Fonds de tiroir

La cheffe de la police genevoise, Monica Bonfanti, a présenté lundi les résultats de l'action policière en octobre. (et annoncé qu'elle fera de même tous les mois) : 542 individus ont té arrêtés (c'est un record depuis trois ans), et cinq actions spécifiques ont permis d'interpeller plus de dealers que d'habitude. Les contrôles ont augmenté de 54 % par rapport à la moyenne des neuf mois précédents, ce qui a amené 190 personnes à Champ-Dollon en octobre, contre une moyenne de 136 en 2011. « Nous ne chassons pas les records», précise pourtant la cheffe. Très satisfaite néanmoins de les avoir atteints. Résultat : la prison est à nouveau plus que plus que pleine, mais la violence, mesurée par le nombre d'arrestations pour actes réprimés par le code pénal, ne diminue pas, ni le deal (personne ne se remplace plus facilement qu'un dealer). La présence policière accrue a-t-elle une influence sur le « sentiment d'insécurité», demande (innocemment) la « Tribune » de mardi ? «  Le diagnostic local de sécurité, présenté en 2013, permettra de le savoir », répond la cheffe de la police. Le diagnostic, voui. Et les élections aussi. Ou les élections surtout.

Le Conseil Municipal de la Ville de Genève a voté à une grande majorité, mardi, une résolution présentée par la gauche, dénonçant l'exclusion du Conseiller administratif Rémy Pagani du Conseil d'administration des TPG, après une modification fort opportune, et assez «ad personam», de la loi, excluant les magistrats cantonaux et municipaux de ce conseil, tout en y maintenant un-e représentant-e de l'association des communes genevoises qui ne peut être qu'un-e magistrat-e communal. Pour couronner l'exercice, le Conseil d'Etat a décidé d'appliquer la loi rétroactivement, c'est-à-dire d'exclure tout de suite le Conseiller administratif de la Ville du Conseil d'administration des TPG, alors qu'il y a été nommé avant que la modification de la loi soit adoptée (par un parlement qui semble bien n'y avoir, en majorité, vu que du feu). La résolution du Conseil Municipal de la Ville, qui considère que l'exclusion de Pagani est à la fois « absurde, car elle revient à ignorer la configuration géographique du réseau des TPG » (presque toutes ses lignes partent, arrivent ou traversent la Ville), «dommageable, car elle va entraîner une multiplication des contradictions, des malentendus et des lacunes dans l'information entre les TPG et la Ville », et finalement « méprisante à l'égard des communes en général et de la Ville de Genève en particulier », à qui on demande pourtant de payer les aménagements annexes au réseau des TPG, dénonce « la tendance de plus en plus prononcée du canton et des entreprises publiques cantonales à se décharger sur les communes en général, et la Ville en particulier, de tâches sans qu'aucune compétence accrue soit données aux communes appelées ainsi à payer à la place du canton ou des entreprises publiques cantonales, sans pouvoir participer pleinement aux décisions prises ». Le principe « je commande, tu paies », en somme. Détail touchant (relevé par l'UDC) : le MCG, qui au Grand Conseil avait voté pour l'exclusion de Pagani, a voté au Conseil Municipal pour la dénoncer. ça doit être ça, ce qu'on appelle « occuper le terrain »...

En Colombie, des syndicalistes de Bugalagrande, dans le département de Valle del Cauca, ont été menacés de mort au début du mois. Employés de Nestlé, ils prenaient par à un conflit de travail en exigeant le respect des dispositions d'une convention collective. On n'a pas idée. Depuis 1986, treize syndicalistes employés de Nestlé ont été assassinés en Colombie. Le dernier crime de ce genre a été commis en 2005 (il fait l'objet d'une plainte en Suisse), mais apparemment, les assassins rêvent de reprendre leur turbin, et une dizaine de dirigeants syndicaux ont reçu des lettres de menaces. Nestlé, c'est fort de café (pur arabica). Il fait quoi, George Clooney ? Il roupille ?

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