Brèves
Dans la famille « Idiot Utiles », où on avait déjà les ultralaïcards anciennement de gauche passés dans l'orbite du Front National (« Riposte Laïque », ça s'appelle, leur remugle de croisades), on aime aussi beaucoup le vice-président copte du parti des Frères Musulmans égyptiens (le parti de la liberté et de la justice), un certain Rafik Habib, copte protestant et fils de pasteur, qui nous explique que « la laïcité est le principal danger pour les coptes »en Egypte. Nous, on croyait que le principal danger pour les coptes égyptiens c'était plutôt de brûler vif dans l'incendie d'une église par des djihadistes, mais non, l'idiot utile nous dit c'est la laïcité, que « la religion est notre socle commun », que « préserver l'identité religieuse des Egyptiens nous permettra de préserver notre identité copte » et que « la loi islamique permettra (...) de construire des églises plus facilement que sous un régime laïque ». Ah ben alors, si on pourra construire plus facilement des églises, que demander de plus? La démocratie ? Le respect des droits des femmes ? Pis quoi encore ? C'est kafr, la démocratie! Un truc d'athées ! Et les droits des femmes, c'est rien que débauche et compagnie... N'empêche, il a de drôles de fruits, le « printemps arabe » ...
Konrad Hummler était l'associé-gérant de la plus vieille banque de Suisse, la banque Wegelin. Il était célébré comme le plus « créatif » et le plus «intelligent» des banquiers suisses, et «Le Temps» assurait en juin de l'année dernière qu'« on avait envie de lui confier immédiatement (notre) argent». Début janvier, le parquet de New-York a inculpé trois des collaborateurs de ce modèle de banquier « intelligent » et « créatif », dont les conseillers ratissaient New-York, la Californie et la Floride pour vendre des comptes « offshore » non déclarés à des fraudeurs fiscaux millionnaires. Mais lui, Hummler, n'a pas été inculpé. Quand on vous disait qu'il était « intelligent »... Et il déclarait à l'« Hebdo » en 2008 que «les banquiers suisses doivent remettre au premier plan l'éthique personnelle». Quand on vous disait qu'il était «créatif»...
Dans l'« Affaire Hildebrand » (le président démissionnaire de la Banque Nationale Suisse, qui a, selon la version officielle, laissé sa femme acheter des dollars alors que le cours était au plus bas), on retrouve, titre «Le Matin Dimanche », l'UDC « à tous les étages » (surtout dans les sous-sols) de la mise en scène du scandale (ou du pseudo-scandale) : c'est un membre de l'UDC thurgovienne qui a fouillé dans les comptes du couple Hildebrand à la Banque Sarasin; c'est à un député UDC thurgovien qu'il a transmis des documents confidentiels, en violation du secret bancaire; et c'est au vice-président de l'UDC, Christophe Blocher, que le député a transmis finalement ces documents. Mais qu'est-ce qu'on attend pour démanteler ce dangereux réseau de violenteurs du secret bancaire, hein ?
Le président de la Banque Nationale Suisse, poussé vers la sortie par le vice-président de l'UDC, a donc démissionné avec effet immédiat de sa présidence. L'étripage de deux crocodiles finit assez souvent par la fuite de l'un des deux. Hildebrand a démissionné en expliquant qu'il ne pouvait pas faire la preuve absolue et définitive de sa totale innocence dans les achats et vente de devises de sa femme. Blocher ne pouvait pas non plus faire la preuve de la culpabilité de Hildebrand, mais à vrai dire, on s'en fout. Avec un peu de pot, ce mauvais sketch pourrait contribuer à faire baisser le franc suisse, c'est toujours ça de pris, faut bien que Blocher serve de temps en temps à quelque chose d'utile, dans ce pays. Et ça serait marrant qu'il fasse remonter le cours de l'euro face au franc, non ?
Victor Khrapunov n'est pas celui qu'on croit. C'est Victor Khrapunov lui-même qui nous le dit, dans « Le Temps » du 28 décembre. Ancien maire de l'ancienne capitale du Kazakhstan, ancien ministre du président kazakh Nazabaïev, il a quitté précipitamment le Kazakhstan en 2007, pour Genève, après être tombé en disgrâce. Et le coteau de Cologny étant proche du capitole kazakh, il s'est installé dans la modeste villa (achetée pour 32 millions) colognote où ses deux fils, dont Illyas, illustre promoteur genevois qui s'est rendu localement célèbre par son projet de centre balnéaire à Genève-Plage, étaient installés. Mais faut pas croire : c'est quasiment un Indigné, Victor, un plébéien : d'abord, pour acheter sa masure à 32 millions, il a dû faire prendre une hypothèque par sa fille. Ensuite, nous assure-t-il, le montant de la fortune familiale a été méchamment surestimé, à 300 ou 400 millions, par le magazine « Bilan ». Si ça se trouve, elle n'est que de 250 millions, la fortune de sa famille, à Victor. Et c'est pas parce que son fils a épousé la fille d'un milliardaire kazakh, Mukhtar Abliyasov, qu'il faut croire qu'il est sorti de la mouise, Victor. Et on est heureux que notre belle République accueille les dissidents miséreux.
