Fonds de tiroirs

Les travailleuses et les travailleurs du secteur de la vente à Genève (ils et elles sont 20'000...)  sont encore protégés par une convention collective. Pour encore trois mois. L'actuelle CCT arrive à échéance en février, et le patronat refuse de la renouveler, alors même que les syndicats étaient prêts à entrer en matière sur une extension des horaires d'ouverture des magasins. Les syndicats appellent le canton à mettre en place un contrat-type. Il ne reste plus que cette solution, imparfaite, pour assurer un minimum de protection au personnel, et au moins un salaire minimum (il est actuellement de 3740 francs par mois, sans 13e salaire). Mais l'irrespect des dispositions d'un contrat-type n'entraîne aucune sanction, et le dumping salarial sévit de plus en plus dans la branche. Sans parler de la menace constante d'une dérégulation des horaires. Nous, on vous dit ça, c'est juste pour vous informer, hein, faudrait pas que ça vous dissuade de vous précipiter aux « nocturnes »  de fin d'année pour remplir la hotte de ce connard consumériste de Père Noël...

Les Transports Publics Genevois ont décidé de proposer aux jeunes resquilleurs de transformer leurs amendes (ou une partie, 120 balles) en travaux d'intérêt général, pour les dissuader de récidiver. Ils ont raison, les TPG, faut les prendre tôt, les requilleurs, pour le remettre dans le droit chemin du distributeur de billets. Et puis comme ça au moins, les TPG, ils foutent la paix aux vieux resquilleurs récidivistes...

Le Conseil d'Etat genevois a arrêté, le 14 novembre, que le revenu minimum cantonal d'aide sociale garanti (sur lequel on se base notamment pour déterminer le droit et le montant à une aide complémentaire à l'AVS) se montera dès le 1er janvier prochain à 25'555 francs par an pour une personne seule, 38'333 francs pour un couple, de 4'217 à 12'778 francs par enfant à charge, selon le nombre d'enfants, et de 25'555 à 44'721 francs pour un invalide, selon son taux d'invalidité et sa situation familiale. C'est pas gras ? Non, c'est pas gras. Mais dites vous bien, braves gens, qu'il y a des femmes et des hommes qui, ni retraités, ni chômeurs, ni invalides, ni clandestins, gagnent encore moins que cela en travaillant à plein temps... et qu'il y a aussi des gens et des forces politiques pour qui garantir un revenu de 2100 francs par mois à Genève en 2012, c'est un luxe de riches...

Alors comme ça on peut plus s'engueuler au Conseil Municipal sans que ça fasse tout un tintouin médiatique, et qu'on ait même droit à une dépêche ATS ? A quand l'AFP, Reuters et CNN ? Y'a pas d'autres infos à transmettre dans les media que celle qui annonce aux masses ébaudies qu'un conseiller municipal socialiste a traité un conseiller municipal MCG de « connard » et s'est vu traiter en retour de «trou du cul» ? Vous observerez néanmoins que cet échange (qui au passage devrait vous rassurer sur la capacité des socialistes à sortir de leur rôle de gentils bisounours aimant tout le monde) a fort bien illustré les différences de capacité d'analyse des socialistes et des èmecégistes: traiter le èmecégiste de «connard», c'était aller immédiatement à l'essentiel et au global, alors que traiter le socialiste de « trou du cul », s'était se focaliser sur un bien modeste détail de son appareil corporel... toute la différence entre l'ontologie et la coprophilie, en somme... 

Le centre d'information sur les religions et les sectes « Relinfo », avec le concours d'églises protestantes zurichoises, a créé une ligne téléphonique pour calmer les angoisses de ceux qui croient que la fin du monde surviendra le 21 décembre prochain, et qui «  craignent qu'une planète vienne s'écraser sur le terre ou qu'il fasse noir pendant plusieurs jours »  (bof... les manchots de l'Antarctique, les Inuits et les ours blancs de l'Arctique vivent bien dans la nuit pendant six mois, alors pourquoi pas nous, hein ?). Il paraît que des gens ont démissionné de leur travail pour se préparer à la fin de tout (on espère qu'ils ont pris leur Deuxième Pilier, tant qu'à faire...), d'autres se mettent à entasser des provisions d'aliments longue conservation, un groupe de Suisses a prévu de se rendre dans un bunker alsacien (zont plus confiance dans le Réduit National ?), et d'autres encore attendent le Messie, la Bête, l'Apocalypse et le Jugement Dernier. « L'important, c'est d'informer les gens qu'il n'y aura pas de fin du monde le 21 décembre », déclare (dans « 20 Minutes » de vendredi dernier) la responsable du Centre intercantonal d'information sur les croyances. Ah bon, y'aura pas de fin du monde le 21 décembre ? Même si le budget du canton de Genève n'a pas été voté ?

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