Fonds de tiroir

Bon, oualà, oualä, le feuilleton budgétaire cantonal genevois s'offre une nouvelle prolongation, même qu'on en voit plus le bout (si bout il y a encore...) : jeudi, le Grand Conseil ayant fait mine (grâce à l'apport tactique du MCG et de l'UDC, pour pousser le PLR dans leurs bras) d'accepter, par 44 voix contre 42,  la proposition socialiste de suspendre le «bouclier fiscal» (c'est-à-dire le plafonnement des impôts pour les plus riches) pour récupérer pendant deux ans les quarante à cinquante millions de francs qu'il fait perdre aux finances publiques, le Conseil d'Etat a décidé de repousser le débat final sur cette proposition à la session parlementaire d'avril, comme il l'avait fait pour le débat budgétaire lui-même. Résultat : le canton n'a toujours pas de budget et fonctionne toujours sur le budget de l'année dernière découpé en douze tranches mensuelles (les fameux «douzièmes provisionnels». Ce qui vaut d'ailleurs mieux que le budget construit à la tronçonneuse (et en réduisant mécaniquement de 2 % toutes les dépenses, mêmes les plus indispensables et les plus irréductibles) que la droite avait voté il y a deux semaines. Et nous, on est toujours bien contents de n'être que de vulgaires conseillers municipaux et de ne pas aspirer (puisqu'il paraît que c'est une promotion) à être députés. Parce que nous, on a un budget, la la la lalèreuh...

Sarkozy inculpé d'« abus de faiblesse » pour avoir profité en 2007 du gâtisme de Liliane Bettencourt (84 ans) afin de financer sa campagne présidentielle : le débat des présidentielles françaises de 2017 entre Sarkozy et Strauss-Kahn, en direct du parloir de la Santé, ne va pas être piqué des vers...

Le groupe vaudois Infoprisons -qui comme son nom l'indique... informe sur les prisons, pour « lancer le débat sur la prison, la sanction pénale et la justice », comme le résume l'une de ses fondatrices, Anne-Catherine Ménetrey, a rénové son site internet : il est devenu une mine indispensable d'informations sur la «problématique carcérale». Les huit numéros du bulletin d'Infoprisons correspondent à plusieurs centaines de pages de documentation. On ne saurait trop conseiller à celles et ceux qui ont (ou croient avoir) quelque chose à dire sur cette « problématique » , et surtout à celles et ceux dont le projet est actuellement de couvrir Genève de prisons diverses et variées, de s'y référer : www.infoprisons.ch

Franchement, les copains (et les copines), vu le merdier chypriote, qu'est-ce qu'on attend pour ouvrir une banque (Trade City Dugong Bank ltd) ? on reçoit le pognon des autres, on les taxe pour condescendre à accepter leur pognon, on claque leur pognon et on fait ensuite payer l'Etat pour rembourser le pognon qu'on a claqué...

Petites nouvelles de l'archipel carcéral genevois : le sous-directeur de la prison de la Brenaz a été déplacé à la Clairière (la prison pour mineurs), après avoir été accusé de mobbing par des subordonnés. C'est vrai que la Clairière, au point où elle est en est, on peut y balancer n'importe quoi...

A Genève, le rectorat a engagé, à partir d'un rapport d'audit, « un processus de réflexion » sur la séparation de la Faculté des Sciences Economiques & Sociales, vieille d'un siècle, en deux entités, une faculté d'économie (avec les hautes études commerciales) et une faculté de sciences sociales (sciences politiques, sociologie, géographie). Pour produire des économistes sans aucune conscience sociale ? On en a déjà largement assez... Les associations d'étudiants dénoncent l'absence de consultation réelle, et des professeurs s'interrogent sur le sens de l'opération. Finalement, le conseil consultatif des SES a créé une commission pour étudier différentes pistes (le statu quo, la séparation en deux facultés, quelque chose d'autre), qui feront débat dans les instances universitaires avant qu'une proposition soit faite au Conseil d'Etat. On perd du temps là, faut décider tout de suite, c'est des trucs de sociologues ou de politologues, ces consultations, ils ont raison, les experts, faut pas gêner les sciences économiques avec des sciences sociales, c'est plein de pauvres qui puent, les sciences sociales...

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