Fonds de tiroir

Le Conseil d'Etat genevois, pour s'assurer que MàD Mark n'a pas payé le retrait de la plainte du barman qu'il avait castagné, souhaite mandater un expert indépendant qui puisse avoir accès à l'accord confidentiel passé entre les avocats du cogneur et ceux du cogné pour déterminer si le montant de l'indemnité versée par le premier au second (le Conducator gominé à évoqué une somme de 50'000 balles) correspond réellement aux frais encourus, et ne comprend pas une indemnité pour « tort moral ». Si l'expert fait son expertise, il sera payé par l'Etat. « Donc par le contribuable », ajoute perfidement la "Tribune de Genève". Pour Mark Muller, cette expertise lui permettrait de « sortir (du) climat délétère qui (le) perturbe dans la conduite de (ses) activités », et pour le Conseil d'Etat, le but est « de retrouver la sérénité et de mettre fin au climat de suspicion ». C'est bien mal parti. pour cette quête irénique.. L'épisode suivant de cette saga palpitante, ça sera quoi ? le mandat donné pour expertiser l'expertise de l'expert ?

Selon une étude de L'office fédéral des routes, Genève arrive en deuxième position des villes suisses, derrière Lugano, dans le classement des accidents routiers liés à l'alcool : 23 cas pour 50'000 habitants à Genève, 24 à Lugano. Explication : les contrôles d'alcoolémie sont moins fréquents car la police est débordée par d'autres tâches. Résultat : on picole, on conduit et on se viande plus souvent. Vivement un pont sur la rade, qu'au moins les accidents liés à l'alcool soient aussi marrants qu'un plouf dans le lac.

Selon une étude de l'Institut zurichois Sotomo, si l'UDC est la championne des dépenses électorales, elle n'est pas la championne du retour sur cet investissement : l'étude confirme l'explosion des dépenses de campagne politiques depuis dix ans (on est passé de 28 millions de francs en 2003 à 42 millions en 2011), et la part considérable qu'y prend l'UDC (13,3 millions à elle toute seule, soit près du tiers du total), mais indique aussi qu'en termes de résultats, le PDC, qui dépense près de trois fois moins (5 millions) que l'UDC est largement devant les blochériens. Et même qu'en termes de coût pour l'obtention d'un siège parlementaire, c'est l'UDC qui fait le plus mauvais retour sur investissement, chaque siège obtenu lui ayant coûté 215'000 francs, le double de ce qu'à coûté un siège au PDC, presque le triple de ce qu'il a coûté au PLR, le quadruple de ce qu'il a coûté au PS et aux Verts, presque le quintuple de ce qu'il a coûté aux Verts libéraux. Bref, l'UDC, qui passe son temps à clamer la nécessité de l'austérité, est le parti le plus gaspilleur de ressources financières. Quant aux votations, c'est un peu le même panorama : entre 2008 et 2011, l'UDC a dépensé 21 millions en affiches et annonces dans la presse, soit 40 % de ce que tous les partis ensemble ont dépensé, pour ne gagner finalement par elle-même que deux votations : celle sur les minarets et celle sur le renvoi des « criminels étrangers » , deux résultats qui n'auront en outre aucun effet puisque les textes adoptés sont inapplicables. Comme quoi, là encore, si beaucoup de pognon permet de faire beaucoup de bruit, faire beaucoup de bruit ne permet pas forcément de gagner. Mais bon, si faire du bruit suffit à l'UDC, qu'elle continue à en faire : au moins, ça nous empêche de dormir.

Labourant obstinément la même marne, l'UDC lance la charge contre la politique d'asile proposée par la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, en balançant 45 propositions. ce qui devrait nous réjouir, puisque cela suggère que la politique proposée par Simonette est contraire à celle proposée par l'extrême-droite. Seulement voilà, les propositions de l'UDC sont tellement foutraques qu'elles apparaissent clairement pour ce qu'elles sont : du vent. Genre : réintroduire les contrôles aux frontières avec les Etats (comme l'Italie) qui ne reprennent pas, ou pas systématiquement, les requérants expulsés, comme si ça allait dissuader quelque requérant d'asile que ce soit de le demander en Suisse... ou alors, réduire le forfait (6000 francs) versé aux cantons pour couvrir l'aide d'urgence aux requérants déboutés et en attente d'expulsion. Comme si du coup l'expulsion de ces requérants allait devenir plus facile, alors que ce sont les Etats dont ils sont ressortissants qui ne veulent pas les reprendre... Bref, en réalité, la politique d'asile et ses réalités, l'UDC s'en contrefout. Ce qui l'intéresse, c'est de faire du bruit autour. Et c'est toujours le principe du tambour qui s'applique : ça résonne parce que c'est creux.

La société suisse des officiers (la SSO) menace, et on tremble : les économies prévues par le Conseil fédéral pour financer l'achat des nouveaux avions de combat suscitent de telles oppositions, et des menaces suffisamment sérieuses de référendum, pour que tout le budget de l'armée soit menacé. Du coup, nos officiers préparent une initiative populaire fédérale « pour une armée crédible » (vaste programme...) et menace de la lancer pour demander au peuple «quelle mission il entend donner à l'armée et avec quels moyens». Chiche ?

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