Brèves de comptoir

«  20 Minutes » nous annonce que les TPG songent à « répudier leur fournisseur » allemand de distributeurs de billets, suite aux pannes, dysfonctionnements et incohérences diverses et (très) variées de ces appareils. Le canard gratuit précise que « si les TPG répudiaient leur partenaire, les boîtiers actuels seraient gardés mais la gestion de l'informatique irait à une autre firme ». Ben ça tombe bien, c'est à peu près ce que les usagers des TPG ont envie de faire avec cette entreprise publique : garder le boîtier et changer les décideurs.

Le centre de sociothérapie « La Pâquerette », installé au quatrième étage de Champ-Dollon, a été fermé et vidé de ses sept derniers détenus, transférés plus bas dans la prison « normale ». La Pâquerette avait été créée en 1986 par le professeur de Médecine légale Jacques Bernheim. Sa fermeture fait suite à la tragédie de l'assassinat d'une sociothérapeute par un détenu du centre, en sortie accompagnée par cette seule jeune femme. Mercredi dernier, 867 personnes étaient détenues à Champ-Dollon. Pour 376 places. On comprend que les locaux du centre de sociothérapie étaient convoités par la prison en état de surbourrage permanent, compulsif et constamment aggravé. Quant à un lieu de détention pour les détenus dangereux et souffrant de troubles psychiatriques, on attendra l'ouverture de «Curabilis», prévue en avril, pour en disposer à nouveau d'un. Il y aura donc 25 ou 30 places de plus à Champ-Dollon après la fermeture de La Pâquerette. On est à Genève, et  ici, on ne vide un lieu de détention que pour en remplir un peu plus un autre -déjà le plus surpeuplé de Suisse.

Le MCG avait lancé une initiative populaire cantonale pour instaurer la « préférence cantonale » à l'embauche par l'Etat (avant une initiative municipale pour instaurer la « préférence municipale » ?).  Et il s'est planté : il n'a recueilli que 2500 signatures au bas de son texte, alors qu'il en fallait 7000. Faut dire qu'indépendamment de ses arrière-pensées électoralistes, l'initiative ne demandait que ce qui se fait déjà : privilégier « à compétence égales » l'embauche d'un demandeur d'emploi inscrit à l'Office de l'emploi. Tout est évidemment dans le « à compétences égales »...  qui réduit à néant la « préférence cantonale » en tant que telle, pour n'en faire que l'évidence d'un engagement de chômeurs compétents plutôt que celui de personnes qui ont déjà un emploi et ne sont pas plus compétentes. Mais le MCG n'en démord pas : il va transformer son initiative en projet de loi, et proposer d'inscrire la « préférence cantonale » dans la constitution Et pourquoi pas dans la Charte de l'ONU, pendant qu'on en est à enfoncer des portes ouvertes ?

Selon l'Office fédéral des routes, près de 8000 conducteurs roulaient en Suisse sans permis, leur permis à l'essai ayant perdu sa validité après les trois ans pendant lesquels leur détenteur devait avoir suivi, et n'a pas suivi les cours obligatoires de perfectionnement. On parie combien que ces abrutis sont ceux qui gueulent le plus fort contre la proposition de limiter la vitesse à 80 km/h sur les autoroutes en cas de fort bouchon, ou contre les projets de zone piétonne ?

On sait, c'est plus noël, même les Rois sont passés, mais on a encore en stock un joli conte à vous narrer, alors voilà, on vous le narre. Il était une fois, dans un pays riche, paisible, démocratique et humaniste, une mère et son fils, venus d'Iran pour trouver refuge dans un pays où il ne risquent pas le pire pour s'être convertis au christianisme en étant nés musulmans. Apostasie, ça s'appelle. Donc, l'année dernière, ils quittent la Perse et, le 3 avril, demandent l'asile en Helvétie. Seulement voilà, pour aller de Perse en Helvétie, ils sont passés, pour entrer en Europe, par l'Italie. Or le joli pays riche, paisible, démocratique et humaniste a signé une convention (de Dublin) qui l'autorise à renvoyer les requérants d'asile dans le pays européen où ils ont mis le pied en premier. Et donc, la mère et son fils de 13 ans ont été renvoyés en Italie, le 4 décembre. Et comment un joli pays riche, paisible, démocratique et humaniste renvoie une mère et son fils de 13 ans ? C'est là que le conte, il est joli : à six heures du matin, huit policiers d'une brigade « Renseignement-étrangers-sécurité » leur tombent dessus près de Lausanne, entravent les mains du gamin, les jettent pieds nus et en t-shirt dans une bagnole, les conduisent à l'aéroport de Genève, attachent les pieds et les mains du gamin à une ceinture autour de sa taille, le séparent de sa mère, les fourrent aux deux extrêmités d'un avion  et les expédient à Milan, où ils n'ont aucun abri, et d'où ils repartent en train pour la Suisse pour y être replacés dans un centre pour requérants d'asile en voie d'expulsion, puisqu'un nouvel ordre d'expulsion leur a été signifié. Voilà. Si vous racontez cette jolie histoire à vos gniards pour les endormir, n'oubliez pas de terminer en chantant « les anges dans nos campagnes ». Armés, les anges.

Selon une étude israélienne menée, par sondage, dans divers pays « occidentaux » en 2012, être beau, pour un homme, c'est positif pour la carrière professionnelle, mais être belle, en revanche, pour une femme, c'est un handicap. On parie que vous allez regarder autrement les photos de François Hollande et d'Angela Merkel, du coup ?

ça s'appelle la BOM (« Brigade opérationnelle mixte »), c'est une brigade de police formée de. deux policiers français et deux policiers genevois (des «policiers haut de gamme à forte connotation judiciaire », loue le préfet de Haute-Savoie) basés à Annemasse et devant contribuer à la lutte contre la criminalité transfrontalière. Et pour annoncer la création de cette brigade de quatre personnes, à l'Hôtel de Ville de Genève, on en a mobilisé douze (Maudet, forcément, l'ambassadeur de France en Suisse, le préfet de Haute Savoie, la cheffe de la police genevoise, le maire d'Annemasse etc...). Douze personnes pour en annoncer quatre : c'est tout le «Grand Genève», ça... N'empêche : la «préférence cantonale» prônée à Genève par le parti des policier contre l'embauche de frontaliers, on voit mal comment elle va pouvoir être appliquée à une brigade de policiers  basée à Annemasse, ousque les frontaliers, ben ça sera les policiers genevois.

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