Fonds de tiroir

Un navet islamophobe produit par des intégristes chrétiens et bidouillé par un copte se faisant passer pour un juif, a donc  été utilisé par des intégristes musulmans ravis de l'aubaine pour lancer contre des ambassades et écoles américaines du Moyen-orient et d'Afrique du nord des foules vengeresses. Bilan: une dizaine de morts, dont l'ambassadeur américain en Libye. Les salauds se confortent pour manipuler au nom de leur religion (et là, toutes se valent) des crétins et des désespérés. La routine, quoi. A chier...

Le 7 juillet a eu lieu en Libye l'élection d'une assemblée constituante (voui, eux aussi. Mais eux, c'est après la chute d'un régime..). Et les media de nos pays de nous claironner que cette élection était « le premier scrutin libre dans ce pays depuis un demi-siècle » (la « Tribune de Genève »), voire depuis l'accession au pouvoir de Kadhafi... En fait, c'est la première fois tout court, que les Libyens et les Libyennes votaient en ayant un minimum de choix. Ils ne votaient pas démocratiquement sous Kadhafi, d'accord. Mais pas non plus sous le roi Idriss. Et pas non plus sous l'occupation italienne. Et pas non plus avant. Nous on dit ça, c'est juste pour remettre quelques pendules à l'heure : le régime de Kadhafi n'était pas moins démocratique que ses prédécesseurs. Il l'était seulement tout aussi peu. C'est-à-dire pas du tout. Mais l'absence de démocratie sous ses prédécesseurs ne gênait personne, ils étaient accommodants, ses prédécesseurs. Ou insignifiants.

La mare aux nénuphars et aux grenouilles du parc des Bastions, en face de la Mairie, est en train (si ce n'est déjà fait) d'être rebouchée sur ordre du Maire. Motif : les chtis nenfants risquaient de tomber dedans, et des ados bourrés y étaient déjà tombés, ou s'en étaient pris aux grenouilles. Lesquelles ont été transférées dans le bois de la Bâtie. C'est tout Genève, ça : pour protéger les têtards, on lourde les grenouilles.

Un sondage (providentiel) réalisé pour les syndicats patronaux (Economiesuisse) nous affirme que deux Suisses sur trois sont partisans d'un « frein aux dépenses sociales ». A priori, c'est assez logique, puisque deux Suisses sur trois votent à droite et que la droite est précisément elle aussi, derrière les syndicats patronaux, partisane d'un « frein aux dépenses sociales ». Mais là où, sur le terrain politique, ça se corse, c 'est que les mêmes « deux Suisses sur trois » qui sont favorables à un « frein aux dépenses sociales » y sont opposés lorsqu'ils bénéficient de ces dépenses. Et qu'en fait, ils ne sont opposés qu'aux dépenses sociales dont bénéficient les autres... Résultat, selon le sondage patronal, si 61% des sondés souhaitent des «économies» dans le domaine de l'asile (évidemment, ils ne sont pas réfugiés, eux...) ils ne sont plus que 14 % à le souhaiter quand il s'agit des transports publics, 11 % quand il s'agit de la santé publique et 7 % quand il s'agit de l'AVS... c'est comme pour la construction de logement sociaux : tout le monde est pour. Mais pas à côté de chez soi...

Chouette, ça nous manquait : «Après Fribourg, le Valais, Vaud et Neuchâtel, Genève devrait avoir sa section du Parti bourgeois démocratique d'ici au début de 2013 », nous apprend la « Tribune» du 19 juillet. Mais c'est con, c'est un peu trop tard, début 2013, à l'automne, ça aurait été mieux. En tout cas en Ville. Avec un-e candidat-e de cette scission civilisée de l'UDC, la fête électorale aurait été complète...
Cela dit, si le PBD est une scission « centriste »  (agrarienne) de l'UDC, on nous annonce aussi une scission « droitière » du parti déjà le plus à droite du parlement fédéral : ça s'appellera « Parti suisse de la démocratie directe », ça a été annoncé fin juillet à Saint-Gall. ça vise les « durs » de l'UDC, ça sera présidé par un ancien militant néonazi, et membre du « Parti des Suisses nationalistes » (le PSN), un certain Ignaz Bearth (Ignaz, Ignaz, c'est un petit nom facho...) et vice-présidé par deux membres actifs de l'UDC, dont un apologiste du général génocidaire Mladic.
Voilà, c'est ça, l'extrême-droite : quand elle a touché le fond de la connerie, elle s'arrête pas : elle creuse...

Démissionné du Conseil d'Etat en février après avoir ammassé une remarquable collection de casseroles, dont la gabegie de la gérance immobilière cantonale et son propre logement dans un luxueux sept pièces au centre-ville loué pour le prix d'un studio-cuisine aux Pâquis, le PLR Mark Muller a retrouvé ses marques : il s'est associé en tant qu'avocat à une étude de la place et a été élu juge assesseur au Tribunal des baux et loyers, en tant que représentant des régisseurs et propriétaires, ce qu'il n'avait d'ailleurs cessé d'être aux titres successifs de secrétaire général de leur syndicat (la Chambre genevoise immobilière) puis de commis politique au sein du gouvernement cantonal. On admire la continuité : après-tout, porte-valise, c'est une vocation comme une autre...

Commentaires

Articles les plus consultés