Les deux initiatives fiscales socialistes genevcoises ont été déposées avec plus de 13'000 signatures chacune. La première demande l'abolition, comme à Zurich, des forfaits fiscaux accordés à des riches étrangers supposés n'avoir aucune activité professionnelle à Genève, et la seconde l'abolition des allègements fiscaux accordés aux entreprises étrangères s'installant dans le canton. Sitôt les initiatives déposées, le Conseil d'Etat a lancé un premier tir de barrage : « supprimer les forfaits fiscaux revient à se tirer une balle dans le pied », a déclaré Longfavre, et renoncer aux allègements fiscaux « est une ânerie », a ajouté Goliath Hiler. Et d'annoncer un probable contre-projet pour favoriser désormais l'accueil non plus de quartiers généraux de multinationales mais de centres de recherches, de développement et de production dans les domaines du bio et des « cleantechs ». Des technologies propres, en français. Si on comprend bien, la politique suivie jusqu'à présent, celle des allègements fiscaux accordés à des multinationales qui n'en avaient pas besoin mais en profitaient pour s'installer en faisant venir une armada de cadres ne parlant pas un mot de français, mais faisant exploser le prix des logements, c'était pas une bonne politique ? ça tombe bien, c'est justement que l'initiative socialiste dénonce...

On a donc eu, au Conseil Municipal, un troisième débat sur la proposition du Conseil Administratif de commencer à réaliser l'initiative pour 200 rues piétonnes à Genève. Un débat qui, sur le fond, a déjà été mené et tranché par l'aboutissement et l'acceptation de l'initiative. C'est cette initiative que le Conseil Municipal a reçu mandat de concrétiser : elle réclame 200 rues piétonnes, pas 200 passages piétons entre les parkings. Et le mandat de la concrétiser, le Conseil Municipal l'a reçu de la population de la Ville, pas des pendulaires, pas du TCS, pas de Feu Vert, pas de la Chambre de Commerce et d'Industrie. Mais bon, faut croire que les choses ne sont pas aussi claires pour tout le monde, puisqu'on a refait le débat. En mélangant, comme d'hab', les problématiques des zones piétonnes d'une part, du parcage d'autre part, et donc en se condamnant à n'en résoudre aucune, mais en parasitant chacune d'elle par l'autre. C'est ce que la droite et l'extrême-droite souhaitaient, c'est ce qui a été obtenu : un «compromis» chimérique passé par les Verts avec le TCS et le PDC. Naïveté, confusion ou maladresse ? Peu importe : il y a au Conseil Municipal de la Ville des gens et des forces politiques pour qui une bonne zone piétonne est une zone piétonne avec circulation automobile. Les mêmes viendront sans doute un jour nous proposer de tracer des pistes cyclables sur les autoroute, ou des raffineries dans les parcs naturels.

Donc, le Conseil municipal de la Ville de Genève a accepté la proposition du Conseil administratif visant la «piétonnisation» d'un premier lot de 50 rues, pour commencer à concrétiser l'initiative populaire «200 rues sont à vous», déjà acceptée par le Conseil Municipal. L'extrême-droite du Conseil Municipal (l'UDC et le MCG) s'est opposée à cette décision, et le MCG a annoncé qu'il allait lancer un référendum, l'UDC annonçant qu'elle le soutiendra, et envoyant une lettre catastrophiste aux commerçants à qui elle annonce, en gros, que la «piétonnisation» de leur rue allait les ruiner. Ce qui ne s'est produit nulle part ailleurs où des zones piétonnes ont été créées, mais on sait bien que Genève est une ville exceptionnelle. Quant au référendum annoncé par le MCG, on s'en réjouit d'avance. En rappelant au MCG que depuis des lustres, à chaque fois que les électrices et électeurs de la Ville ont eu à se prononcer sur des mesures de « mobilité douce » (ou contre des parkings), ils ont voté contre les mots d'ordres des fanas de la bagnole. Et que la majorité des habitant-e-s de la Ville en âge de conduire (et de voter) n'ont pas de bagnole, ou ne l'utilisent pas en Ville. Et accessoirement, que les commerçants qui commercent en Ville mais habitent ailleurs n'ont ni le droit de signer un référendum municipal, ni le droit de vote en Ville. Bref, vivement le référendum, qu'on se marre...

Les milieux immobiliers (les syndicats patronaux du secteur, la Chambre genevoise immobilière...) ont volé au secours de leur Conseiller d'Etat (Mark Muller, donc, au cas où vous l'auriez oublié), embourbé dans ses lendemains de réveillon. Et ils nous l'ont bien expliqué, les milieux immobiliers : leur Conseiller d'Etat, il a tout fait tout juste : la paix du logement, les surélévations, la construction de logement, le PAV, l'agglo, le plan directeur, tout, on vous dit. Sur quoi, quelques heures plus tard, patatras ! le collectif «Droit au logement», pour protester contre les expulsions de locataires en retard de paiement de loyer, envahit la Chambre genevois immobilière et commence à en déménager les meubles sur le trottoir... Il a pas de pot, MàD Mark, ou il porte carrément la poisse ?

Dassault brade ses « Rafale ». C'est même plus le « Rafale », c'est le « Brise », le «Risée»... Faut dire que, sous réserve de la décision de l'Inde, il n'a pas réussi à en vendre un seul, de « Rafale », hors de France, Dassault. Et que quand la Suisse lui a préféré les « Gripen » de Saab, il a pas compris, son navion à lui, il était bien meilleur. Seulement voilà, il était surtout bien plus cher. Alors il brade, Dassault, il solde, il casse les prix : il propose désormais 18 « Rafale » pour 2,7 milliards de francs (150 millions pièce, quoi), 400 millions de moins que les 22 «Gripen» que le Conseil fédéral veut acheter. C'est encore un peu chérot (à 140 millions pièce, le « Gripen » coûte toujours 10 millions de moins, et le «Rafale» est vendu 25 millions de moins par pièce à l'armée française que Dassault le propose à l'armée suisse), mais parti comme il est parti, Dassault, il va bien nous faire encore un chti rabais, hein ? Une chtite commission ? le même prix mais en francs CFA ? des équipements supplémentaires à l'oeil ? plus de bases aériennes françaises ouvertes aux navions militaires suisses ? l'annexion de la Haute-Savoie et de l'Ain par Genève ? Un truc qui fasse la différence, quoi...

Comparis.ch a comparé les loyers pratiqués en Suisse pour un appartement de quatre pièces et demi (avec cuisine, soit un cinq pièces et demi genevois) d'une centaine de mètres carrés, avec balcon, proposé dans les annonces d'offres à louer. Et c'est Genève qui gagne (et les Genevois qui perdent), avec un loyer moyen de 3900 francs dans le canton (entre 3350 francs à Saint-Jean et 4850 francs dans la vieille-ville), soit près de 1000 francs de plus qu'à Zurich en moyenne cantonale, et près de 500 francs de plus au centre de Genève qu'au centre de Zurich. Ces chiffres ont fâché la Chambre genevoise immobilière, qui en donne d'autres, quasiment mille balles moins cher pour un cinq pièces. Comme loyer moyen ou comme loyer de l'appartement de Mark Muller ?

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