (solidaritéS) ». Et petit rappel en passant : la création de « La Gauche » devait justement permettre d'éviter ce genre de conneries. Ben non, ça les évite pas. A Genève non plus, d'ailleurs, puisqu'une liste de la « Gauche combattive » a été déposée concurremment à une liste du Parti du Travail et à deux listes de solidaritéS. En revanche, à Neuchâtel, une liste commune POP-solidaritéS devrait être présentée (mais la barre électorale y est plus haute qu'à Genève ou dans le canton de Vaud, puisqu'il y a moins de sièges à se partager à la proportionnelle). Quelqu'un a des nouvelles de la gauche de la gauche d'Appenzell Rhodes Intérieures, qu'on puisse se consoler ?

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