Fonds de tiroir

Le président du Parti Bourgeois Démocratique, Martin Landolt, a fait une découverte : le PLR a glissé à droite. Enfin... encore plus à droite. Au point de s'être quasiment amalgamé à l'UDC. Ce qui, pour le supporter d'Evelyne Widmer Schlumpf, laisse un bel espace à un centre recomposé autour du PDC, des Verts libéraux et du PBD, précisément. Avec à la clef, une recomposition du Conseil fédéral, avec un PLR de moins et un UDC de plus. Bon, jusque là, on est dans la cuisine et le dosage des épices, mais là où, quand même, on ricane un brin, c'est quand Martin Landolt, regrettant la faiblesse du «centre», se plaint de devoir conclure des alliances... avec la gauche (le PS et les Verts) : la faute à la droite, avec qui il serait de plus en plus difficile de travailler. Bref, le PBD ne peut pas compter sur un centre trop faible, ni sur une droite trop à droite, et doit se maquer avec la gauche, mais à l'insu de son plein gré. Ben en voilà, un parti qui a de l'avenir...

D'autres duettistes genevois que Maudot et Jornet (mais deux magistrats aussi) qui sévissaient à Genève, et leur terrain de jeux, la Cour des Comptes, ont été primés jeudi par le jury du prix « Genferei », récompensant chaque année la plus belle « genevoiserie » de l'année. Ils ont remporté cette distinction (la Chancellerie d'Etat pour l'annulation du vote sur l'initiative TPG de l'Avivo, les acteurs du merdier circulatoire de la rue de l'Ecole de Médecine et ceux de l'éjection de Rémy Pagani du Conseil d'administration des TPG étaient aussi sur les rangs) grâce à leurs affrontements, et notamment à l'usage par l'un des deux, le PDC Stéphane Geiger, du seau d'eau comme argument de débat contre (ou sur la tête) de l'autre, Daniel Devaud (d'Ensemble à Gauche). Les TPG avaient remporté le prix l'année dernière pour leur gabegie, et la Chancellerie d'Etat en 2011 pour avoir oublié de faire représenter la République aux obsèques de l'évêque Genoud (oubli que pour notre part nous avions pardonné à la Chancellerie). Toutes nos félicitations aux lauréats...

Dans un rapport sur l'aménagement (long, cher, pas terminé...) de la Plaine de Plainpalais, la Cour des Comptes épingle un ancien chef du Service de l'aménagement urbain et de la mobilité, pour avoir cédé, gratuitement et ad eternam, à l'entreprise qui l'avait dessiné, les droits de propriété intellectuelle du modèle « Genève » de bancs publics, modèle officiel de la Ville qui en a commandé 600 (pour 1,2 millions, ce qui fait quand même deux mille balles le banc...), et a ensuite dû lancer un appel d'offre pour en commander 714 de plus... Et maintenant, chantons en choeur : « Les responsables qui merdoient sur les bancs publics, bancs publics, bancs publics, en s'foutant pas mal des r'gards obliques, de la Cour des Compteuh... »

Titre de « 20 Minutes » de jeudi : avec tous les travaux qu'il va nécessiter cet été au Bachet, aux Eaux-Vives et à Champel, « le CEVA va pourrir le vie des conducteurs genevois »... gnerk gnerk gnerk...

Aaarrrrgh. encore une trahison des sociaux-traîtres : Notre député et candidat au Conseil d'Etat préféré propose de raccourcir les vacances scolaires d'été sous le prétexte parfaitement futile que les parents des gniards n'ont pas de vacances aussi longues que celles de leurs rejetons...! Stakhanov, salaud, le peuple aura ta peau...

Le Conseil d'Etat a déposé un projet de loi au Grand Conseil afin de permettre la publication des acquisitions immobilières sur le seul site Internet de l'office du registre foncier. Le projet de loi propose ainsi de renoncer à la publication dans la Feuille d'avis officielle (FAO), qui, explique le Conseil d'Etat, « ne résulte d'aucune obligation légale et entraîne des frais évitables pour l'Etat » . Quels frais ? La publication de la Feuille d'Avis Officielle coûtera moins cher si elle ne contient pas les acquisitions immobilières ? Et même, si elle coûtait plus cher, est-ce qu'un peu de transparence (un peu, seulement...) ne le vaut pas ? Et le site internet du registre foncier, il est mis à jour gratuitement ? Qu'est-ce qu'on ne pas chercher comme prétexte pour rendre les transactions immobilières moins transparentes, quand même...

