Brèves

Dans « Le Matin »  de vendredi, la présidente du syndicat des profs du Cycle d'Orientation (la Famco), et députée socialiste, Salima Moyard, a décrit l'état de colère des enseignants après les dernières restrictions budgétaires proposées en ces termes : « le ras-le-bol est tel que certains de mes collègues auraient voulu aller plus loin »  que le boycott des fêtes de l'Escalade organisées dans les écoles, « en séquestrant des députés ou des conseillers d'Etat » . Non mais franchement, y'a des enseignants qui perdent les pédales... Weiss et Maudet séquestrés par la Famco, c'est peut-être rigolo comme hypothèse mais complètement idiot comme méthode : avec les cadeaux fiscaux faits par l'un et les prisons dont l'autre veut couvrir Genève, l'Etat n'a plus un rond pour payer la rançon et le syndicat va se retrouver avec des otages sur les bras jusqu'aux prochaines élections...

On admire le sens de l'à-propos manifesté par la « Tribune de Genève » qui, le jour d'une manifestation et d'une assemblée générale de la fonction publique genevoise, nous tartine sur une page un article  (illustre de la photo d'un type flemmardant sur un divan) sur les huit fonctionnaires (sur 16'000 employés de la fonction publique genevoise) «suspendus», dont six sans avoir perdu leur traitement, les enquêtes administratives n'étant pas terminées... l'inévitable Pierre Weiss en rajoutant une couche sur le thème de l'« hyperprotection des fonctionnaires», le tout aussi inévitable Eric Stauffer prônant, en cas d'accusations portées contre un fonctionnaire pour des faits liés à sa fonction et pouvant entraîner sa révocation, le licenciement immédiat, sans indemnités ni salaire, mais surtout sans preuve que les accusations sont fondées. Il conviendrait sans doute aussi, d'inscrire quelque part dans une loi, n'importe laquelle, que toute accusation portées contre un fonctionnaire ou tout employé de l'Êtat est réputée a priori fondée, et le fonctionnaire a priori coupable.  Il se confirme donc que les périodes de débat budgétaires ne haussent pas franchement le niveau du débat politique. Ni celui des enquêtes de la « Julie ».

L'Assemblée des délégués du PS suisse a décidé successivement que le parti ne pourra recevoir de «dons» d'entreprises privées que si elles sont coopératives, et de soutenir l'initiative populaire «contre les rémunérations abusives». Il s'avère donc heureusement que pour le PS, être financé par des banques serait être abusivement rémunéré...

 On lit dans le bulletin d'information du Département municipal de la culture et des sports ce rappel instructif des priorités du Conseil Municipal  :
1. Le Conseil municipal a refusé  par 43 non, 19 oui et 2 abstentions la proposition du Conseil administratif du 27 juin 2012 portant sur l’ouverture de deux crédits d’étude destinés au regroupement des espaces publics au rez-de-chaussée de la Bibliothèque de Genève (BGE) et l’extension en sous-sol dans le parc des Bastions.
2. Le Conseil municipal a accepté à l'unanimité la PR-970 du 13 juin 2012 destinée à l’achat d’une patinoire à glace. Celle-ci sera installée durant la saison hivernale dans le parc des Bastions.
3. Le Conseil municipal a approuvé à l’unanimité la PR-961 du 18 avril 2012 destinée au remplacement du gazon synthétique du terrain de football du centre sportif du Bois-des-Frères et la transformation des deux terrains stabilisés en terrains synthétiques du centre sportif de Vessy.
Voilà : le match sport culture, c'est 2:0. Pour le sport, forcément. Evidemment, une bibliothèque, un truc plein de livres, ça n'a pas beaucoup de chances face à une « patinoire à glace » et au gazon d'un terrain de foot : même (ou surtout ?) les conseillers municipaux qui n'ouvrent jamais un livre savent compter les voix qu'ils peuvent recevoir de l'électorat sportif...

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