Fonds de tiroir

  Drame fédéral : l'armée suisse ne sera bientôt plus qu'une armée suisse alémanique. L'Académie militaire du Poly de Zurich n'a promu aucun Romand dans ses seize promus (futurs officiers de carrière) de 2012. Or « normalement, on en compte un ou deux par session », commente le colonel Froidevaux (président de la société suisse des officiers), ce qui est déjà bien en dessous de la proportion de Romands dans la population suisse (30 %, en gros, ce qui équivaudrait à cinq ou sept galonnés romands par promotion). Explication : l'alémanisation galopante de notre glorieuse armée : au début des années 2000, il a été décidé que l'allemand serait désormais la « langue de commandement», les structures régionales ont été démantelées et centralisées, les institutions de formation se trouvent toutes en Suisse alémanique. Manque plus que le « drill » à la prussienne. Bref, l'armée suisse va bel et bien finir par être abolie. Pour être remplacée par une armée suisse-allemande. On n'a plus qu'à attendre une Jeanne d'Arc welche recevant 5 sur 5 des voix lui commandant de bouter les staubirnes hors de Romandie.

Un nouveau projet de nouveau réglement de la police municipale de Genève a été déposé par le Conseil administratif. Le dernier projet du même genre, qui avait été déposé en 2010, en pleine séance plénière consacrée au budget, et avait donné lieu à un joyeux merdier. n'est toujours pas ressorti de son essorage en commission, mais c'est pas grave, le sujet est porteur, tout le monde veut s'en emparer et donc, hop ! Je me demande si je vais pas m'y mettre moi aussi, à pondre un projet de réglement de la police municipale. Armée (de morgensterns), patrouillant la nuit, et utilisable pour prendre d'assaut le siège du gouvernement cantonal...

On désespérait de voir Pierre Maudet empoigner avec toute l'efficacité dont il se proclame capable le dossier (pourri) des prisons genevoises, mais on avait tort. Quelques semaines après avoir foutu dehors la directrice de la prison pour mineurs (la Clairière), Maudet a organisé une petite journée (ou soirée) « portes ouvertes ». Trois détenus se sont barrés (deux ont été repris) après avoir piqué les clefs à une éducatrice. Depuis le début de l'année, 19 détenus (de notre temps on les appelait « pensionnaires ») de la Clairière se sont déjà évadés (de notre temps, on disait qu'ils faisaient une « fugue »). C'est vrai que l'évasion, c'est quand même LA solution à la surpopulation des prisons...

Le général David Petraeus, patron de la CIA, a démissionné. Pour avoir violé quelques droits fondamentaux de quelques métèques, en avoir fait flinguer quelques autres ? Non: pour avoir baisé avec sa biographe (mariée avec un autre, comme lui l'est avec une autre). La morale est sauve. Les coups fourrés, oui, les coups tirés en douce, non.

On compte déjà trois candidats PDC à la candidature au Conseil d'Etat pour les élections de l'année prochaine (Dal Busco, Morel et Mettan), et trois autres se tâtent encore (Barthassat, Arnold, Roset). Ils sont tout fringants, les démo-chrétiens, depuis qu'ils ont réussi à faire caser Barrazone en Ville par le PLR, avec l'accord des fins stratèges de la gauche municipale...

A Carouge, où la gauche (au sens large, verts compris) est majoritaire d'un poil au Conseil Municipal, le Conseil administratif (de gauche lui aussi) a fait passer le budget de la commune (99,8 millions) à une voix de majorité, gauche contre droite et extrême-droite, après, nous dit la « Tribune de Genève », « une pluie d'invectives, parfois insultantes ». Le budget est équilibré grâce à une hausse de l'impôt communal, qui passerait de 39 à 41 centimes additionnels par franc d'impôt cantonal. Hurlements de la droite. Et référendum de la droite, contre cette hausse d'impôt, qui est la condition de l'équilibre budgétaire municipal. « Si le référendum aboutit et que les Carougeois refusent » la hausse d'impôt, « personne ne sait comment l'Exécutif pourra élaborer un budget 20133 définitif », puisque 90 % des dépenses municipales sont incompressibles.  A gauche, on rappelle que Carouge est la commune genevoise (avec Plan-les-Ouates) qui a l'impôt communal le plus bas du canton. Ce dont la droite et l'extrême-droite carougeoises n'ont strictement rien à foutre : au cas où les affres budgétaires cantonales ne vous l'auraient pas déjà appris, on est entrés en année électorale...

Le Conseil d'Etat nous informe que Guillaume Barazzone, élu le 4 novembre au Conseil conseil administratif de la ville de Genève, a prêté serment mercredi devant le gouvernement in corpore. ça a dû lui faire chaud au coeur, à Blanche Neige, d'être honorée par les sept nains... Barazzone est entré en fonction immédiatement après sa prestation de serment. C'est bien, comme ça il aura pu lire le projet de réglement de la police municipale que Rémy Pagani, qui avait assuré l'interim de Pierre Maudet, a glissé sous les pieds du nouveau responsable de la police municipale, à la grande colère de Maudet. Qui ferait mieux de se calmer. Parce que s'il s'était plus préoccuppé de son dicastère que de sa carrière, ce projet de nouveau réglement, c'est lui, Maudet, qui aurait du le pondre.

Mardi, des gardiens de Champ-Dollon ont vivement protesté contre la décision du Conseil d'Etat de changer leur statut (et le salaire à l'embauche de leurs futurs collègues). Ils ont menacé de lancer des actions « sauvages » sans soutien syndical : grève, démission du corps interne des pompiers de la prison, création d'un syndicat autonome... Le président du syndicat du corps de police (auquel sont affililés les gardiens de prison) et celui de sa section « prison » sont intervenus pour calmer la base en lui expliquant que ceux qui se risqueraient à des « actions personnelles » s'exposeraient à des sanctions « administratives et pénales ». Ouais, ben on peut pas les foutre en prison, ils ils sont déjà...

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