Fonds de tiroir

Alors que la communauté juive s'apprête à célébrer Hanouka, la « Fête des Lumières », notre copain Conseiller municipal ld'Ensemble à Gauche Pierre Gauthier demande aux autorités municipales d'annuler l'autorisation délivrée pour la tenue de cette fête des Lumières sur la place du Molard le 3 décembre, pour violation de la loi genevoise sur le culte extérieur, qui stipule que «toute célébration de culte, procession ou cérémonie religieuse quelconque est interdite sur la voie publique». L'organisateur de la fête, le rabbin Mendel Pevzner s'étonne : « un sapin illuminé pendant tout l'hiver ne dérange personne. Je ne vois pas en quoi un candélabre allumé pendant 45 minutes devrait être plus dérangeant.» Et nous, on voit mal en effet pourquoi célébrer Hanouka sur la voie publique serait une violation plus grave de la laïcité que célébrer noël sur la même voie publique. D'ailleurs, si ça se trouve, le candélabre géant prévu pour Hanouka sera entouré de sapins de noël aussi illuminés que lui. Et bercé par les flons-flons de l'Armée du Salut...

Thomas Minder, l'auteur de l'initiative qui porte son nom et qui, acceptée par le peuple, visait la réduction des rémunérations abusives de certains grands patrons, ou du moins leur contrôle par les actionnaires, est furax : l'ordonnance d'application de son initiative la vide de sa substance en autorisant précisément des rémunérations abusives, les « parachutes dorés » offerts au moment du départ des managers, et que l'ordonnance ne considère plus que comme des «  contrat d'interdiction de concurrence ». Quant aux peines privatives de liberté en cas de violation des principes posés par la loi, elles ont été revues à la baisse. La faîtière patronale, Economiesuisse, est très contente. Et Minder, qui s'est fait rouler dans la farine, s'est déclaré prêt à lancer une nouvellle initiative. Ce qui ne l'a pas empêché de combattre celle (« 1:12 ») de la Jeunesse Socialiste pour un plafonnement des hauts salaires ou une élévation des bas salaires. Mais franchement, il s'attendait à quoi, Minder, de la part du Conseil fédéral ? Qu'il instaure l'autogestion socialiste par ordonnance? Il serait pas un peu naïf sur les bord, notre patron de combat ?

La Déclaration de Berne et Greenpeace remettront à nouveau les «  Public Eye Awards » en 2014. Le vote en ligne démarre aujourd'hui sur www.publiceye.ch et le monde entier est invité à élire la pire entreprise de l'année. Les nominés pour le prix de la honte sont: Eskom, FIFA, Gap, Gazprom, Glencore-Xstrata, HSBC, Marine Harvest et Syngenta/ Bayer/BASF. Ces multinationales se sont toutes rendues coupable d'atteintes aux droits humains et de destruction de l'environnement.
Le nouveau site Internet des Public Eye Awards présente tous les cas d’irresponsabilité en matière d’atteintes à l’environnement et de violations des droits humains commises par les entreprises nominées. Nouveauté pour cette année: un « who's who » qui présente les personnes aux plus hautes responsabilités dans les multinationales nominées, avec leurs photos ainsi que leurs salaires et leurs fonctions. 

Le Conseil d'Etat a constaté l'aboutissement de la demande du MCG d'un référendum cantonal contre le financement (pour cinq millions) de la construction, sur le territoire français, de cinq parcs-relais (P+R) d'intérêt transfrontalier. Sur 7764 signatures vérifiées, 7263 étaient valables, doit 21 de plus qu'exigé. On votera donc, on ne sait pas encore quand, mais en tout cas, on va bien se marrer en écoutant le MCG nous expliquer qu'il ne faut pas contribuer à inciter les frontaliers à poser leur voiture au parking avant d'allert bosser à Genève, plutôt que participer au gonflement des embouteillages genevois.

Y'a un professeur zurichois qui a trouvé un truc récurrent : chaque année, il nous pond une évaluation de la place de chaque conseiller-e national-e sur une échelle gauche-droite. Dans « Le Temps » du 26 novembre, on en a pour deux pages à détailler l'inventaire du professeur Hermann. Donc, sur une échalle allant de -10 (extrême-gauche) à +10, on passe des gauchistes Suzanne Leutenegger Oberholzer et Carlo Sommaruga (tous deux PS), respectivement plantés à -9,4 et -9,2, aux... comment dire... droitistes ? droitier de chez droitier ? extrême-droitier? bon, disons ultradroitiers Christoph Blocher et Pirmin Schwander, figés à 10,0. C'était pas possible d'avoir plus, d'ailleurs, y'a pas plus à droite que 10,0. Globalement, depuis 1996, l'UDC s'est droitisée et le PS s'est gauchisé, dépassant sur leur gauche les Verts qui, eux, se sont recentrés. Les Verts les plus à gauche sont à -8,4 (le Zurichois Daniel Vischer et le Genevois Ueli Leuenberger). Mais entre les Verts et le bloc du centre et de la droite démocratique (PDC, PLR, PBD, verts libéraux), y'a un grand trou, comme d'ailleurs entre ce bloc de centre-droit et de droite et le bloc d'extrême-droite (composé uniquement de l'UDC et du MCG Poggia, démissionnaire du Conseil national depuis). Les Verts libéraux sont au centre-gauche (entre -2,0 et -1,4), le PDC siège entre le centre-gauche (-2,7) et le centre-droit (2,6), le PBD au centre-droit (entre 0,8 et 2,0) et le PLR à droite (entre 1,3 et 3,8). Et les femmes parlementaires sont un peu plus à gauche que les hommes parlementaires. Voilà, maintenant on peut rebrasser les cartes pour les élections fédérales de 2015. C'est-à-dire s'attendre notamment à ce que le PLR glisse un peu plus à droite pour tenter de piquer des voix à l'UDC.

A la question posée en votation municipale (Ville de Genève) le 9 février prochain, «Acceptez-vous la délibération du Conseil municipal de la Ville de Genève, du 25 juin 2013, transférant les 2300 actions de 022 Télégenève SA figurant au bilan de la Ville de Genève du patrimoine administratif au patrimoine financier et autorisant leur vente à UPC Cablecom sàrl ?», la Communauté genevoise d'action syndicale (CGAS), qui regroupe l'ensemble des syndicats recommande de répondre « NON ». ça va être un peu compliqué de se prévaloir du soutien des syndicats à la vente, après le «plan social»  (oui, je sais, faut pas dire que c'en est un, ça fait annonce de licenciements) négocié entre la Ville, Télégenève, UPC Cablecom et des représentants des employés soutenu par la faîtière syndicale mais pas le syndicat local... Bon, on est à Genève, ça aurait quand même été surprenant que les fronts soient clairs...

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