Fonds de tiroir

Le référendum contre la nouvelle loi sur les « shops »  (magasins liés aux stations-service sur les autoroutes) a abouti, et largement, avec 86'000 signatures en trois mois, à l'appel de la gauche, des syndicats... et des églises. On votera donc, cet automne, sur la modification de la loi sur le travail, autorisant les « shops »  à employer du personnel le dimanche et la nuit, pour vendre tout ce qu'il peut. C'est un nouveau test sur la « libéralisation »  des horaires d'ouverture des commerces. On a gagné tous les précédents depuis dix ans. On doit aussi gagner celui-là. Parce que derrière se profilent des propositions qui remettent sur le tapis l'ouverture de tous les magasins le soir, le dimanche et les jours fériés. Et qu'on n'en veut pas. Pas pour garder au Seigneur le Jour du Seigneur, mais pour se garder un jour à soi, pour faire autre chose que se consumer en consommant...

Lu dans le bulletin du SSP-hôpital : «1521 cadres... sans compter les consultants comme Boston, les conseillers, les assistants de cadres, les quality officer, etc. se pavanent aux HUG. Si on comptabilise tout ce beau monde on n’est pas loin de 2000 personnes pour diriger les 6.000 postes de travail de terrain ! ». Ben quoi, ça fait guère qu'un chef pour trois indiens... ou un général (ou un colonel) pour trois soldats... ils ont quelque chose contre l'armée mexicaine, les syndicats ?

Faut pas croire que Maudet ne s'amuse qu'à virer des directeurs de prison, comme celui de Frambois, début avril. Il s'amuse aussi à engager des gardiens. Vingt-deux. Enfin, des gardiens... des gardiens au rabais, formés à la va-vite, pour boucher les trous, et qui ne pourront pas travailler à Champ-Dollon mais uniquement dans les petites geôles (ce qui devrait, selon l'Office de la détention, permettre aux vrais gardiens certifiés affectés à cette petites geôles (entre 20 et 50 gardiens selon les sources) de retourner bosser dans la grande -qui a dépassé le nombre de 800 détenus. Les «gardiens au rabais », comme les qualifie déjà le syndicat de la police et des prisons (l'UPCP), qui n'a pas été consulté sur leur engagement, ont un avantage : ils sont engagés sous le statut « normal » de fonctionnaire, sans les avantages du statut de gardien de prison (retraite à 58 ans, assurance-mnaladie prise en charge). C'est d'ailleurs ce que Maudet voulait appliquer à tous les gardiens l'automne dernier, et à quoi il a renoncé vu la colère du syndicat qui menaçait carrément de faire grève. Donc, on résume : Maudet fait valser les directeurs, engage des gardiens qui ne peuvent pas garder dans la principale prison du canton, veut multiplier les prisons et ne s'émeut pas que Champ-Dollon dépasse les 200% de détenus par rapport à sa capacité d'accueil... Quelqu'un aurait un truc pour le muter à Huntsville ou à Alcatraz ? Les syndicats, peut-être, qui organisaient lundi un débrayage d'une heure à Champ-Dollon, et ne semblaient guère se contenter de ce que Maudet « partage leur désarroi »  ?

La Commission de la concurrence (Comco) a ouvert une enquête contre Swisscom, Cinetrade et leur fournisseurTeleclub, à propos de la diffusion en direct d'évènements sportifs par « Pay-TV » (TV payante, donc). Selon la Comco, Swisscom et Cinetrade détiendraient des positions dominantes dans la diffusion télévisée du port en direct par Pay-TV, et abuseraient de cette position : des offres ne seraient pas transmises par Cinetrade aux concurrents de Swisscom, et Cinetrade en facturerait d'autres moins cher à Swisscom qu'à ses concurrents privés, regroupés dans l'association faîtière « Swisscable » (présidée par le Conseiller national très, très à droite Filippo Leutenegger). Lesquels concurrents (dont Cablecom) se félicitent évidemment de l'ouverture d'une enquête contre Swisscom. L'association alémanique de protection des consommateurs, Konsumentenforum, s'en félicite également : elle ne voit « aucune justification à l'absence de concurrence dans le domaine des droits de diffusion sportifs ». Même pas la limitation de la crétinisation des masses par l'ingestion de retransmissions sportives ? Pourtant, on sait bien que quand on augmente le prix d'un produit addictif, on en éloigne une partie des consommateurs potentiels... Si ça marche pour les alcolpops, ça doit marcher pour le sport à la télé, non ?

Vu l'obstruction de la droite cantonale au projet « velib » (vélos en libre-service), le Maire de la Ville de Genève, Rémy Pagani, a sorti de son chapeau un projet « autolib » (voitures en libre-service), en partenariat avec la société « Mobility car sharing ». Une idée qu'on se permettra de prendre avec de longues pincettes, la Ville ayant en principe pour politique de lutter contre l'usage de l'automobile sur son territoire, et de favoriser la « mobilité douce » (déplacements à pied, en vélo ou en transports publics). Même en « libre service », une bagnole reste en effet une bagnole, pas moins encombrante que quand elle est propriété de l'automobiliste. Encore que le président du TCS-Genève nous souffle, involontairement une idée, quand il proclame qu'il « ne faudrait pas que l'arrivée d'Autolib' soit un prétexte pour supprimer les places de stationnement des gens qui ont leur propre voiture »... c'est vrai qu'à y réfléchir un peu, on pourrait faire de ce prétexte un but... mais seulement après avoir tout de même mis en place un système de « velolib ». Sans le canton ? Ben oui, et alors ? On ne fait pas boire des ânes qui n'ont pas soif...

Plusieurs centaines de milliers d'islamistes (jusqu'à un demi-million) ont manifesté le 6 avril à Dacca, au Bangladesh, pour exiger la pendaison des athées. Sont fort, les athées du Bangladesh, pour arriver, à quelques uns sur des blogs, à mobiliser autant de monde sans accès aux blogs, mais zont rien d'autre à foutre que la chasse aux sans-dieu, les fidèles, entre les épidémies, les malades, la montée des eaux et la sous-alimentation ?

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