Fonds de tiroir

La «Tribune de Genève » nous a pondu une page entière sur ce qu'elle a l'air de considérer comme un événement : « Un ex-réfugié et deux secondos au Conseil d'Etat » genevois ! Bon, Antonio Hodgers (l'ex-réfugié), Serge Dal Busco et Mauro Poggia (les «secondos» ont été successivement suissisés par naturalisation, puis élus dans des conseils municipaux, un parlement cantonal, un exécutif communal, le parlement fédéral... et alors ? Ben alors rien, surtout dans un canton où près des deux tiers de la population est immigrée ou issue de l'immigration (sans compter l'immigration intérieure suisse) : bordel de merde de chiures de mouches, combien de fois il faudra vous le dire qu'il n'y a pas deux sortes de citoyens dans ce pays, les naturalisés et les autres, et d'entre les naturalisés, ceux qui font là où on leur dit de faire et les autres ?

La démocratie a fait un grand pas, dans la République de Genève : pour la première fois de l'histoire de la commune, les habitantes et habitants de Cologny (enfin, celles et ceux qui ont le droit de vote communal) ont pu se prononcer sur un projet (de centre communal) attaqué par un référendum populaire. Un référendum  POPULAIRE, à Cologny ? Ben ouais. Parce qu'à Cologny, y'a le droit de vote, le suffrage universel, tout ça ? Ben ouais. C'est qu'on en a fait, du chemin, depuis la révolution de 1847. Même à Cologny.

Titre de « 20 Minutes » à propos d'un parricide à Soleure : « Il poignarde son père 46 fois et oublie tout ». Ben quoi, c'est normal, quand on est sur Soleurs, c'est seulement à partir du 47ème coup de surin qu'on se souvient de quelque chose...

Le Conseiller municipal MCG Denis Menoud s'est fait avoiner pour avoir voté à la place d'un autre conseiller municipal MCG (Jean-Philippe Haas). En fait, Menoud est juste le premier à avoir été assez idiot pour se faire prendre sur le fait. Quant aux contestations sur les votes, une proposition  pour permettre l'organisation d'un nouveau vote (à l'appel nominal), et exclure qu'un-e conseiller-e municipal puisse voter pour autrui,  traîne depuis des mois en commission du règlement. Sauf erreur, les socialistes ont été les seuls à la soutenir, et le MCG s'y est opposé. Menoud aura tout de même été une fois utile à quelque chose au Conseil Municipal : à ressusciter une proposition dont personne ne voulait. Et qu'on a donc re-déposée. Merci, Menoud...

Alors comme ça, paraît que Jornot tente un putsch ? C'est « Le Temps »  qui nous le narre : « les vélléités centralistes et dirigistes » du Procureur général genevois déclenchent une « véritable levée de boucliers » au Palais de Justice et dans tous les tribunaux : Cour de justice, pénal, civil, des mineurs...), à propos d'un projet concocté par la Commission de gestion qu'il préside. En vrac, on reproche à ce texte et à son  auteur d'attenter à l'indépendance des juges, de concentrer les pouvoir dans les mains du procureur général et, dans les juridictions, dans celles de leurs présidents, de rogner les compétences du Conseil supérieur de la magistrature et de proposer une gouvernance « militariste » de la justice. C'est marrant, mais nous, on n'est pas surpris que ça vienne de Jornot, ce putsch. Mais il va falloir qu'il fasse gaffe, le procureur général : à force de vouloir se donner à lui-même le plus de pouvoir possible, il risque de vexer son compère Conseiller d'Etat, Pierre Maudet.

La votation sur l'initiative 1:12 a suscité un intérêt certain à l'étranger. Un intérêt mêlé d'incrédulité, en particulier dans les media du monde de la finance, comme le Financial Times et le Wall Street Journal, mais aussi sur les réseaux sociaux. Ainsi, un blogueur français ironise sur la prudence de la gauche de la gauche française comparée à l'audace des jeunes socialistes et des syndicats suisses  : Jean-Luc Mélanchon et le Front de Gauche ne proposent en effet qu'un écart salarial maximum de 1:20 et un salaire minimum à 1700 euros, quand l'USS en propose un à 4000 francs suisses. La gauche de la gauche de la vraie gauche qui résiste dépassée sur la gauche par les jeunes sociaux-traîtres, c'est quand même assez rigolo. Non ? Ben nous on trouve que si...

Vexé par la parution en mars 2012 dans l'«Illustré» d'un article faisant l'inventaire de ses casseroles, Eric Stauffer avait porté plainte  pour diffamation, calomnie et violation du secret de fonction. Pas moins. Mais le Ministère public genevois a poubellisé sa plainte et accordé une indemnité de 1000 balles à l'auteur de l'article. Vu que ledit article ne faisait que relater les affaires pénales dans lesquelles le Conducator était impliqué et « ne faussait pas l'image d'Eric Stauffer »... D'ailleurs, Gominator le disait lui-même : l'article faisait de lui le portrait d'un « individu méprisable ayant réussi à tromper la justice et à passer entre les mailles du filet ». Comme le dit le procureur, l'article incriminé ne prête donc pas à confusion...



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