Fonds de tiroir

Le gouvernement français a donc décidé de mettre Annemasse, Gaillard et Ambilly en « zone de sécurité prioritaire » (ZSP) avec des moyens supplémentaires pour lutter contre la délinquance frontalière. C'est-à-dire celle que Genève attire en France. Nous voilà donc officiellement érigés en facteur de nuisance sécuritaire pour la France voisine. Une sorte de réponse du berger socialo français à la bergère èmecégiste genevoise, en somme. Le Maire PS d'Annemasse, Christian Dupessey, reconnaît certes que les problèmes de sa ville et des communes circonvoisines « ne sont pas aussi graves qu'à Marseille »  et qu'« ici, il n'y a pas de zone de non-droit », mais justement, on voudrait éviter qu'il s'en créée, dans une région dont l'attrait de Genève a fait «une base avancée des bandes lyonnaises et même marseillaises ». « La pensée remonte les fleuves », écrivait Ramuz. Apparemment, y'a pas que la pensée, y'a aussi la pègre. Du coup, un brave garde-frontière genevois pousse ce cri du coeur : «Non seulement c'est la France qui nous donne une leçon, mais en plus elle vient du Parti socialiste ...». C'est dire la douleur du MCG... et notre compassion...

Bon, voilà, c'est fait, le Grand Conseil a décidé (contre l'avis du seul PLR) de crééer une commission d'enquêtes sur les affres de la Cour des Comptes. Une majorité en faveur de cette proposition gouvernementale s'est finalement dessinée (après un premier refus, il y a un mois), les Verts ayant changé d'avis, leur candidat à la Cour, Stanislas Zurn, ayant été réélu. La démission du magistrat de gauche Daniel Devaud et ses accusations suggérant une coupable indulgence de ses collègues avec leurs copains de parti engagés dans des transactions financières faisant l'objet d'un rapport qui aurait été opportunément « gelé » et les débordements aqueux et verbaux du magistrat de droite Stéphane Geiger, les plaintes pénales, l'intervention du Procureur Général, le tintouin dans la presse et le ricanement général que tout cela suscitait ne laissait plus guère au parlement le choix : soit il confirmait son refus d'enquêter, et il passait pour être incapable d'assumer ses responsabilités (ce qui n'aurait d'ailleurs surpris personne, vu sa composition), soit il admettait qu'une institution comme la Cour des Comptes ne peut pas fonctionner à coups de seaux d'eau et d'injures, ni sous le soupçons de connivences coupables avec quelques notables (plutôt PLR, mais pas exclusivement) liés à une fondation (pour la promotion du logement) sur laquelle un rapport devait être rendu. Soupçon qu'on ne peut évidemment pas dissiper en refusant d'enquêter, un tel refus (celui du PLR) ayant plutôt pour effet de le nourrir, le soupçon. Le Grand Conseil va donc enquêter sur la Cour des Comptes. Si la Cour des Comptes n'est pas contente du résultat de l'enquête, est-ce qu'elle pourra se venger en enquêtant sur le Grand Conseil ? Les seaux d'eau dans l'une et les verres d'eau dans l'autre ont bien au moins leur contenu en commun, non ?

Selon une étude du « groupe de réflexion » patronal « Avenir Suisse», la classe moyenne définie en fonction du revenu se situe en Suisse entre un plancher de 45'000 francs pour une personne seule et un plafond de 209'000 francs pour un couple avec deux enfants. Ouf, on est à la cave. Et on est bien content d'y être, parce que selon  l'étude, elle déprime, la classe moyenne : son statut et en berne et ses perspectives sont en rade.

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