Fonds de tiroir


« Le Temps » de mercredi dernier nous narre « les flops en série des distributeurs TPG » : en octobre 2009, notre glorieuse régie cantonale de transports annonçait au monde ébahi qu'elle allait s'équiper de véritables « bijoux technologiques » offrant des « possibilités de synergie inédites » : les distributeurs de billets fabriqués par les Allemands de Höft und Wessel. Les TPG en avaient commandés 720, qui devaient lui être livrés en 2010. En ce doux printemps 2012, ils n'en ont reçu que cinquante : les « déficiences techniques » des « bjioux technologiques » en question ont provoqué un ajournement de près de deux ans de leur livraison. Bon, vous nous direz que vu l'usage qu'on fait, en bons resquilleurs, des distributeurs de billets des TPG, on ne devrait pas avoir grand chose à foutre de leurs déficiences. Sauf qu'ils coûtent 23'000 balles pièce, que le lot complet a été initialement adjugé à près de 17 millions de francs, et qu'il coûtera au moins 235'000 francs de plus. Tout ça pour pouvoir aire payer les usagers. La gratuité des transports publics (qui permettrait de se passer de ce genre de dépenses, et de quelques autres) , on en avait estimé le coût à combien, déjà ?

Droit à l'apprentissage des jeunes sans papiers : le Conseil d'Etat genevois, pusillanime, fait mine de faire un pas en avant, puis fait trois pas en arrière et agite le spectre de l'« appel d'air » ... Piteux...
Le Conseil d’Etat dit d'abord soutenir «  globalement la solution proposée qui doit permettre un traitement équitable des demandes d’autorisation de séjour dans tous les cantons, dont la pratique peut aujourd’hui être fort diverse. De même, il soutient le principe que le jeune candidat à une formation professionnelle duale puisse être régularisé, ainsi que sa famille, s’il donne les garanties suffisantes d’intégration. Ces garanties sont données aux conditions prévues par le projet du Conseil fédéral, à savoir avoir accompli cinq années de scolarité obligatoire en Suisse ». Mais la suite fait plus que nuancer ce soutien de principe : le gouvernement genevois relève que les jeunes sans statut légal candidats à une formation post-obligatoire ou professionnelle en milieu scolaire ne bénéficieraient pas de la régularisation, réservée aux personnes en formation duale et à leurs familles et que cette inégalité de traitement risquerait de conduire des jeunes à choisir une voie (la formation duale) non pas en raison de leurs aptitudes, mais des perspectives de régularisation facilitée qu’elle ouvre pour eux et leurs proches. Et au lieu de résoudre cette inégalité en ouvrant la possibilité d’une régularisation facilitée à tous les jeunes ayant accompli cinq années de scolarité obligatoire en Suisse, le Conseil d’Etat suggère «vivement que soient instaurées des mesures de contrôle pour éviter que cette modification d’ordonnance conduise à des effets pervers plus importants que ceux qu’elle entend combattre, à savoir un effet « d’appel d’air » comme celui qui a été observé dans d’autres pays ayant procédé à des régularisations massives».
Voilà, voilà... c'est signé Longchamp, mais c'est au nom du gouvernement.... et vous vous demandez encore s'il est utile de changer de majorité gouvernementale le 17 juin ?

Selon les statistiques des accidents de la circulation déclarés en 2011, ce sont les Neuchâtelois qui conduisent le plus souvent sous l'emprise de stupéfiants (l'effet absinthe ?), mais les Alémaniques provoquent 30 % de plus d'accidents liés aux stupéfiants que les Romands (faut les excuser, vivre en Alémanie, ça provoquer forcément une envie de paradis artificiels).  C'est dans le canton de Berne que l'on compte le plus d'accidents (138) dans les giratoires (le Bernois, ça roule droit. Tout droit), mais Vaud (98) n'est pas loin derrière (zont été Bernois longtemps, les Vaudois, faut dire), de tous les Romands ce sont les Valaisans qui causent le moins d'accidents (18,9 pour 10'000 voitures, contre 27,3 pour les Vaudois et 27,4 pour les Fribourgeois). Ou plutôt qui en déclarent le moins (ils en règlent une partie à la matze).  Les Valaisans sont cependant les conducteurs les plus alcoolisés de Suisse (13,8 accidents dus à l'alcool pour 10'000 voitures), mais les pires conducteurs de Suisse sont les Appenzellois des Rhodes intérieures (35,2 accidents pour 10'000 voitures), surtout au retour des Landsgemeinde, et ce sont les jeunes conducteurs qui ont causé le plus d'accidents. C'est normal, nous sussurre une mauvaise langue dans notre dos : les vieux conducteurs ne provoquent pas d'accidents, ils sont des accidents...

La conversion à une économie plus respectueuse de l'environnement pourrait générer de 15 à 60 millions d'emplois supplémentaires à l'échelle mondiale au cours des vingt prochaines années et sortir des dizaines de millions de travailleurs de la pauvreté, selon un rapport conduit par l'Initiative en faveur des emplois vert et rendu public le 31 mai sous le titre « Vers le développement durable :  « Le modèle de développement actuel s'avère inefficace et non viable, pas seulement pour l'environnement, mais aussi pour les économies et les sociétés», a déclaré le Directeur général de l'Organisation internationale du travail, Juan Somavia, à l'occasion de la publication de ce rapport. Le secteur des énergies renouvelables emploie déjà près de cinq millions de personnes dans le monde, soit plus du double des effectifs recensés entre 2006 et 2010. L'efficacité énergétique est un autre gisement d'emplois important, en particulier dans la construction, le secteur le plus touché par la crise économique. En outre, l'extension de la protection sociale, le soutien au revenu et la formation qualifiante sont des facteurs essentiels pour permettre aux travailleurs de tirer parti de ces nouvelles perspectives. Les normes internationales du travail et les droits des travailleurs peuvent aussi fournir un cadre juridique et institutionnel approprié. Enfin, un véritable dialogue social impliquant employeurs et syndicats est indispensable à la gouvernance du développement durable, selon le rapport.
Bon, ben maintenant qu'on sait où on veut aller, on y va comment ? En demandant gentiment aux gentilles multinationales de gentiment et spontanément se réorienter vers « l'économie verte » et le «développement durable» ?


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