Transports Publics Genevois : Vive le Facteur Cheval !

Après la première semaine, calamiteuse, de mise en service de leur nouveau réseau, les Transports Publics Genevois avaient fait leur autocritique, par cet euphémisme : « Nous n'avons pas été à la hauteur »... Certes, mais que dire alors des « politiques », toutes instances confondues (y compris le Conseil d'administration de l'entreprise), qui se sont contentés de suivre les conseils malavisés de technocrates plus soucieux du bien être de l'entreprise que de celui des usagers ? Il convient donc, aujourd'hui, de proposer un réel changement, qui soit à la fois compatible avec les critères du développement durable et les besoins de la population genevoise. C'est ce changement que nous hennissons par la proposition qui sera déposée au Conseil Municipal de la Ville, de rétablir dans les rues de Genève des trams à traction hippomobile. Le nouveau réseau ne paraît-il pas déjà dessiné par le Facteur Cheval ?

Vive l'hippomobilité douce !

Nous allons donc proposer à la sagacité du Conseil municipal le projet d'arrêté suivant (nous demandons pour cette proposition le vote sur la selle et le débat au galop) : « Il est ouvert au Conseil administratif un crédit de 2,5 millions de Francs pour l'achat de trente à cinquante chevaux de trait, juments et hongres en parts égales, et de deux ou trois étalons, toutes et tous de la race des Franches-Montagnes, affecté-e-s à la traction des voitures des tramways des TPG sur le territoire de la Ville de Genève et de toute autre commune participant selon ses capacités financières au financement de cette opération » .
La traction hippomobile a en effet d'innombrables avantages par rapport à la traction électrique (et plus encore à la traction par moteurs à carburants). D'entre ces avantages, citons d'abord les plus évidents : l'économie de consommation d'électricité, et l'insensibilité aux pannes. On évoquera ensuite le capital de sympathie dont dispose auprès de la grande majorité de la population, tous milieux confondus, le cheval. On évoquera enfin les avantages suivants, tous plus déterminants les uns que les autres :
- la production d'engrais biologique utilisables pour les espaces verts de la Ville
- le soutien au maintien, voire à la re-création, de petits métiers : sellier-e-s, cocher-e-s, garçons et filles d'écurie
- la consommation alimentaire possible du matériel de traction lorsqu'il n'est plus en état de remplir son office
-.l'autoreproduction du matériel (dans la mesure où il est prévu de disposer d'étalons)
- le soutien à l'économie régionale des Franches-Montagnes
- le développement de prairies sèches pour la pâture des chevaux, à l'emplacement des actuels parkings de surface
- la possibilité d'instaurer enfin la gratuité des transports publics sur le territoire de la Ville, en échange d'une modeste contribution personnelle des usagers (le ramassage du crottin aux arrêts, quelques caresses aux animaux etc...)
- la possibilité de la motrice de se défendre, à coups de sabots ou en grimpant sur l'intrus, contre le blocage des voies des transports publics par la présence indue de véhicules privés
- la possibilité de recréer une véritable ligne de ceinture Rive-Cornavin-Bel Air- Rive reliant directement les principaux sites des deux rives du Rhône
- l'opportunité d'établir, enfin, la « paix des transports » grâce à un usage efficace de la cavalerie.
Malgré l'affection que nous portons aux ânes et tout en leur rendant l'hommage que mérite leur propension exemplaire à n'en faire qu'à leur tête, nous avons renoncé à en proposer l'utilisation, compte tenu du risque que leur refus d'avancer ou d'aller là où il faudrait qu'ils aillent finisse par rappeler (qu'ils nous pardonnent cette comparaison dont ils ne méritent pas l'indignité) trop précisément le fonctionnement actuel des TPG ou le comportement habituel de l'automobiliste moyen. Nous avons également renoncé à proposer l'utilisation du mulet : l'animal étant stérile, nous perdrions l'avantage, que nous offre le cheval, de l'auto-reproduction du matériel de traction des voitures.

Voilà. Ce sera notre contribution au rétablissement à Genève, après 50 ans de submersion des transports publics par la bagnole, 10 ans de tâtonnements pour reprendre pied et un mois de merdier, d'un réseau de transports publics satisfaisant à la fois aux besoins de la population, aux critères du développement durable, à une saine gestion des finances publiques, à l'amour des animaux et à la recherche d'une attraction touristique.

Que demander de plus à des conseillers municipaux soucieux du bien public ?

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