Fopnds de tiroir

Et voilà, toute une vie à siroter du kawa pour finir par apprendre ça : « L'excès de caféine ralentit le développement cérébral »  selon une étude de l'hôpital pour enfants de Zurich. Bon, l'étude a été menée sur des rats à qui on a fait ingurgiter l'équivalent de trois ou quatre cafés par jour, mais j'en suis à une dizaine... Bref, tout s'explique... On va devoir traduire Greg devant un tribunal du peuple pour empoisonnement de l'élite de l'avant-garde prolétarienne ?

Gominator nous a chié une pendule sur son blog à propos du  « rançonnage d'un employé d'UBS » qui se serait vu forcer de piquer un million à sa banque comme rançon de sa famille prise en otage par des malfrats. Et Stauffer d'affirmer que la chose a été facilitée  « par l'absence totale de vidéosurveillance à un endroit aussi sensible que les abords d'une banque », alors que le pognon a été pris dans la banque (vidéosurveillée) et que la famille aurait été prise en otage chez elle. Pour Gominator, tout ça, c'est la faute de  « la gauche, l'ultra gauche et la gauche pastèque » qui s'opposent à la vidéosurveillance. Ouais, ben m'est avis que quand on connaîtra le fin mot de ce brigandage, on se marrera en relisant Stauffer...

Les organisateurs des fêtes de Genève n'ont pas froid aux yeux : ils annoncent que deux millions de personnes, quatre fois la population du canton, dix fois celle de la Ville, se sont rendus aux fêtes, dont 500'000 pour voir le feu d'artifice. Et comme il n'est pas possible de compter les visiteurs vu qu'il n'y a pas d'entrées aux fêtes, qui se déroulent tout autour de la rade en libre accès (c'est aux stands qu'on se fait racketter), les organisateurs justifient leurs chiffres faramineux en expliquant qu'ils les basent sur... la quantité de déchets (une centaine de tonnes). On serait curieux de connaître la formule mathématique qui permet de déduire le nombre de spectateurs du volume des déchets qu'ils produisent, à des fêtes comme celles de Genève : si vous laissez un pack de bière derrière vous, on vous compte autant de fois que vous avez vidé de bouteilles, multiplié par le nombre de fois que, d'un jour sur l'autre, vous avez participé à cette foire ? Bref, les statistiques des fêtes de Genève, c'est comme les résultats des élections au Zimbabwe : à prendre avec de très, très longues pincettes... et s'on autorisera à féliciter le Conseiller administratif PDC Guillaume Barazzone de sa sortie critique : les Fêtes de Genève «sentent la naphtaline», leur souci de rentabilité privilégie la quantité, la multiplication des stands enlaidit la rade : « on cultive l'hyperconsommation, la manifestation est dénuée de sens » et son emprise sur le domaine public est démesurée : «l'accès au lac n'est plus possible, les espaces verts sont défigurés»... Et les organisateurs du machin ont beau prétendre qu'il est autofinancé, la Ville y contribue pour un bon million de francs en subventions indirectes ou en nature : gratuité des services, mobilisations non facturées des agents municipaux, des pompiers, de la voirie, des parcs et promenades etc... « rien que pour la Rive gauche, la Ville dépense 100'000 francs pour changer les plates-bandes » après le passage de l'Attila festif... On pourrait peut-être commencer par remettre en cause ce soutien financier de fait... la convention qui lie la Ville et Genève Tourisme pour l'organisation du souk expire en 2014... comme dit Barazzone, «  c'est le bon moment pour se poser des questions ». Et pour y répondre.

Jeudi, les élèves, leurs parents et les enseignants du Cycle d'Orientation du Renard, à Vernier, se sont rassemblés dans la cour du collège pour dénoncer l'état de délabrement avancé des bâtiments (infiltrations d'eau, murs qui se déglinguent, stores cassés, installation de barrières sous certains murs pour éviter que les élèves se les prennent sur la gueule) et l'obsolescence du matériel. Ce CO doit être démoli et reconstruit ailleurs, mais on ne sais pas quand, ni où, et le Conseil d'Etat n'a pas les crédits suffisants, ni n'a insisté pour les avoir. Faut dire que les crédits sont bouffés par, entre autres, la prolifération de nouvelles prisons en chantier ou en projet. Et que la prison, à Genève, a priorité sur l'école. « Ouvrez une école, vous fermerez une prison », disait le vieil Hugo ? « Laisser crouler une école, vous financerez une prison », répond l'écho à Genève...

L'autorisation de construire une nouvelle salle pour le Grand Conseil Genevois (et le Conseil Municipal de la Ville) a été publiée dans la Feuille d'Avis Officielle.  Cela ne signifie pas pour autant que le projet, devisé à 17 millions, de remplacer la salle rectangulaire, « à l'anglaise », par un hémicycle, sera réalisé dans les délais prévus (début des travaux en 2014, inauguration en 2016), la question de son financement n'étant pas encore réglée et le Conseil d'Etat ayant d'autres « priorités » que celle de mieux asseoir les députés : il veut multiplier les prisons, rénover des écoles, construire un nouveau Palais de Justice etc... « la salle du Grand Conseil qui date de 1960 est fatiguée», observe la « Tribune de Genève ». Voui, et alors ? elle l'est moins que certains députés datant de bien après 1960... Il est vrai qu'on va en changer quelques uns, et que c'est pas trop tôt. Mais nous, on date de 1952 et on n'est pas fatigués... Fatigants, peut-être, mais pas fatigués.


Le « Sonntagsblick » tire la sonnette (ou la sornette ?) d'alarme : il manquerait entre 500 et 700 places de prison pour détenir les requérants d'asile déboutés avant leur renvoi dans leur pays et il faudra débourser au moins 350 millions de francs pour créer ces places de détention, sachant que les conventions internationales excluent que des requérants d'asile déboutés soient détenus dans les mêmes lieux que des prisonniers de droit commun. Apparemment, ni le SonntagsBlick, ni le parlement, ni le Conseil fédéral ne se pose la question de savoir s'il ne serait pas plus intelligent d'accorder plus largement l'asile à ceux qui le requièrent, plutôt que de claquer des centaines de millions pour les stocker dans des prisons surpeuplées avant des renvois souvent impossibles...

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