Fonds de tiroir

Dans le « Point de presse » du Conseil d'Etat du 1er décembre (une lecture qu'on ne se lassera pas de vous recommander), on apprend la création d’une direction des missions opérationnelles (DMO) au sein de l’office de l’urbanisme (un truc chapeauté par Mark Muller) La DMO sera chargée de la conduite opérationnelle de deux projets-phare d’urbanisation placés sous l’égide du DCTI : le projet Praille Acacias Vernets (PAV) et la réalisation des espaces publics autour des gares CEVA. Ces deux programmes requièrent en effet, nous dit le Conseil d'Etat, des «compétences spécifiques sur la conduite d’opérations urbaines complexes ». Trop complexes, donc, pour Mark Muller. Par ailleurs, dans un souci de simplification, le Conseil d’Etat a également décidé de modifier le nom de la direction de la planification directrice localisée et mise en oeuvre des grands projets du même office en « direction des grands projets ». Ouf, on est sauvés, les grands projets ont une direction. On sait pas laquelle mais une direction. Prier Muller de prendre celle de la porte, c'est un grand, un moyen ou un petit projet, au juste ?

L'Office des migrations, débordé par les arrivées de requérants d'asile (14'711 dans les neuf premiers mois de 2011, soit 20,8 % de plus que l'année précédente) et ne pouvant accueillir que 1600 personnes dans cinq centres, projette d'en ouvrir un, pour 140 personnes et pour six mois, dans un ancien cantonnement militaire du petit village argovien de Bettwil. Qui du coup bondit sur ses hallebardes : pas de ça chez nous ! Ailleurs, oui, bon, d'accord, mais pas chez nous ! Dans «Le Temps» du 3 décembre, on lit ces réactions d'indigènes : « Nous ne sommes pas racistes, nous avons notre quota d'étrangers » (c'est quoi, ça, le «quota d'étrangers» ?), mais 140 requérants d'asile dans un village de 557 habitants (« quota d'étrangers » compris ?), c'est trop. Et même moins, ça serait encore trop, car ces requérants, viennent souvent d'Afrique du nord, c'est des Sarrazins, quoi, or « la journée, les femmes et les enfants sont seuls au village »... Voilà, c'était notre chronique de la Suisse profonde. Mais alors, bien profonde.

20'000 téléspectateurs romands ont voté samedi soir, et le résultat c'est que le « Romand du siècle » (le siècle dernier, donc), c'est le général Guisan. Devant Nicolas Hayek et Auguste Piccard. Loin devant Ramuz, Tinguely ou Le Corbusier. Un général devant un écrivain, un sculpteur, un architecte : on se fait chier, dans les EMS, le samedi soir. Alors on regarde la télé. Et on vote.

Les députés membres de la commission des finances du Grand Conseil genevois font un « travail de singes » pour amender le projet de budget du Conseil d'Etat, groume l'UDC Eric Bertinat sur son blog. Ben au moins ils font leur travail... ce même travail que les conseillers municipaux membres de la commission des finances du Conseil municipal, dont précisément Eric Bertinat, ont refusé de faire. Ou se sont révélés incapables de faire. Chronique de la vie des bêtes politiques : y'en a qui sont singes à mi-temps et paresseux le reste du temps ?

Une motion particulièrement stupide a été déposée au Grand Conseil, le 23 septembre dernier, par l'Entente et l'UDC. Et notamment par le nouveau Procureur Général de la République. Elle demande la fermeture d'une bonne partie des des 77 points de passage de la frontière franco-genevoise, sous prétexte d'empêcher la racaille métèque de fouler le sol de la République, Jornot. L'étape suivante, c'est sans doute l'édification d'une barrière, d'un mur, le long des 140 kilomètres de la frontière. C'est assez tendance : les USA en ont installé un à la frontière mexicaine, Israël le long de la limite des territoires palestiniens et la Grèce en veut un à la frontière turque. Pourquoi pas Genève à la frontière française, on a bien le droit d'être aussi cons que les autres... Le blogueur haut.savoyard Antoine Vielliard qualifie la motion d'« absurde », et le Maître des blogs de la « Tribune de Genève », Jean-François Mabut, est du même avis. Et nous aussi. Ne serait-ce que parce que fermer un poste de douane, ou un point de passage, au trafic automobile, n'empêche évidemment pas le passage des truands : il suffit de poser sa bagnole d'un côté de la frontière et d'en reprendre une autre dix mètres plus loin, de l'autre côté. L'enfance de l'art du cambriolage et du braquage. Et de l'accompagnement d'immigrants clandestins : pendant le dernière guerre, la frontière était fermée. Et on la faisait franchir à des juifs et des résistants fuyant le nazisme et le pétainisme. Enfin, si ça les amuse, les députés de l'Entente et de l'UDC, et le Procureur, de signer et de déposer n'importe quoi, faut pas les en empêcher. Après tout, il n'y a que 280'000 passages journaliers à la frontière franco-genevoise...