La Ville vend à la multinationale Cablecom ses actions dans son téléréseau, ça vous rappelle quelque chose? Ben ouais, mais c'est pas de la Ville de Genève dont il s'agit -là au moins y'a un référendum qui a été lancé et qui bloque l'opération pour au moins deux mois, plusieurs mois supplémentaires si le référendum aboutit, et pour longtemps si le bon peuple vote comme on le souhaite. Non, là, c'est de la Ville de Carouge dont on cause : tous les groupes du Conseil Municipal, sauf le MCG (mais Ensemble à Gauche a voté la vente, bande de sociaux-traîtres...) a accepté la proposition du Conseil Administratif de vendre pour, au minimum, 3,4 millions, la vente ayant été faite le 1er juillet pour, sauf erreur, 3,7 millions. Et Lancy menace de faire de même. Et Onex aussi (qui avait pourtant refusé de vendre, dans un premier temps). On s'en fout, on fera village gaulois en Ville. Non mais.

Les Verts genevois ont créé un groupe LGBTIQ (Lesbiennes, Gays, bis, trans, inters, queers). Bah, pourquoi pas ? on connaît bien des partis où existent depuis des années des groupes de branleurs...

A Belfort, une femme qui promenait son caniche a été attaquée par une demie-douzaine de chats, qui s'en sont pris à la chienne avant de s'attaquer à la promeneuse. Ben si les chats se mettent à s'organiser pour attaquer les chiens, toutes les perspectives révolutionnaires sont ouvertes...

A Pinerolo, en Italie, le propriétaire d'un zoo (un homme de 72 ans) a été tué début juillet, sous les yeux de sa femme, par trois tigre qu'il voulait nourrir (mais autrement). Bon, d'accord, le zoo était en faillite, mais quand même : faire respecter la politique d'ausrité comme ça, c'est quand même un peu excessif, non ? Les fonctionnaires européens chargée de vérifier le respect des plans d'ajustement imposé aux pays du Sud de l'Europe sont de plus en plus féroces.

476 candidates et candidats (selon les listes provisoires, il pourra il y a avoir quelques un-e-s de moins au final) vont se disputer les 100 sièges du parlement genevois, et 29 candidates et candidats les sept sièges du gouvernement. On pourrait presque croire que les élections cantonales de cet automne passionnent les foules -en fait, elles passionnent surtout les partis politiques. Elles font d'ailleurs plus que les passionner : elles les obsèdent, au point que tout enjeu politique survenant dans la République (ou la commune) est désormais, par les partis et les candidates et candidats, passé au crible des calculs électoraux. Et comme les campagnes électorales sont à l'intelligence politique ce que la musique militaire est à la musique... bon, bref, le MCG présente 99 candidates et candidats, le PLR 81, l'UDC 52, Ensemble à gauche 51, le PDC 48, les socialistes 44, les Verts 42, les Verts libéraux 25, les pirates et le PBS 17 chacun. Pour le Conseil d'Etat, on trouve les trois PLR sortants et deux PDC sur une liste unique de l'Entente, quatre socialistes, deux Verts et sept « Ensemble à gauche », trois UDC et trois MCG également sur des listes séparées, et pour la bonne bouche, un vert libéral et trois pirates. Beaucoup d'appelés et d'appelées (souvent seulement par eux-mêmes) pour peu d'élues et d'élus, donc. Mais bon, 476 prétendant-e-s à la députation et 29 au gouvernement, ça fait déjà 505 citoyennes et citoyens que les élections vont passionner. C'est déjà ça... Surtout que le Service des votations et élections a décidé d'imprimer toutes les listes électorales (celles que les citoyennes et yens devront utiliser pour voter, donc), dans le même format, avec les mêmes caractères. A4, le format. Et tout petits, les caractères, pour faire tenir les 99 candidates et candidats du MCG et les 81 candidates et candidats du PLR sur une seule page. Et donc imposer aux partis qui ne se seront pas donnés le ridicule de présenter le ban et l'arrière-ban de leurs stocks d'invendus, de présenter leurs listes comme celle du MCG et du PLR. Illisiblement. Ce qui fait dire à Christian Grobet : « Nous sommes muselés par des bulletins illisibles ! ». Museler Christian Grobet, fallait y arriver... Bon, le MCG, il avait une excuse : pour arriver à faire élire chez lui des candidates et candidats qui sachent à la fois lire, écrire, compter et parler, faut viser large. Très large. Dès lors, qu'on arrive à lire leurs noms sur la liste sans avoir besoin d'une loupe, franchement, on s'en fout. Sauf qu'on se demande pourquoi le service des votations et des élections n'a pas décidé d'imprimer les listes électorales en format A3 plutôt qu'en A4, ce qui aurait permis à toute les listes de contenir toutes les candidatures en restant lisibles... Sur un logiciel de PAO, c'est deux clics : un pour définir la taille de la page, un autre pour définir la taille de la police. C'est trop compliqué

