Brèves

L'invité du samedi 3 mars, dans la page du Courrier des lecteurs de la « Tribune de Genève », était un Monsieur qui appellait à voter « non » à la loi sur le prix unique du livre (soumise au vote dimanche prochain) au motif qu'elle ouvrirait la porte à « de nouveaux abus de la part des importateurs » de livres. Pour le Monsieur, « le livre a besoin d'une loi destinée à le protéger en Suisse», mais contre le cartel des importateurs «qui sont les vrais fossoyeurs de la librairie suisse». Le Monsieur est l'ancien directeur des bibliothèques municipales genevoises. Sous la responsabilité duquel ont été installés les rayonnages qui tombent sur la gueule des bibliothécaires, ce qui a entraîné la fermeture de la Bibliothèque dfe la Cité. C'est gentil de vouloir protéger le livre, Monsieur. mais faudrait aussi voir à protéger les lecteurs et les bibliothécaires. Et eux, c'est pas des importateurs qu'il faudrait les protéger, mais des directeurs de bibliothèques qui écrivent n'importe quoi après avoir fait installer n'importe quoi.

Pierre Maudet est donc candidat à la candidature radelibe (mais surtout rade) à la succession de Mark Muller. Pour sauver le siège du PLR (et la majorité de droite), mais aussi pour sauver carrément la République : « mon adversaire principal ne sera pas un parti, mais le petchi qui est en train de s'installer à Genève », déclare Maudet. Qui est à la tête de la Voirie depuis 2007. Et n'en finit plus de vouloir lutter contre les débarras sauvages. MCG compris. C'est beau comme l'antique. Mais s'il est désigné comme candidat par son parti (ce qui est probable), et s'il devait être élu (ce qui est plus douteux, à moins que la gauche fasse à la droite le cadeau de se diviser), il laissera vacant le seul siège de droite à l'exécutif de la Ville de Genève. Un siège que la gauche, princière, à laissé à la droite alors qu'elle aurait pu depuis longtemps l'ajouter aux quatre (deux PS, une Verte et un solidaritéS) qu'elle détient déjà. Du coup, on entend déjà Chevrolet et Fontanet frétiller à l'idée de pouvoir s'asseoir dans le fauteuil de Maudet. Et on imagine que le MCG et les Verts libéraux préparent eux aussi une candidature au cas où. Au cas où quoi ? Ben, au cas où la gauche continuerait à laisser un strapontin à la droite, et ne présenterait personne (on veut dire : personne d'éligible...) pour faire d'un Pierre cinq coups... Que la droite municipale genevoise en soit réduite à compter sur la charité de la gauche pour pouvoir siéger à la Municipalité, la gauche choisissant qui représentera la droite, dit bien l'état en lequel cette droite se meut, mais on pourrait peut-être, à gauche, en finir avec la compassion bisounoursse, non ? Parce que des candidat-e-s possibles, hors du PS, des Verts et de solidaritéS, on en a, au cas où... même des Verts libéraux, tiens, histoire de tester un produit politique nouveau...

Soli Pardo est mort, début mars, d'un cancer qu'il avait choisi de mépriser, souverainement. C'est peu écrire qu'il n'était pas de notre bord, Soli Pardo. Mais à sa manière, ce trublion de droite, et l'usage qu'il faisait de ses mandats politiques, ressemblait assez à ce que nous attendons de trublions de gauche. Et puis, un MCG qui sache à la fois lire, écrire et parler sans éructer est assez rare pour qu'on se surprenne à le regretter déjà : en politique aussi, la rareté créée la valeur.

Bon, ben voilà, ni Eric Stauffer, ni Pierre Weiss, ni Mark Muller ne seront sacrés à la fête fédérale de lutte à Genève, vu qu'elle se tiendra dans la Broye. ça valait bien la peine de s'entraîner comme des malades depuis trois mois...

Le 17 juin, à Genève, on va voter sur une initiative du PS et des Verts, et sur un contre-projet du Grand Conseil, proposant l'un et l'autre de donner plus de moyens à l'accueil en crèches de la petite enfance. L'une ou l'autre de ces deux propositions sera certainement acceptée, et intégrée dans la Constitution. Mais trois mois plus tard, on votera sur un projet de nouvelle constitution. Qui n'intègrera pas ce qui aura été voté trois mois avant. On aura donc voté pour rien le 17 juin, si le projet de nouvelle constitution était accepté le 14 octobre. Bon, vous nous direz que, vu le projet en question,, on votera aussi sur pas grand chose le 14 octobre, mais quand même, on se fout un peu de la gueule du monde, là...

Le 14 mars, les Verts Libéraux genevois décideront vraisemblablement de présenter une candidature (Seydoux ?) à l'élection du successeur de Mark Muller au Conseil d'Etat. Et c'est là qu'on voit que les Verlibes sont dans un sympathique état de fraîcheur politique, à Genève. Parce que s'ils étaient aussi calculateurs que d'autres, ils appelleraient à voter pour Maudet et tenteraient de le faire élire, pour pouvoir ensuite présenter une candidature au Conseil administratif de la Ville -où ils auraient leurs chances si la gauche décidait de leur accorder au moins une bienveillante neutralité...

Il paraît (nous dit « Le Temps » de samed) que l'« aile libérale » du PLR genevois (l'ancien parti libéral, quoi) craint, avec la candidature de Pierre Maudet, une « mainmise des radicaux historiques sur la formation née de la fusion« » radicale-libérale. Mais peut-être que si « l'aile libérale » ne s'acharnait pas à présenter des bras cassés au Conseil d'Etat (et au Conseil administratif de la Ville), les « radicaux historiques » auraient plus de peine à prendre le pouvoir au PLR, non ?



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