le député libéral Olivier Jornot a été élu Procureur Général par le Grand Conseil, jeudi dernier, au premier tour du scrutin. A une voix de majorité. Sa propre voix. Jornot a voté pour lui alors que le règlement du Grand Conseil demande aux députés de s'abstenir de voter lorsque l'objet du vote correspond à un intérêt personnel pour eux. Ce qui était de toute évidence le cas. Mais voilà : cette prière n'est précisément qu'une prière, et chacun en fait ce qu'il (ou elle) veut. En l'ocurrence, rien du tout. ça manque d'élégance, mais c'est tout. Et où irait-on, et surtout avec qui, s'il fallait exiger des député-e-s de l'élégance, hein, on vous le demande ? Répondez pas tous à la fois...

Dans le « Point de presse » du Conseil d'Etat du 1er décembre (une lecture qu'on ne se lassera pas de vous recommander), on apprend la création d’une direction des missions opérationnelles (DMO) au sein de l’office de l’urbanisme (un truc chapeauté par Mark Muller) La DMO sera chargée de la conduite opérationnelle de deux projets-phare d’urbanisation placés sous l’égide du DCTI : le projet Praille Acacias Vernets (PAV) et la réalisation des espaces publics autour des gares CEVA. Ces deux programmes requièrent en effet, nous dit le Conseil d'Etat, des «compétences spécifiques sur la conduite d’opérations urbaines complexes ». Trop complexes, donc, pour Mark Muller. Par ailleurs, dans un souci de simplification, le Conseil d’Etat a également décidé de modifier le nom de la direction de la planification directrice localisée et mise en oeuvre des grands projets du même office en « direction des grands projets ». Ouf, on est sauvés, les grands projets ont une direction. On sait pas laquelle mais une direction. Prier Muller de prendre celle de la porte, c'est un grand, un moyen ou un petit projet, au juste ?

L'Office des migrations, débordé par les arrivées de requérants d'asile (14'711 dans les neuf premiers mois de 2011, soit 20,8 % de plus que l'année précédente) et ne pouvant accueillir que 1600 personnes dans cinq centres, projette d'en ouvrir un, pour 140 personnes et pour six mois, dans un ancien cantonnement militaire du petit village argovien de Bettwil. Qui du coup bondit sur ses hallebardes : pas de ça chez nous ! Ailleurs, oui, bon, d'accord, mais pas chez nous ! Dans «Le Temps» du 3 décembre, on lit ces réactions d'indigènes : « Nous ne sommes pas racistes, nous avons notre quota d'étrangers » (c'est quoi, ça, le «quota d'étrangers» ?), mais 140 requérants d'asile dans un village de 557 habitants (« quota d'étrangers » compris ?), c'est trop. Et même moins, ça serait encore trop, car ces requérants, viennent souvent d'Afrique du nord, c'est des Sarrazins, quoi, or « la journée, les femmes et les enfants sont seuls au village »... Voilà, c'était notre chronique de la Suisse profonde. Mais alors, bien profonde.

20'000 téléspectateurs romands ont voté samedi soir, et le résultat c'est que le « Romand du siècle » (le siècle dernier, donc), c'est le général Guisan. Devant Nicolas Hayek et Auguste Piccard. Loin devant Ramuz, Tinguely ou Le Corbusier. Un général devant un écrivain, un sculpteur, un architecte : on se fait chier, dans les EMS, le samedi soir. Alors on regarde la télé. Et on vote.

Les députés membres de la commission des finances du Grand Conseil genevois font un « travail de singes » pour amender le projet de budget du Conseil d'Etat, groume l'UDC Eric Bertinat sur son blog. Ben au moins ils font leur travail... ce même travail que les conseillers municipaux membres de la commission des finances du Conseil municipal, dont précisément Eric Bertinat, ont refusé de faire. Ou se sont révélés incapables de faire. Chronique de la vie des bêtes politiques : y'en a qui sont singes à mi-temps et paresseux le reste du temps ?

