Fonds de tiroir

La prison genevoise (et romande) pour frapadingues, « Curabilis », qui devrait « ouvrir ses portes » (dans le sens de l'entrée des détenus) en avril prochain, accueillera 92 prisonniers. Surveillés par 400 caméras. Quatre caméras par détenu : si les pensionnaires de l'établissement rêvaient de passer à la télé, ils seront comblés : cinquante caméras de part et d'autre du mur d'enceinte, 25 pour filmer les façades, une vingtaine pour les lieux de promenade, 290 dans les couloirs, les espaces communs, les parloirs, les ascenseurs, les mitards... un système de surveillance assez mégalo, qui ne figurait pas dans le projet de loi voté par le Grand Conseil en 2009, alors que la vidéosurveillance à Champ-Dollon avait fait l'objet d'un rapport spécifique de 12 pages, pour un montant de 2,9 millions. Un oubli ? Une petite prudence budgétaire ? Bah, peu importe : Curabilis aura plus de caméras que la tour de la télévision, c'est ça qui compte. On pourra peut-être voir les images au festival Tous Ecrans ? Et puis, tant qu'on n'installe pas des caméras au SAPEM, on pourra continuer à y faire des conneries en lousdé.

Un jury a été formé pour trouver un nouvel hymne national suisse (c'est pas la première fois qu'on essaie de remplacer la berceuse actuelle). Un jury de 30 personnes dont la moyenne d'âge est de presque 60 ans, et dans lequel on retrouve à la fois Anne Cunéso et Oskar Freysinger, des musiciens, des sportifs, des journalistes... Faut un jury pour ça ? Faut croire... On aurait aussi pu se contenter de reprendre une chnson existante, non ? je sais pas, moi, «Helvétiquement vôtre» de Michel Bühler, ou alors un petit Sacloret de derrière les fagots... ou un truc du Beau Lac de Bâle, ou du Duo d'Extrême Suisse... Bah, tant qu'on nous colle pas la Marche du Général Guisan, l'ouverture de Guillaume Tell ou le Ranz des Vaches, nous, faut bien dire qu'on s'en fout en peu, de l'hymne national suisse... Et pourtant, de souche, on est...

On lit dans le supplément «Carrières» de la « Tribune de Genève » de vendredi dernier cette info bouleversifiante : dans les relations de travail, les rapports avec les patrons, l'action syndicale, les frontaliers s'adaptent aux moeurs suisses. Font même pèlus grève. Alors même dans ce domaine, on ne peut plus les distinguer des indigènes résidents ? A notre avis, c'est un calcul. C'est sournois, ces gens-là. On vous l'avait dit, qu'il fallait leur imposer un signe distinctif, une étoile tricolore par exemple. Parce que sinon, comment on va les repérer, hein ? Déjà qu'ils parlent la même langue et bossent dans les mêmes endroits que nous...

Avec le sacrifice rituel (7230 biffages dans l'électorat PLR...) d'Isabel Rochat, les libéraux d'avant la fusion perdent leur dernier siège au gouvernement genevois (ils y siégeaient, sauf erreur, sans interruption depuis 1936...). L'holocauste suave est d'ailleurs une spécialité libérale genevoise : Isabel Rochat rejoint ainsi Micheline Spoerri, Michel Balsestra, Claude Haegi, Mark Muller (et, en Ville, Florence Kraft Babel) dans la liste des sacrifié-e-s. Un héritage calviniste ? Oraison funèbre du président du PLR, Alain-Dominique Mauris : « La fusion entre libéraux et radicaux et consommée ». Et la candidate libérale consumée.

Un « expert » mandaté par le Conseil d'Etat (un prof à la retraite) pour examiner les griefs des grévistes de «Partage», et les conditions de travail des employés en « Emplois de solidarité » affectés par cette association à des tâches de voirie sous-traitées par des municipalités, a remis des conclusions qui satisfont tout le monde (ou dont tout le monde fait mine de se satisfaire) : pas de vexations, de mobbing, de racisme, de malveillance, d'atteintes à l'honneur (« Partage » est content du verdict), mais des dérives, un encadrement pas assez professionnel, des excès de langage, des familiarités et des oublis de la bienséance (et le syndicat approuve). Mais les principaux griefs du syndicat SIT n'ont pas, ou peu, été examinés : ainsi du salaire... C'est beau, un rapport d'expert qui ne fâche personne. Ou seulement un peu tout le monde. Bon, et maintenant que 17 employés ont été licenciés après une grève de deux mois, on fait quoi ? On se boit un verre entre copains ?

Alors que le MCG faisait un carton dans les villes de la couronne genevoise (mais pas en Ville de Genève), son Conducator se prenait une gamelle dans la ville dont il est Maire, Onex (on évite le jeu de mot foireux « Maire d'Onex », on le faisait déjà que vous n'étiez pas encore nés, juvéniles lecteurs...) et sortait en sixième position des candidats. On regrette pas, dans la gauche onésienne et en particulier au PS, de lui avoir laissé sans combattre reprendre le siège de Longet ?

Les Genevois de l'étranger n'ont pas «élu» Poggia (ils ne l'ont placé qu'en neuvième position), mais auraient « élu» Rochat. Ils n'aiment pas les naturalisés, eux non plus ? Et ils vont s'en excuser, eux aussi ?


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