L'initiative populaire fédérale pour l'instauration d'une caisse maladie unique (la deuxième initiative du genre) a abouti, avec plus de 120'000 signatures récoltées en onze mois, et elle sera déposée au printemps prochain. En 2007, le peuple et les cantons avaient refusé, très nettement, une première initiative pour l'instauration d'une caisse unique, qui avait succombé à la campagne du lobby des assureurs et à la crainte (irraisonnée) que les primes qu'elle prévoyait de fixer en fonction du revenu n'explosent pour les « classes moyennes ». Du coup, les auteurs de la deuxième initiative ont renoncé à reprendre cette proposition de primes en fonction du revenu. Proposition fondamentalement légitime, socialement juste, mais pas franchement dans l'air, très droitier, du temps. On devra donc se prononcer sur une initiative qu'on va évidemment soutenir, mais sans enthousiasme excessif, et qui pourra donc être approuvée par le peuple et les cantons (en tout cas par le peuple), mais qui n'instaurera pas pour autant une véritable sécurité sociale. Bref, on se contente de peu. Mais bon, si ça peut inciter le Conseiller fédéral Alain Berset à soutenir un texte que le député Alain Berset avait soutenu...
Konrad Hummler était l'associé-gérant de la plus vieille banque de Suisse, la banque Wegelin. Il était célébré comme le plus « créatif » et le plus «intelligent» des banquiers suisses, et «Le Temps» assurait en juin de l'année dernière qu'« on avait envie de lui confier immédiatement (notre) argent». Début janvier, le parquet de New-York a inculpé trois des collaborateurs de ce modèle de banquier « intelligent » et « créatif », dont les conseillers ratissaient New-York, la Californie et la Floride pour vendre des comptes « offshore » non déclarés à des fraudeurs fiscaux millionnaires. Mais lui, Hummler, n'a pas été inculpé. Quand on vous disait qu'il était « intelligent »... Et il déclarait à l'« Hebdo » en 2008 que «les banquiers suisses doivent remettre au premier plan l'éthique personnelle». Quand on vous disait qu'il était «créatif»...
Dans l'« Affaire Hildebrand » (le président démissionnaire de la Banque Nationale Suisse, qui a, selon la version officielle, laissé sa femme acheter des dollars alors que le cours était au plus bas), on retrouve, titre «Le Matin Dimanche », l'UDC « à tous les étages » (surtout dans les sous-sols) de la mise en scène du scandale (ou du pseudo-scandale) : c'est un membre de l'UDC thurgovienne qui a fouillé dans les comptes du couple Hildebrand à la Banque Sarasin; c'est à un député UDC thurgovien qu'il a transmis des documents confidentiels, en violation du secret bancaire; et c'est au vice-président de l'UDC, Christophe Blocher, que le député a transmis finalement ces documents. Mais qu'est-ce qu'on attend pour démanteler ce dangereux réseau de violenteurs du secret bancaire, hein ?
Le président de la Banque Nationale Suisse, poussé vers la sortie par le vice-président de l'UDC, a donc démissionné avec effet immédiat de sa présidence. L'étripage de deux crocodiles finit assez souvent par la fuite de l'un des deux. Hildebrand a démissionné en expliquant qu'il ne pouvait pas faire la preuve absolue et définitive de sa totale innocence dans les achats et vente de devises de sa femme. Blocher ne pouvait pas non plus faire la preuve de la culpabilité de Hildebrand, mais à vrai dire, on s'en fout. Avec un peu de pot, ce mauvais sketch pourrait contribuer à faire baisser le franc suisse, c'est toujours ça de pris, faut bien que Blocher serve de temps en temps à quelque chose d'utile, dans ce pays. Et ça serait marrant qu'il fasse remonter le cours de l'euro face au franc, non ?
Victor Khrapunov n'est pas celui qu'on croit. C'est Victor Khrapunov lui-même qui nous le dit, dans « Le Temps » du 28 décembre. Ancien maire de l'ancienne capitale du Kazakhstan, ancien ministre du président kazakh Nazabaïev, il a quitté précipitamment le Kazakhstan en 2007, pour Genève, après être tombé en disgrâce. Et le coteau de Cologny étant proche du capitole kazakh, il s'est installé dans la modeste villa (achetée pour 32 millions) colognote où ses deux fils, dont Illyas, illustre promoteur genevois qui s'est rendu localement célèbre par son projet de centre balnéaire à Genève-Plage, étaient installés. Mais faut pas croire : c'est quasiment un Indigné, Victor, un plébéien : d'abord, pour acheter sa masure à 32 millions, il a dû faire prendre une hypothèque par sa fille. Ensuite, nous assure-t-il, le montant de la fortune familiale a été méchamment surestimé, à 300 ou 400 millions, par le magazine « Bilan ». Si ça se trouve, elle n'est que de 250 millions, la fortune de sa famille, à Victor. Et c'est pas parce que son fils a épousé la fille d'un milliardaire kazakh, Mukhtar Abliyasov, qu'il faut croire qu'il est sorti de la mouise, Victor. Et on est heureux que notre belle République accueille les dissidents miséreux.
L'initiative populaire fédérale pour l'instauration d'une caisse maladie unique (la deuxième initiative du genre) a abouti, avec plus de 120'000 signatures récoltées en onze mois, et elle sera déposée au printemps prochain. En 2007, le peuple et les cantons avaient refusé, très nettement, une première initiative pour l'instauration d'une caisse unique, qui avait succombé à la campagne du lobby des assureurs et à la crainte (irraisonnée) que les primes qu'elle prévoyait de fixer en fonction du revenu n'explosent pour les « classes moyennes ». Du coup, les auteurs de la deuxième initiative ont renoncé à reprendre cette proposition de primes en fonction du revenu. Proposition fondamentalement légitime, socialement juste, mais pas franchement dans l'air, très droitier, du temps. On devra donc se prononcer sur une initiative qu'on va évidemment soutenir, mais sans enthousiasme excessif, et qui pourra donc être approuvée par le peuple et les cantons (en tout cas par le peuple), mais qui n'instaurera pas pour autant une véritable sécurité sociale. Bref, on se contente de peu. Mais bon, si ça peut inciter le Conseiller fédéral Alain Berset à soutenir un texte que le député Alain Berset avait soutenu...
Commentaires
Enregistrer un commentaire