Après l'étude de deux professeurs de l'EPFL qui dénoncent les erreurs de la refonte des lignes de trams genevois, une autre étude, de l'association actif-trafiC, classe Genève en troisième position, derrière Zurich et Saint-Gall, de 53 villes suisses, pour la qualité de ses transports publics en 2012. C'est ce qu'il y a de bien avec ce genre d'études : on vous en sort une qui dit noir, deux jours après en tombe une qui dit blanc. Résultat gris garanti. L'étude d'actif-trafiC note favorablement Genève pour la fréquence de passage de ses bus et trams (5,49 sur 6), la distance entre les arrêts (4,56), le prix du billet (6), l'âge du parc de véhicules (6), mais défavorablement pour la vitesse de transport (3,03), l'offre en place assises (3,41) et la qualité des « pôles d'échange» (là où on doit changer de bus ou de tram). Si on comprend bien, à Genève, on paie pas cher pour rester debout dans des véhicules qui ne vous amènent pas vite à des endroits où il n'est pas facile de changer de véhicule...

On a lu avec intérêt la contribution présentée par Sébastien Guex et Pierre-Yves Oppikofer au congrès de solidaritéS, contribution qui se clôt par un «programme de revendications»  sur le plan économique, devant induire « une dynamique contradictoire avec la logique même du système capitaliste et aboutissant donc à la remise en cause des fondements de ce système » (fondements qui sont, rappelons-le au passage : l'extraction de la plus-value par l'exploitation du travail, le salariat, la propriété privée et l'Etat...). Donc, le programme proposé contient la baisse du temps de travail à 30 heures sans diminution de salaire, l'interdiction des licenciements à toute entreprise dégageant des bénéfices, la nationalisation des institutions de crédit et de la Banque centrale, le contrôle public de l'exportation et de l'importation des capitaux, l'abolition du secret bancaire, une réforme fiscale (harmonisation entre les cantons, réduction de l'impôt indirect, renforcement de l'impôt direct sur les revenus, la fortune et les bénéfices) et « un plan d'investissement massif», sous contrôle public, dans les transports publics, l'isolement des bâtiments, la production d'énergies renouvelables, etc...). Il est très bien ce programme.Il pourrait fort bien jouer le rôle que joua le cahier de revendications de la Grève Générale de 1918. Mais on posera innocemment la question :  est-ce que ça serait pas, fondamentalement, un programme social-démocrate, au vrai sens du terme et de la référence historique et idéologique :  Un programme qu'on demande à l'Etat de réaliser, ou plutôt : dont on exige la réalisation par l'Etat ?

La majorité de droite du Grand Conseil genevois a un sens très aigu de l'équilibre budgétaire. Ou plutôt, de son utilité comme prétexte à opérer des coupes sombres (ou des reports de charge sur les communes) dans les dépenses sociales. Parce que quand il s'agit d'équilibrer réellement les budgets, y'a plus grand monde, même lorsque le Conseil d'Etat se bouge pour trouver de nouvelles recettes. Il fallait trouver 70 millions pour rester dans le cadre du plan financier quadriennal, postulant l'équilibre sur quatre ans (le budget 2013 du canton promet d'être lourdement déficitaire)  Le gouvernement proposait quatre mesures pour y arriver, une seule a passé la rampe : la réduction de la rétrocession accordée aux entreprises qui prélèvent l'impôt à la source sur leurs salariés. Tout le reste a été balayé : la suppression de l'exonération partielle de l'impôt sur la fortune des indépendants (une niche fiscale), le plafonnement de la déduction des primes d'assurances-maladie (un cadeau aux caisses-maladies les plus coûteuses) et la suspension du «bouclier fiscal» (un cadeau aux plus riches). Il reste donc 60 millions à trouver pour équilibrer le plan financier quadriennal. Et on peut faire confiance à la droite genevoise pour les trouver en coupant dans les dépenses les plus utiles, les prestations aux moins riches ou les engagements les moins porteurs électoralement.

Il semble que le successeur de Bernard Gruson à la tête des Hôpitaux Universitaires genevois (les HUG) ait été choisi par la commission de sélection (mais pas encore engagé par le Conseil d'administratrion)... et que (vade retro...) il s'agisse d'un Français. Parce que « c'est la compétence qui prime » et pas la nationalité, disent en choeur ceux qui assument ce choix (ou ce préavis de choix). Evidemment, Gominator n'est pas d'accord : « A compétences égales, j'engage le résident suisse, et à compétences inégales, je forme et j'engage toujours le résident suisse », déclare, comme on s'y attendait, Eric Stauffer. Dont on saluera cependant l'élargissement de l'horizon : ce n'est plus le résident genevois qu'il faut privilégier, mais le résident suisse. Même incompétent. Mieux vaudrait donc un Urschweizer habitant à 250 kilomètres qu'un frontalier crêchant à 100 mètres de la frontière. Mais du côté obscur de la force : le côté français. Eh ouais, c'est comme ça : même quand il élargit son horizon vers l'est, Gominator reste borgne côté ouest.

