Fonds de tiroir

L'ancien président de la Banque cantonale de Genève, Dominique Ducret, trouve que l'indemnisation (pour tort moral, préjudice économique et frais d'avocats) d'un million et demi de francs que la Cour de Justice lui accorde après qu'il ait été blanchi de la débâcle de sa banque, est insuffisante. Ses avocats aussi, trouvent qu'elle est insuffisante. Faut dire qu'eux (ils sont deux) ne veulent pas se contenter du tarif moyen des avocats genevois, soit 400 balles de l'heure, et qu'ils entendent bien se faire un maximum de blé sur le dos de l'Etat (c'est-à-dire des contribuables), lequel a non seulement l'outrecuidance de leur demander de se contenter de ce tarif horaire de misère de 400 balles de l'heure, mais en plus le mauvais goût de se demander si deux avocats étaient nécessaires quand un aurait suffi. Alors que quand on aime les avocats d'affaires, on ne compte pas. Sauf le montant des indemnisations. C'est un beau métier, quand même, avocat d'affaire... Ah, à propos : selon une étude de l'Observatoire universitaire de l'emploi, commanditée par le SIT, un-e salarié-e genevois sur dix gagne moins de 22 francs de l'heure...

Les organisateurs de la Fête fédérale de Lutte, ce week-end à Burgdorf, y attendaient 250'000 personnes consommant plus de 200'000 litres de bière et 23'000 kilos de viande. Dont 80'000 saucisses. On espère qu'il ont invité Christhihan Lüscher...

Le syndicat SSP salue à sa manière le départ du désormais ancien directeur des Hôpitaux Universitaires de Genève, Bernard Gruson, en dressant un copieux acte d'accusation en forme de bilan de ses treize ans de direction : « Autoritarisme, copinage, despotisme, sous-enchère salariale », « climat de terreur », attaques contre le syndicat, «péjoration longue et continue des conditions de travail », prolifération des cadres (un quart des effectifs) et plombage du budget par leurs salaires, dégradation de la qualité des soins, mise en péril des missions des HUG, notamment aux Urgences, totalement débordées, licenciements abusifs... n'en jetez plus, le nouveau Directeur, Bertrand Levrat, qui assure que «toutes ces questions seront abordées » avec les syndicats, reconnaît que le contexte est « tendu », et qu'il a besoin de prendre son souffle pour réparer les dégâts. Bah, il doit bien y avoir encore un poumon artificiel de libre aux HUG, malgré les restrictions budgétaires...

Feu le directeur de Swisscom, Carsten Schloter, affirmait que ses services n'ont jamais été sollicités par les Américains pour obtenir des renseignements, et que seule la police suisse fait des demandes de renseignements à Swisscom (après validation par la justice). Et que Swisscom est « bien armée  » contre l'espionnage (notamment américain). On est bien contents. Sauf qu'il ajoutait que 85 à 90 % des données suisses sont stockées à l'étranger, notamment aux Etats-Unis (ne serait-ce que par Google, Facebook ou Twitter), où les agences d'Etat (FBI, CIA, NSA...) peuvent avoir facilement accès. Bof... quand on a reçu notre dossier de police après l'« affaire des fiche », on a constaté que notre courrier et nos téléphones étaient contrôlés par la police, avec l'accord des PTT (ouais, y'avait encore les PTT, c'était il y a trente-cinq ans...), alors, hein, le cyberespionnage... De toute façon,. l'infrastructure du réseau Swisscom est en partie fournie par l'entreprise chinoise Huawei, liée à l'Etat (et donc au parti) chinois, entreprise chinoise à qui le concurrent de Swisscom, Sunrise, a carrément sous-traité l'exploitation de son réseau mobile... Alors, être espionnés par des Chinois, des Américains ou des Suisses, franchement, on avoue qu'on n'en a pas grand chose à cirer. Mais chut... on nous lit...

Cercle vicieux : les Genevois râlent contre les embouteillages. Le MCG clame que c'est la faute aux frontaliers qui encombrent nos routes avec leurs bagnoles (pour piquer nos places de parcs, nos emplois, nos femmes et tout le reste). Le Conseil d'Etat propose donc de soutenir financièrement (à raison de 3,1 millions) la construction de parkings relais (P+R) à la frontière, afin que les frontaliers lâchent leurs bagnoles et utilisent nos trams et nos bus. Et allègent donc ainsi la circulation sur nos routes. Que fait le MCG ? Ben, il dit non et vote contre au Grand Conseil (ça n'a heureusement pas empêché la proposition d'être acceptée), et on annonce un référendum: faut pas payer avec nos sous pour que les frontaliers cessent d'encombrer nos routes avec leurs bagnoles. Parce que si les frontaliers cessent d'encombrer nos routes avec leurs bagnoles, contre qui il va falloir râler que nos routes sont encombrées ? contre nous ? Pas possible, vu qu'on est autant probagnole qu'anti-frontalier. Donc, on résume : on râle contre les frontaliers qui encombrent nos routes avec leurs bagnoles, mais on fait rien pour qu'ils cessent d'encombrer nos routes avec leurs bagnoles, comme ça on peut continuer à râler parce qu'ils encombrent nos routes avec leurs bagnoles. C'est con ? Ouais, c'est très con. C'est MCG, quoi...

On est bien emmerdés : une palanquée de conseillères et conseillers municipaux de gauche en Ville de Genève sont candidates et candidats au Grand Conseil. D'où dilemme : rajouter sur la liste (socialiste) qu'on va prendre celles et ceux qu'on apprécie le plus, et contribuer alors au risque de les voir quitter le Conseil Municipal et être remplacés par on ne sait pas trop quoi, ou au contraire, voter pour celles et ceux qu'on verrait avec plaisir tourner les talons, et risquer alors de contribuer à faire élire des branques au parlement cantonal ? Ah, les angoisses du militant devant le choix électoral, c'est quelque chose...

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