Fonds de tiroir

La modification de la loi cantonale sur les transports publics, votée quasiment en catimini par la majorité de droite du Grand Conseil, est entrée en vigueur le 7 décembre. Elle rend incompatible la fonction de Conseiller administratif de la Ville et celle d'administrateur des TPG. Rémy Pagani, Maire de Genève, ne pourra donc plus siéger au Conseil d'administration des transports publics de Genève. En revanche, le Conseiller administratif Tartempion de la commune de Trifouilly-les-Oies pourra continuer à y siéger pour autant qu'il représente non sa commune mais l'association des communes genevoises. Quant à la Ville, elle continuera à payer les aménagements de l'espace public autour des arrêts TPG. Une saine répartition des compétences, en somme : je décide, tu paies et tu viens pas nous faire chier avec tes questions au Conseil d'administration...

L'entreprise suisse Gaba, fabricante du dentifrice Elmex, du bain de bouche Meridol (et de petites pastilles losangulaires), qui a été rachetée pour plus d'un milliard de francs par Colgate-Palmolive, a annoncé qu'elle délocalisait en Pologne et fermait ses usines de Therwil et de Lörrach. Le Conseiller d'Etat de Bâle-campagne Peter Zwick exprime ses « grands regrets », le syndicat Unia condamne une décision «dégoutante» et « irresponsable » alors que Colgate-Palmolive se porte financièrement très bien,  et qui n'est le résultat que d'une «stratégie exacerbée d'optimisation des bénéfices ». Selon une enquête de Promarca, une entreprise suisse sur six envisage de délocaliser sa production à l'étranger dans l'année (il n'y en avait qu'une sur cinquante il y a trois ans) et selon un sondage KPMG, une faible majorité seulement (57 %) des entreprises interrogées sont fermement décidées à rester produire en Suisse. « Beaucoup de patrons suisses veulent continuer à produire ici, mais dès que l'entreprise est rachetée par des groupes étrangers, seule la rentabilité compte », commente un « spécialiste »  de KPMG. Ouais, mais si l'entreprise suisse a été rachetée par de méchants groupes étrangers, c'est bien que de gentils patrons suisses la leur ont vendue, non ?

L'« Affaire DSK » se clôt avec l'élégance qui convenait : par un accord financier entre Dominique Strauss Kahn et Nafissatou Diallo, qui l'accusait d'agression sexuelle, en l'ayant contrainte à une fellation. alors qu'elle était femme de chambre dans l'hôtel où il résidait en tant que directeur général du Fonds Monétaire International. L'avocat de DSK a démenti l'information selon laquelle son client aurait accepté de payer six millions de dollars à Nafissatou Diallo. On ne sait donc pas (encore) combien DSK a du casquer. On se doute seulement que ça doit lui avoir coûté bonbon (en plus de sa candidature à la candidature socialiste à la présidence de la République). Et que même chez Davidoff, on ne trouve pas de pipes aussi chères qu'au Sofitel de New York.

Le Parti du Travail a décidé de relancer une initiative populaire qu'il avait échoué à faire aboutir, faute de soutiens, en 2009, interdisant les expulsions d'appartements sans relogement si le taux de logements vacants dans le canton est inférieur à 1,3 % (il est actuellement de 0,3 %), et interdisant les évacuations entre le 31 octobre et le 31 mars. Pour assurer l'aboutissement de ce texte (qu'on soutiendra, évidemment), le PdT sollicitera l'appui des organisations de défense des locataires. Dès qu'on a le texte, on vous l'envoie. Promis..

On lit dans « Le Temps »  de mardi que chez les Verts, mais le parti est divisé sur le contenu de la proposition, le Conseiller national Antonio Hodgers planche sur un projet de créer des permis de travail et de séjour de courte durée, sans droit au regroupement familial, pour des emplois peu qualifiés, avec diverses incitations au retour (formation, reversement des cotisation sociales à l'issue du séjour) une fois le permis échu. Le but de l'exercice serait, notamment, de permettre la légalisation du séjour d'une partie des travailleurs «sans papier »  exerçant les travaux que les Suisses ou les étrangers installés ne veulent plus faire. Ouais, ça part d'un bon sentiment, mais des permis de courte durée, sans droit au regroupement familial, pour les travaux que les Suisses ne veulent plus faire, ça vous rappelle pas le statut de saisonniers pour l'abrogation duquel on (la gauche et les syndicats) s'est battus pendant des décennies, pour finir par l'obtenir grâce à l'introduction de la « libre circulation »  ? Non ? Ben vous avez mauvaise mémoire...

Le PS annonce, dans le cadre de sa campagne pour les élections cantonales 2013, «  6 débats participatifs »  autour de son programme. Euh, camarades, « débat participatif », c'est pas un pléonasme ? un débat, c'est pas toujours participatif ? Un débat pas participatif, ce serait quoi ? un concours de prêches ?


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