Une motion particulièrement stupide a été déposée au Grand Conseil, le 23 septembre dernier, par l'Entente et l'UDC. Et notamment par le nouveau Procureur Général de la République. Elle demande la fermeture d'une bonne partie des des 77 points de passage de la frontière franco-genevoise, sous prétexte d'empêcher la racaille métèque de fouler le sol de la République, Jornot. L'étape suivante, c'est sans doute l'édification d'une barrière, d'un mur, le long des 140 kilomètres de la frontière. C'est assez tendance : les USA en ont installé un à la frontière mexicaine, Israël le long de la limite des territoires palestiniens et la Grèce en veut un à la frontière turque. Pourquoi pas Genève à la frontière française, on a bien le droit d'être aussi cons que les autres... Le blogueur haut.savoyard Antoine Vielliard qualifie la motion d'« absurde », et le Maître des blogs de la « Tribune de Genève », Jean-François Mabut, est du même avis. Et nous aussi. Ne serait-ce que parce que fermer un poste de douane, ou un point de passage, au trafic automobile, n'empêche évidemment pas le passage des truands : il suffit de poser sa bagnole d'un côté de la frontière et d'en reprendre une autre dix mètres plus loin, de l'autre côté. L'enfance de l'art du cambriolage et du braquage. Et de l'accompagnement d'immigrants clandestins : pendant le dernière guerre, la frontière était fermée. Et on la faisait franchir à des juifs et des résistants fuyant le nazisme et le pétainisme. Enfin, si ça les amuse, les députés de l'Entente et de l'UDC, et le Procureur, de signer et de déposer n'importe quoi, faut pas les en empêcher. Après tout, il n'y a que 280'000 passages journaliers à la frontière franco-genevoise...

le député libéral Olivier Jornot a été élu Procureur Général par le Grand Conseil, jeudi dernier, au premier tour du scrutin. A une voix de majorité. Sa propre voix. Jornot a voté pour lui alors que le règlement du Grand Conseil demande aux députés de s'abstenir de voter lorsque l'objet du vote correspond à un intérêt personnel pour eux. Ce qui était de toute évidence le cas. Mais voilà : cette prière n'est précisément qu'une prière, et chacun en fait ce qu'il (ou elle) veut. En l'ocurrence, rien du tout. ça manque d'élégance, mais c'est tout. Et où irait-on, et surtout avec qui, s'il fallait exiger des député-e-s de l'élégance, hein, on vous le demande ? Répondez pas tous à la fois...
Bon, le vote de Jornot pour Jornot qui a fait élire Jornot à la place de Zappelli au premier tour de scrutin fait l'objet d'un recours, déposé par notre camarade Dominique Hausser, ancien président du PS, qui trouverait « intéressant de savoir si un futur patron du pouvoir judiciaire s'est assis sur une loi ». Notez que depuis le temps qu'il en pond, des lois, et des plus tartes (contre les mendiants, contre les manifestations, contre les bonneteurs), Jornot a appris à s'asseoir dessus. Ne serait-ce que pour les couver. En tout cas, ni lui, ni son parti, ni le bureau du Grand Conseil ne trouve à y redire, qu'il ait pu voter pour lui (ce que son concurrent ne pouvait faire, puisqu'il n'est pas député) alors que le règlement du Grand Conseil demande aux députés de ne pas voter lorsque eux-mêmes ou leurs proches « ont un intérêt personnel direct à l'objet soumis à discussion ». Maintenant, bien sûr qu'on peut toujours plaider que l'élection de Jornot n'a en fait aucun intérêt pour Jornot. Pas le Jornot député qui a voté pour le Jornot procureur, le troisième Jornot. Celui qui est colonel de l'armée suisse. Celui qui surveille les deux autres, au cas où l'un des deux virerait à gauche ? Oui, d'accord, l'hypothèse est peu vraisemblable, mais qui croit qu'un colonel de l'armée suisse est utile à quelque chose ?

Il y a à Genève une prison qui a de la chance : c'est la Clairière (la prison pour mineurs). Elle a deux directeurs. Ou pour être plus précis, une directrice et un directeur. Une directrice nommée (« en catimini » , nous dit la «Tribune») l'été dernier par le département de Zabel Rochat, et un directeur nommé, en catastrophe, par le même département, parce que la directrice ne bénéficiait pas des titres de qualification exigés par la Confédération pour verser à la prison sa subvention annuelle d'un million et demi. La commission des visiteurs du Grand Conseil s'étonne de ne pas avoir été avertie du petchi, et des députés se demandent si créer un deuxième poste de directeur pour pouvoir recevoir une subvention est un signe de bonne gestion. De bonne gestion, sans doute pas, mais de gestion à la Rochat, sûrement.



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