Genève versera en 2014 plus de 270 millions de francs dans la caisse de la péréquation intercantonale, soit près de 600 francs par habitant-e. Dans le même temps,  le Valais puisera plus d'un demi-milliard de francs dans ladite caisse, soit plus de 1500 balles par habitant-e. Bon, ben on est  très contents de contribuer par nos impôts genevois à assurer les salaires du Conseiller d'Etat Oskar Freysinger et de son porte-parole Slobodan Despot. Très contents. Aux anges, même.

Une animatrice milliardaire de « talk show » télévisés américains voulait se payer dans une boutique de luxe à Zurich un sac à main en croco à 35'000 balles. Elle accuse la vendeuse (qui le réfute) de ne pas le lui avoir vendu parce qu'elle doutait qu'elle avait les moyens de se le payer. L'animatrice milliardaire crie au racisme (elle est afro-américaine, comme on dit quand on ne veut pas dire « noire », ou «négresse» quand on a pas lu Césaire). Et «Suisse Tourisme» s'excuse platement, avant de s'excuser, tout aussi platement, de s'être excusée pour rien, vu que l'« affaire » s'est dégonflée comme un croco transformé en sac . Bon, on voudrait pas jeter de l'huile sur le feu, c'est pas notre genre, mais animatrice ou non, milliardaire ou non, afro ou non, une nana qui fait un scandale parce qu'elle n'a pas pu se payer un sac en croco à 35'000 balles (elle avait d'ailleurs déjà fait un scandale parce qu'une autre boutique de luxe, fermée, avait refuser de s'ouvrir rien que pour elle...), nous, on appelle ça une pétasse. Friquée, mais une pétasse quand même.

Collision de titres dans « Le Temps » du 28 juin: « L'informatique de l'Etat de Genève est toujours à la dérive » (page 7), « L'ordre règne désormais dans les systèmes d'information de Genève » (page 11). Comme un parfum de contradiction, donc. Faut dire que le premier titre résume un rapport de la Cour des Comptes et le second un plaidoyer de Pierre Maudet, par Pierre Maudet,  pour Pierre Maudet. On résume: la Cour des Comptes a rendu un nouveau rapport sur la Direction générale des systèmes d'information (DGSI) de l'Etat de Genève, chargée des systèmes informatiques et de télécommunication de l'administration cantonale. Et elle signale que ce service «externalise», en sous-traitant des tâches à des privés (une cinquantaine d'entreprises) , plus du tiers (35 %) de son personnel (657 équivalents plein-temps), quand la moyenne mondiale pour ce genre de services est de 10 %. Résultat : des surcoûts monétaires importants, et une sous-enchère sociale et salariale encore plus importante. On observe donc que les partisans libéraux de cette sous-traitance, et prédicateurs récurrents des « économies budgétaires » et du «dégraissage» de l'Etat, se résignent d'autant plus facilement à ces surcoûts qu'ils sont tout bénéfice pour des privés, mais on observe aussi qu'à force de refuser d'engager du personnel public et de faire faire au secteur public les tâches qui le concerne, on aboutit à des dépenses publiques supplémentaires -et parfaitement inutiles, celles-là. Faut croire que quand on aime « le marché », on ne compte pas... Et que répond le Conseiller d'Etat Maudet,. ministre de tutelle de l'informatique cantonale ? Deux choses : d'abord, que les problèmes, c'est pas lui, c'ests ses prédécesseurs. Ensuite que maintenant qu'il est là, tout va aller mieux. Faut dire qu'il est en campagne électorale, Maudet. Donc, les promesses, il les fait pleuvoir, le candidat Maudet : sur la police, sur les prisons, sur la justice, sur les ordinateurs. Et sur Pierre Maudet. Surtout sur Pierre Maudet.

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