Fonds de tiroir

Information bouleversifiante dans la «Tribune» du 11 février : « Mark Muller préfère les promoteurs » aux communes qui veulent construire des logements sociaux. Ben ça alors, ça nous en bouche un coin... En l'ocurrence, la commune de Chancy voulait acquérir un terrain également convoité par un promoteur. Comme elle en a le droit, et comme l'Etat en a les moyens, elle a demandé un soutien du fonds cantonal pour la construction de logements sociaux (elle voulait construire 100 % de logements d'utilité publique, alors que le promoteur n'en provoyait que 50 %). Mais Mark Muller a refusé de lui accorder cette aide, à la commune. Motif : « cela reviendrait à passer devant des promoteurs, ce qui est contraire à la politique de l'Etat ». C'est-à-dire à la politique de MàD Mark-l'Etat-c'est-moi. Or l'accord sur le logement négocié en 2006 prévoit que l'Etat « engage une politique active d'acquisition de terrains » pour favoriser la construction de logements d'utilité publique. Mais MàD Mark s'en fout, de l'accord sur le logement. Il n'a pas été expédié au Conseil d'Etat pour favoriser la construction de logements d'utilité publique, MàD Mark, il y a été expédié pour faire la politique de la Chambre genevoise immobilière. Et c'est pour cela, et pas pour autre chose, qu'il faut le dégager du gouvernement

Intéressant résumé de la «Tribune» du 11 février sur le drame de la nouvelle pauvreté à Genève : si Mark Muller devait démissionner du Conseil d'Etat avant le terme de son mandat, il recevrait une indemnité unique d'au moins 437'000 francs (au cours local de la baffe sur barman, ça fait dans les neuf baffes). Si Mark Muller termine son deuxième mandat, il touchera à vie une pension d'environ 100'000 balles par an. ça fait plaisir qu'il y ait au moins un libéral partisan du salaire minimum... même si ce n'est que du sien...

Le PLR (le parti de Mark Muller et d'Olivier Jornot, donc) milite pour le durcissement de la loi sur les manifestations. Avec cet argument massue (forcément), donné par la députée Nathalie Fontanet : « Le message de la loi est le suivant: manifester oui, casser non ! »... Même casser du barman à la sortie du dancing ou de l'automobiliste sur un parking de supermaché ? La droite se dit «très confiante» en vue du vote. Elle a sans doute prévu un arrangement financier pour gagner...

On a d'abord pris ça pour une bonne nouvelle, sur la foi du titre de la «Tribune» de mardi : il y aurait moins de chiens qu'avant à Genève. 870 de moins entre 2010 et 2011, exactement. Mais d'abord, ça ne changerait pas grand chose sur la masse canine (plus de 33'500 clébards en 2011). En ensuite, cette diminution ne serait due qu'à la plus grande fréquence des déclarations de décès de la bestiole pour pouvoir éviter d'en payer la taxe. Alors on s'est consolés en apprenant que le nombre des molosses, lui, aurait effectivement diminué (de 33 bêtes), et qu'il en restait moins de 350 en 2011. Vous l'aurez compris : ici, on est plutôt chats que chiens.

Traumatismes de retour d'Afrique, deux nouvelles bouleversifiantes nous attendaient : le président de la République française est candidat à l'élection du président de la République française et le chef du groupe socialiste au Conseil municipal de la Ville de Genève reste chef du groupe socialistre au Conseil municipal de la Ville de Genève. Faut pas jouer comme ça avec nos émotions.

Le Burkina Faso n'est peut être pas un modèle de démocratie depuis la prise du pouvoir de l'actuel président Blaise Compaoré, ancien compagnon de Thomas Sankara, mais aussi assassin du même Thomas Sankara, mais il est au moins en avance sur la Suisse dans un domaine : celui de la promotion des candidatures de femmes aux élections législatives et municipales (dans un système formellement pluraliste, avec une flopée de partis, mais où le parti du président détient en gros 80 % des sièges à lui tout seul). La loi impose à toute liste présentée par un parti ou une alliance de partis aux élections un quota d'au moins 30 % du genre le moins représenté, sans quoi le parti ou l'alliance perdrait la moitié de son financement public. Bon, faut pas non plus jubiler, le parti au pouvoir n'aura aucune peine à se trouver un financement occulte, mais tout de même : quand l'un des Etats les plus pauvres de la planète est capable de pondre une loi que l'un des Etats les plus riches de la même planète est incapable de pondre, lequel des deux est sous-développé, hein ?

Alors que Nestlé dégage des bénéfices annuels de l’ordre de 10 milliards de francs pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 110 milliards de francs, la multinationale refuse d’accorder aux travailleuses et travailleurs de ses usines indonésiennes et pakistanaises des conditions de travail décentes et de corriger des pratiques tout simplement contraires aux conventions internationales, en particulier la convention internationale de 1948 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical: précarité, arbitraire, pressions, menaces physiques, voies de fait, licenciements des travailleurs syndicalistes ou simplement syndicalisés, Nestlé ne recule devant aucune mesure d’intimidation ou d’exploitation et profite de l’impunité que confère le silence. Le groupe socialiste au Grand Conseil genevois a proposé une résolution de soutien aux revendications des travailleurs des usines Nestlé de Panjang en Indonésie et de Kabirwala au Pakistan, revendications soutenues par la campagne internationale de l’UITA, www.nespressure.org. La majorité de droite du parlement a refusé d'entrer en matière sur cette proposition.
Nesrepression, what else ?

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