Fonds de ditoir

La plupart des croyants d'une religion sont « distanciés » à l'égard des rites, des hiérarchies, des autorités religieuses de leur religion, nous apprend (ou plutôt nous confirme) une étude du Fonds National («religions, Etat et société»). Ces « distanciés » ont une religion, mais la conçoivent et la pratiquent de manière personnelle, y choisissant ce qui leur convient et en dédaignant ce qui ne leur convient pas. L'étude du Fonds National évalue à 64 % le pourcentage de croyants « distanciés », contre 17 % de croyants « institutionnels » qui font et croient ce que leurs églises ou autorités religieuses leur disent de faire et de croire, 10 % de « séculiers » et 9 % d'« alternatifs ». Mais l'étude signale aussi ce qu'on savait déjà : qu'on trouve des intégristes dans toutes les religions pratiquées en Suisse, et suggère que l'intégrisme et le fondamentalisme se nourrissent précisément, pour la combattre, de la distance majoritaire prise à l'égard des religions, et qu'ils se combattent moins les uns les autres (intégristes chrétiens contre intégristes musulmans, par exemple) qu'ils ne combattent ensemble contre le relativisme religieux (pour ne rien dire de l'agnosticisme et de l'athéisme), d'où la présence désormais constante dans le débat public de thèmes religieux (minarets, voile, crucifix dans les écoles ou sur les montagnes, « blasphème », créationnisme...) qui ne sont plus perçus comme importants que par une minorité de taborniaux désespérés d'être minoritaires, et qui veulent imposer leur taborniauderies à la majorité qui n'en a rien à secouer...

Grosse inquiétude de la « Tribune de Genève » de lundi : le Servette Football Club, dont le « sauvetage » financier par le patron du Servette Hockey Club avait suscité, surtout de la « Tribune », enthousiasme proche du délire, est bien parti pour rater sa saison (l'entraîneur vient d'ailleurs de se faire lourder) et se traîne « apathique, inanimé, cruellement amorphe », en queue de classement, en place relégable en ligue inférieure... On n'aura pas ici la cruauté de ressortir des dithyrambes dont on nous avait assaisonnés au Conseil Municipal pour justifier une subvention indirecte au SFC (en fait, on a surtout la flemme d'aller les rechercher), mais on se prépare déjà à recevoir prochainement une nouvelle demande de subvention indirecte. Parce que c'est comme ça que ça marche, le subventionnement public du sport professionnel : quand une équipe gagne, on paie pour la féliciter, et quand elle perd, on paie pour l'aider. L'important c'est qu'on paie. Et vous allez voir qu'on va payer...

Le travail, c'est la santé, qu'ils disaient... tu parles... en tout cas, le travail, c'est de la mauvaise graisse : selon une étude du site internet américain d'emploi CareerBuilder, 44 % des employés ont pris du poids (14 % ont pris 9 kilos...) dans l'emploi qu'ils occupaient au moment de l'enquête. Les dix premiers métiers à risque d'engraissement corporel, sont, dans l'ordre : employé d'agence de voyage, avocat ou juge, travailleur social, instituteur, artiste ou écrivain ou architecte, collaborateur administratif, médecin, policier ou pompier, professionnel du marketing ou des relations publiques, professionnel des technologies de l'information. Y'a pas manoeuvre dans le bâtiment, ouvrier agricole, magasinier dans la liste. Y'a pas politicien, non plus. Et y'a pas chômeur non plus. Pourtant, en période de crise, ce sont bien eux qui ont été dégraissés, non ?

Le canton, la Ville et les communes veulent célébrer trois « moment clés » de l'histoire de Piogre : la Restauration de l'Ancien Régime, le 31 décembre 1813 (un acte réactionnaire, au strict sens du terme), le débarquement de soldats suisses au Port Noir le 1er juin 1814 (ils avaient courageusement attendu que le risque se soit dissipé de voir les Français revenir) et l'entrée de Genève dans la Confédération helvétique le 19 mai 1815. Un appel à projets va être lancé cet automne, nous annonce-t-on, et la « Tribune » titre : «Genève cherche des idées pour son bicentenaire». Bon, d'abord, c'est pas le bicentenaire de Genève, puisque Genève est plus que bi-millénaire. Ensuite, des idées, on en aurait trois à proposer : pour commémorer la Restauration, l'abolir en tant que fête officielle, parce que franchement, la restauration de l'Ancien Régime par la vieille oligarchie revenue au pouvoir dans les fourgons des armées de la Saint-Alliance, c'est pas très glorieux comme événement; pour commémorer le débarquement des soldats Suisses au Port-Noir, proclamer Genève « République sans armée ». Et pour commémorer l'entrée de Genève dans la Confédération, l'en faire ressortir. Elles sont pas bonnes, nos idées ?

Le Conseil d’Etat a constaté l’aboutissement de l’initiative populaire cantonale « Pour une traversée de la rade ». La vérification des signatures déposées à l'appui de l'initiative a donné 10'026 signatures validées (sur 13'631 déposées). Le nombre de 10'000 signatures exigé est donc atteint et l'initiative a abouti. C'est le Grand Conseil qui va maintenant s'en saisir, et puis on votera. Et c'est chouette, vu le résultat de la précédente votation sur la traversée routière de la rade...

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