Fonds de tiroir

Tout fout le camp : le jour même de noël, « Le Matin » nous rappelait que le petit Jésus n'était pas né le 25 décembre de l'an-1 du calendrier grégorien, mais probablement six ou sept ans avant. Même que c'est le pape qui l'a reconnu (quand il n'était pas encore pape, il est vrai). Bref, nous ne sommes pas en 2013 de l'ère chrétienne, mais en 2019 ou 2020. Tout ça parce que l'évangéliste Luc s'est gourré dans sa référence à un recensement, et que le  moine Denys le Petit s'est gourré dans ses calculs. En plus, Jésus était... argh ! juif ! comme tous ses disciples (même Paul). Circoncis et tout. Et même rabbin pharisien. Il aurait eu des frères et soeurs (c'est l'évangéliste Marc qui le dit). Ce qui rendrait la virginité de sa mère encore plus improbable que s'il était fils unique né de père inconnu. Pire, il aurait été marié (selon un fragment d'évangile copte). Ce n'est d'ailleurs que deux siècles après lui qu'on a commencé à prétendre qu'il était célibataire, alors que quasiment tous les rabbins comme lui étaient mariés. Vous allez voir qu'on va encore en apprendre des trucs, sur Jésus. Qu'il jouait à la loterie, qu'il allait au bistrot, qu'il était syndiqué, qu'il faisait l'école buissonnière, qu'il était frontalier... et qu'il est pas mort sur la croix, mais dans un accident de circulation en conduisant bourré un char sur le Golgotha la nuit de hanouka... Il va finir par nous être sympathique, ce garçon...

Il est de coutume en début d'année, grégorienne ou non, de souhaiter une «bonne santé» à toutes celles et tous ceux à qui on a quelque chose de bon à souhaiter. A Genève, cette année, ce souhait s'impose tout particulièrement : le plan « Per4mance » adopté par le Conseil d'administration des Hôpitaux Universitaires pour économiser 28 millions de francs sur un budget qui atteint 1,75 milliard va lourdement peser sur le personnel, augmentant son temps et son rythme de travail, et menace de péjorer la qualité des soins en accentuant la pression sur le personnel et en réduisant la durée des hospitalisations.  Même si aucun licenciement n'est prévu, le plan prévoit la suppression de pas moins de 116 postes (non renouvellement de postes après départs, non renouvellement de contrats temporaires). Tous les types de postes sont touchés (médecins, infirmières, aides-soignant-e-s, personnel administratif) et presque tous les départements, y compris ceux (la gériatrie et la psychiatrie) pour lesquels la planification sanitaire cantonale prévoit une augmentation des hospitalisations. Les responsables politiques de l'hôpital ont beau jouer les andouilles et promettre qu'il n'y aura pas d'atteinte à la qualité des soins en 2013 (mais le président du Conseil d'administration des HUG prévoit «peut-être» une remise en cause des prestations en 2014 et 2015, alors même que le Conseiller d'Etat Unger croit pouvoir assurer qu'il n'y aura « pas de baisse des prestations »), il vaudra mieux, à Genève, en 2013, ne pas avoir besoin de l'hôpital. Ou avoir assez de pognon pour se faire hospitaliser en secteur privé. Bonne année, bonne santé, donc...

Candidat à la candidature au Conseil d'Etat pour le PS, Thierry Apothéloz a lancé sa campagne à l'intérieur (mais aussi à l'extérieur) du parti en adressant aux militants une lettre (avec coordonnées bancaires d'un compte de soutien), un programme (différent de celui du parti) et un bulletin d'adhésion à son association de soutien à lui (tout seul), « Ensemble Autrement ». Mauvaise pioche, « Ensemble Autrement » : ça existe déjà, c'est une association créée en 1997, qui intervient sur la métropole lilloise auprès de personnes souffrant de déficiences mentales, de troubles psychiques, de maladies dégénératives et de polyhandicap... Comme base électorale, ça risque de pas le faire... mais bienvenue chez les chtis quand-même...

Les « jeunes PLR » volent au secours de Gérard Depardieu. Dans une lettre à Gégé, ils expriment leur «indignation» face aux « insultes » que son exil fiscal en Belgique, puisen Russie, lui a attirées. Le vice-président des «  jeunes PLR », le Valaisan Philippe Nanternod, assure que si Gégé n'est pas content de son séjour mordave, les radelibes juniors seront «  enchantés de l'accueillir ici ». Qui se ressemble, en effet, s'assemble, et le Valais ayant déjà accueilli Freysinger, Gégé Obelix ne déparerait pas dans le paysage. Surtout avec Nanternod en Astérix. Et Décaillet en Assurancetourix.

La Cour de Justice genevoise a refusé le 13 décembre d'accorder à Rémy Pagani l'effet suspensif des recours qu'il a déposé contre la décision du Conseil d'Etat de lui interdire de siéger au Conseil d'administration des Transports Publics Genevois, en application d'une modification de la loi sur les TPG. Il demandait cet effet suspensif le temps que la justice statut sur le fond (elle ne le fera pas avant le 15 janvier, délai fixé aux parties pour lui rendre leurs conclusions écrites). En attendant, pour la Cour de Justice, les intérêts de la Ville de Genève « ne semblent pas compromis » par la décision parlementaire d'exclure qu'elle soit représentée au Conseil d'administration des TPG par un magistrat, puisqu'elle peut continuer à l'être par n'importe qui d'autre qu'un Conseiller administratif. Même par un sous-fifre ne pouvant prendre aucune position sans en référer au Conseiller administratif interdit de siéger. C'est complètement crétin,  mais c'est légal. Du coup, Pagani propose au Conseil administratif de ne désigner personne pour le remplacer jusqu'à ce que la justice ait statué sur le fond. Et si la justice confirme la décision du Grand Conseil ?  y'a encore quelques apossibilités de résister à la volonté de la majorité parlementaire d'exclure les importuns du cénacle dirigeant des transports publics : désigner un syndicaliste, par exemple, ou faire désigner Pagani comme son représentant par l'Association des Communes genevoises puisque elle a gardé le droit de se faire représenter par un magistrat. Ou désigner Christian Grobet... On plaisante, là ? Euh, non, on a juste une vieille envie d'emmerder les emmerdeurs...

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