Brèves

Y'a pas que la droite cantonale genevoise qui empêche l'adoption d'un budget, y'a aussi la droite municipale carougeoise. Une sorte de concours, donc. A Carouge, le PLR, le PDC, l'UDC et le MCG se sont tous unis pour lancer un référendum contre la (modeste) hausse de l'impôt municipal (le plus bas de toutes les villes du canton), de 39 à 41 centimes additionnels, indispensable pour équilibrer le budget. Le référendum ayant abouti, Carouge n'a pas de budget, et comme le canton, entame sous le régime des « douzièmes provisionnels » (le budget de l'année précédente découpé en tranches mensuelles). Mais ça pourrait durer encore plus longtemps qu'au plan cantonal, puisque si le canton pourrait avoir un budget en février (à condition que la droite consente à penser à autre chose qu'aux élections de l'automne), il faudra attendre juin pour que Carouge en ait un. Et encore : si la hausse de l'impôt municipal est acceptée. Et c'est pas gagné non plus. Bref, dans le concours de démagogie budgétaire lancé à l'automne, c'est pour l'instant Carouge qui a pris la tête. 

Nouvelles du progrès social : La faîtière des paysans genevois (AgriGenève) conteste devant le Tribunal fédéral la modification, décidée par la Chambre des relations de travail (CRCT) d'imposer une réduction du temps de travail des ouvriers agricoles de 47,5 à 45 heures par semaine, avec un maximum possible à 50 heures. Tout ça pour un salaire minimum inchangé de 3300 francs par mois. Argument d'AgriGenève : les ouvriers agricoles ailleurs en Suisse travaillent encore plus (55 heures par semaine à Zurich, 66 heures à Glaris -on se disait aussi que le Schabziger puait...), sont encore plus mal payés (3000 francs), et on veut pas les payer 25 % de plus que dans le reste du pays. Même si le coût de la vie est supérieur de 25 % à Genève ? Même. Même si les salaires actuels produisent des « working poors » et des requérants d'aide sociale ? Même. Même si les travailleurs de la construction, qui effectuent un boulot aussi pénible que les travailleurs de la terre, ne travaillent pas plus (et c'est déjà beaucoup) que les 45 heures proposées par la CRCT ? Même. Sont bien, nos paysans... Vive l'agriculture de proximité ! Et chantons en choeur « debout les damnés de la terre...» 

 Va falloir y réfléchir à deux fois avant de porter plainte contre des policiers : le Maudet en chef a décidé de dénoncer chaque plainte à l'encontre de policiers qu'il jugerait « fantaisiste » (et a priori, toute plainte contre des policiers doit être jugée « fantaisiste », non ? ou alors carrément masochiste...) et d'engager des poursuites pour «dénonciation calomnieuse». Or ce délit est poursuivi d'office par le procureur (Jornot, donc) si le Parquet (qui reçoit trois ou quatre plaintes par semaine contre des policiers) estime que la plainte qu'il reçoit est, précisément, calomnieuse. Le mouvement de menton de Maudet ne relève donc que de la posture. D'ailleurs, l'avocat Yaël Hayat estime que : « brandir dans l'absolu, en guise de représailles, la menace d'une plainte pour dénonciation calomnieuse relève d'un propos de chef de troupe ». Non, on n'a pas dit « chef de bande», ça serait de la dénonciation calomnieuse.

En 2011, La Suisse était le pays le «plus riche du monde». Elle comptait 9,2 % de ménages millionnaires (en fortune) : c'est moins qu'à Singapour (17,3 % de ménages millionnaires), au Qatar et au Koweit, mais plus que partout ailleurs. Et c'est en Suisse qu'on trouvait la plus grande proportion de ménages disposant de plus de 100 millions de fortune (onze pour 100'000 ménages)... Les actifs financiers nets par tête d'habitant ont progressé de 0,6 % entre 2010 et 2011, les actifs financiers bruts ont dépassé les cent milliards d'euros, comme les actifs financiers globaux des ménages privés. Ce qui nous fait des actifs financiers nets par tête d'habitant de 138'000 euros. Devant le Japon et les USA. Quant aux milliardaires établis en Suisse, ils sont de plus en plus milliardaires : selon le classement établi par «Bilan», la fortune des trois plus riches (tous trois établis à Genève, comme sept des 18 plus riches de Suisse, cocorico, cé qué lé nô et tout ça) va de un et un milliard et demi pour Lily Safra  et pour Claude Dauphin, à deux ou trois milliards pour la famille Elkhereiji Ben quoi, ça vous rend pas fiers ? Vous voulez quoi de plus ? Que ces chiffres ne soient pas de bêtes moyennes mais des sous sur vos comptes en banque à vous ? Bande d'envieux... 

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