Succession Calmy-Rey : tant qu'à faire... Daniel Devaud au Conseil fédéral !


Après neuf ans passés à la tête du ministère des Affaires étrangères, et deux présidences de la Confédération (elle termine la deuxième), Micheline Calmy-Rey a annoncé mercredi sa démission, pour la fin de l'année. On aura eu ainsi tout un jour de Jeûne Genevois pour faire le deuil de notre ministre préférée -celle qui énervait le plus nos adversaires. En faire le deuil comme ministre, pour la retrouver comme camarade, puisqu'il est si difficile, et sans doute impossible, d'être complètement les deux à la fois ( « Il implique contradiction que le gouvernement puisse être jamais révolutionnaire et cela par la raison toute simple qu'il est le gouvernement », disait Proudhon...). Ce deuil fait, il convient, comme toute le petit monde politique, de passer aux choses sérieuses : la succession. Et nous avons un candidat ! Forcément. Un juge. Forcément.

Necesse habent cum insanientibus furere


La succession de Micheline Calmy-Rey s'organise donc. Dans l'affliction et les hommages, certes, mais surtout avec cette belle conscience de nos responsabilités, et cet intense respect des institutions (bourgeoises) qui caractérise désormais la gauche, toute la gauche, des rives improbables du marigot centriste aux caves des nostalgies révolutionnaires. Les premières manoeuvres ont eu lieu, et après le désistement de René Longet, accusé d'avoir pactisé au Merlot dans un grotto avec la Lega Ticinese, la voie est libre pour une candidature de combat de la gauche de la gauche de la social-démocratie de gauche, face aux prétentions de la Bête Immonde incarnée par on ne sait pas encore qui, puisque dans les hautes sphères et les culs de basse-fosse de la Droitunie on hésite encore entre Soli Pardo, Eric Stauffer. Mauro Poggia, Denis Menoud, Daniel Sormanni ou Danièle Magnin... Mais peu importe le mufle de la Bête : sa candidature n'aura de toute façon pas d'autre importance que celle d'un prétexte. Brisons donc l'anonymat de notre champion : c'est Daniel Devaud. Avec le soutien sans faille (et surtout sans arrière-pensée) de Guy-Olivier Segond, de Jean Ziegler, du PS, des Verts et de la Gauche Combattive et combattante, il a toutes ses chances, notre candidat. Et s'il était élu, ça nous ferait une nouvelle élection partielle à la Cour des Comptes. La première a été si roborative pour feue une extrême-gauche complètement normalisée et qui n'a plus avec le PS que la différence des moyens, et quelques vieilles rognes personnelles, qu'on ne saurait résister à la tentation de rééditer l'exercice : « Un juge impartial, compétent, indépendant et intègre pour le Conseil fédéral », ça le fait, non ? Au Conseil fédéral, pour le moins. Après Calamity, Roy Bean, pour rester dans Lucky Luke. Parce qu'enfin, Roy Bean à la Cour des Comptes, quel absurde gaspillage ce serait d'impartialité, de compétence, d'indépendance et d'intégrité. Et puis, pensons à l'avenir (radieux), car la liste n'est pas close de toutes les merveilles que nous avons, à gauche, en stock pour en gratifier nos institutions : après Roy Bean, Ma' Dalton, Phil Defer et le Docteur Doxey. Parole d'Averell !

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