Une étude menée par deux chercheurs de l'Université de Genève constate la grande adhésion au système démocratique et à ses institutions des participants aux manifestations politiques de rue en Suisse, et confirme que le droit de manifester est dans ce pays un droit exercé dans le cadre même des droits démocratiques et du système politique, et non contre ce système et pour le changer. Ainsi, les principales motivations des manifestants en Suisse sont la solidarité avec des personnes ou des groupes, et l'exercice d'une pression politique sur les autorités. Les manifestants expriment donc davantage leur adhésion que leur opposition au système en place. On se disait, aussi, que la subversion dans ce pays était un tantinet mollachue...
La droite genevoise a ainsi sucré au budget 2012, et s'apprête à le refaire au budget 2013,  300'000 balles au bureau des préposés genevois à la protection des données et à la transparence, cette somme correspondant au coût du secrétariat du bureau. Certains députés (de droite et d'extrême-droite) auraient même voulu carrément supprimer les présupposées, mais comme la loi fédéral les impose, ils ont dû y renoncer et se sont donc vengés sur les postes administratifs. Le préposé fédéral à la protection des données et à la transparence à exprimé son «inquiétude» aux autorités genevoises, face à une mesure qui entrave considérablement la capacité du bureau genevoise de faire son travail. Soutenue par ses collègues des autres cantons, la préposée genevoise a protesté contre une « mesure de représailles », illégale puisque la loi prévoit que les préposés cantonaux doivent disposer d'un secrétariat permanent et du personnel nécessaire, mais rien n'y a fait : la «transparence», la droite genevoise n'a rien contre, mais à condition qu'aucun moyen ne lui soit accordé pour l'imposer comme il nous fallut l'imposer pour que soit rendue publique la convention d'actionnariat passée entre la Ville de Genève, Cablecom et Télégenève.... Pour faire 300'000 balles d'économies (moins de la moitié d'un dixième de millième du budget cantonal...), la majorité parlementaire cantonale empêche donc un service institué par la loi de fonctionner. Un cas d'école...

La Société Suisse d'Utilité Publique, gestionnaire de la prairie du Grütli (dont elle a fait don à la Confédération), veut lancer un concours pour moderniser le texte de l'hymne national suisse, qu'elle juge «lourd» et « peu actuel ». Normal, c'est un cantique... mais c'est vrai que, vu de Genève, « Sur nos monts quand le soleil annonce un brillant réveil », ça sonne bizarre vu que les monts derrière lesquels se lève le soleil sont tous en France... et qu'on imagine avec ravissement les élus et membres du MCG chanter le 1er août la gloire de montagnes frontalières... Allez, on soutient l'initiative de la SSUP, pour un hymne national léger et actuel...un truc dans le genre ranz des vaches ? les paroles sont en patois, personne ne les comprend mais tout le monde s'en fout car la mélodie et les harmonies sont belles...

La Ville de Genève va pouvoir contribuer pour 400'000 balles à la rénovation de l'église catholique de Cornmavin (dite « basilique Notre-Dame »), comme le Conseil Municipal l'avait accepté : le Conseil d'Etat a refusé d'entrer en matière sur un recours déposé par un collectif, qui arguait que cette décision violait l'interdiction constitutionnelle de subventionnement des cultes par l'Etat. Pour le Conseil d'Etat, il ne s'agit pas en l’occurrence de subventionner un culte, mais de participer à la rénovation d'un bâtiment classé monument historique, protégé comme tel, et à l'entretien duquel les collectivités publiques ont l'obligation de participer, qu'il s'agisse d'édifices religieux ou non : le jour ou un bordel sera classé monument historique, il pourra bénéficier du même soutien que la basilique Notre-Dame. Cela dit, on était d'accord que la Ville participe à la restauration de l'église papiste de Cornavin (comme elle a participé à celles de temples protestants, à commencer par celui de Saint-Pierre), et on ne voyait pas -on ne voit d'ailleurs toujours pas- en quoi la laïcité serait gagnante à ce que cette église se dégrade, et que les vitraux de Cingria qu'elle abrite nous tombent sur la gueule..

Bon, ben voilà, le directeur de la Migros ne sera pas président des TPG, il a renoncé à sa candidature sur pression de la Migros qui en avait marre des polémiques sur sa nationalité (il est Français, et évidemment, ça donne des boutons au MCG). On ne sait pas encore si la Conseillère d'Etat Künzler a commencé à prospecter du côté de la Coop. de Denner et de Landi, mais elle a confié qu'elle faisait l'objet de « très forte pressions » pour prolonger le mandat du PLR Plojoux à la présidence du Conseil d'administration des transports publics de Piogre. On voit pas pourquoi puisqu'il y a au moins deux candidats possibles, bientôt libres de toute responsabilité, et qu'on pourrait nommer en job sharing : les juges de la Cour des Comptes Devaud et Geiger.

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