F onds de tiroir

Et revoilà, Champ-Dollon est re-plein et re-déborde. C'était d'ailleurs prévisible, et on ne s'était pas fait faute ici de l'annoncer. Après la «décrue» du début 2011, due à l'entrée en vigueur du nouveau code pénal, on est à nouveau dans les hautes eaux. En mars, la prison, qui offre désormais 370 places, comptait 408 détenus en moyenne mensuelle (autrement dit : elle était pleine). En décembre, on a compté 592 détenus (autrement dit : elle est surpeuplée, comme en décembre 2010), Les nouvelles cellules individuelles accueillent désormais deux détenus et on devra remettre des matelas par terre, annonce le syndicat des gardiens. L'extension de La Brenaz, pouvant accueillir 150 détenus supplémentaire, est annoncée pour 2016, mais même si elle était ouverte la semaine prochaine, elle ne suffirait pas à remettre à capacité d'accueil de la prison au niveau de son remplissage réel. Bref, c'est reparti pour un tour : on va construire de nouvelles prisons et agrandir l'ancienne, on remplira les nouvelles prisons en plus de l'ancienne, jusqu'à les faire déborder les unes et l'autre, sur quoi on clamera à tous vents qu'il faut construire de nouvelles nouvelles prisons et agrandir les agrandissements de l'ancienne, et ainsi de suite, ad libitum...

Le tiers des aliments produits chaque année dans le monde pour la consommation humaine, soit environ 1,3 milliard de tonnes, est perdu ou gaspillé, estime un rapport publié en mai dernier par la l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à la demande de l'Institut suédois pour l'alimentation et la biotechnologie. Le rapport révèle que « les pays industriels comme les pays en développement gaspillent les mêmes quantités de nourriture, soit 670 millions et 630 millions de tonnes respectivement », alors que la population des premiers ne représente que le tiers de celle des seconds, et que chaque année, les consommateurs des pays riches gaspillent presque autant de nourriture, soit 222 millions de tonnes, que l'entière production alimentaire nette de l'Afrique subsaharienne, soit 230 millions de tonnes, et que le volume total de nourriture perdue ou gaspillée chaque année équivaut à plus de la moitié de la production céréalière mondiale (2,3 milliards de tonnes en 2009-2010). Les pertes alimentaires, aux stades de la production, de la récolte, de l'après-récolte et de la transformation, sont plus importantes dans les pays en développement du fait d'infrastructures défaillantes et de technologies dépassées. Le gaspillage de nourriture, lui, est extrêmement problématique dans les pays industriels. Il est trop souvent le fait des détaillants et consommateurs qui jettent à la poubelle des aliments parfaitement comestibles. En Europe et en Amérique du Nord, chaque consommateur gaspille entre 95 et 115 kg par an, contre 6 à 11 kg seulement pour le consommateur d'Afrique subsaharienne et d'Asie du Sud et du Sud-Est. La production alimentaire totale par habitant pour la consommation humaine s'élève à environ 900 kg par an dans les pays riches, soit près du double des 460 kg produits annuellement dans les régions les plus pauvres. Selon les experts de la FAO, les pertes et le gaspillage alimentaires entraînent la dilapidation des ressources, notamment l'eau, la terre, l'énergie, le travail et le capital. Ils entraînent aussi, inutilement, des émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi au réchauffement mondial et au changement climatique. Dans les pays à revenus moyens et élevés, les pertes et le gaspillage alimentaires découlent largement du comportement des consommateurs mais aussi du manque de communication entre les différents acteurs de la chaîne d'approvisionnement. Bon, à part ça, vos bouffes de noël et du réveillon, ça s'est bien passé ? Il vous reste de la dinde ?

La population du canton de Genève continue d'augmenter, mais moins qu'avant : elle a crû de 2999 personnes en 2011, soit de 0,6 %, alors qu'elle avait crû de 5400 personnes en moyenne annuelle entre 2008 et 2010. Nous étions donc 467'000 résident-e-s le 31 décembre 2011. Et si la population genevoise augmente, ce n'est plus dû essentiellement à l'immigration (le solde migratoire reste positif, mais il est passé de 4546 personnes en 2010 à 1167 personnes en 2011), mais à l'excédent de naissances sur les décès (+ 1831 personnes). En clair : vive la crise : ça dissuade des émigrants d'immigrer chez nous, et ça fait pondre les résidents. Faut bien s'occuper...

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