Fonds de diroir

Dans sa grande sagacité, la Cour des Comptes genevoise estime que le vote grâce à des bulletins correspondant aux listes des partis (un bulletin par liste) lors des élections coûte trop cher, et propose de remplacer ce système, qui permet d'identifier clairement les appartenances politiques des candidats, par un système de bulletin unique comportant tous les candidats (les listes de partis ne figurant plus que dans la brochure explicative). On se réjouit déjà de recevoir un bulletin contenant 600 noms pour l'élection du Grand Conseil (ou 400 pour celle du Conseil Municipal de la Ville), à cocher pour indiquer notre choix. Et pour une fois, on est d'accord avec le président du PLR : ce que propose la Cour des Comptes, c'est de la technocratie pure, et une perte de lisibilité politique pour les citoyens. Bref, ça ressemble à la Cour des Comptes elle-même...

«  Un gang familial pillait des villas de standing » , annonce «  20 Minutes »  du 20 décembre. Son butin friserait les 3 millions de francs. Il écumait notamment l'arc lémanique. Les quatre voleurs, hommes et femmes, ont été arrêtés et placés en détention préventive. Comme quoi la famille est bien la cellule fondamentale de la société.

Alors voilà, le canton il a aussi son budget, le Grand Conseil ayant adopté sans en modifier grand chose le projet du Conseil d'Etat, le 20 décembre, par 65 voix (les partis représentés au Conseil d'Etat) contre 19 (les autres, c'est-à-dire l'UDC et «Ensemble à gauche »). Et c'est marrant, mais on voit pas beaucoup de cohérence entre le prononcement des partis dans les débats budgétaires au Conseil Municipal de la Ville et au Grand Conseil du canton. En Ville, la droitunie (MCG compris) ne se satisfaisait pas d'un budget équilibré, mais au canton, elle (sauf l'UDC) s'en satisfait. En Ville, la droitunie (MCG compris) exigeait que les investissements soient autofinancés, au canton elle ne l'exige plus (sauf l'UDC). En Ville, elle beuglait contre l'augmentation de la dette, au canton, elle fait silence. En Ville, l'UDC avait rallié la droitunie, au canton elle a voté contre elle. En Ville Ensemble à gauche a voté le budget et au canton, Ensemble à Gauche a voté contre. Et tout ça est d'autant plus curieux que dans tous les groupes (sauf erreur) on a des gens qui siègent à la fois au Conseil Municipal de la Ville et au Grand Conseil du canton. Et qui votent donc différemment dans un cas et dans l'autre. Peut-être qu'en faisant deux demi-cantons de Genève, on clarifierait les votes ?  Ou alors, en interdisant le cumul des mandats ? Non, ça, ça chagrinerait trop de ceux qui s'y livrent...

Joël Dicker a été désigné « Genevois de l'année » 2013 par 62 voix au sein d'un « panel »  de 255  lecteurs de la « Tribune de Genève » supposés être représentatifs de son lectorat Dicker a été élu devant Pierre Maudet (37 voix), le cancérologue Pierre-Yves Dietrich (29 voix) et 17 autres personnes (tous les nominés l'ont été par la « Tribune » elle-même, des fois que quelqu'un dans le panel ait une idée personnelle), dont les illustres François Longchamp, Ernesto Bertarelli, Nabilla et Mauro Poggia (ce qui rend d'autant plus incompréhensibles les absences de Pascal Décailler et Marc Bonnant). Félicitations tout de même  aux heureux lauréats. Mais un regret, néanmoins : qu'il n'y ait aucun écrivain dans le lot des nominés et récompensés...

On est soulagés : on continuera a nous voir sur Léman Bleu séancer au Conseil Municipal, puisque la Ville de Genève a signé une nouvelle convention avec la télé locale, qui transforme la subvention qu'elle lui accorde en subvention générale, non liée à la retransmission des séances du parlement local, ce qui était désormais illégal et ce qui fait que la convention passée entre la télé et le canton a été dénoncée au 31 décembre 2014, avec pour effet possible la fin de la retransmission des séances du Grand Conseil. Alors comme ça, les conseillers municipaux vont pouvoir s'ébrouer en direct à la télé, et pas les députés ? On sent qu'il y en a qui vont être jaloux. Et qu'il y a même des cumulards qui vont continuer à cumuler les deux parlements rien que pour que leurs copains les voient dans le poste sévir dans l'un des deux. A quoi ça tient, quand même, la présence politique...

La fête à neuneu du 31 décembre, organisée par la Ville de Genève après que deux organisateurs privés se soient bouffé le nez au point qu'aucun des deux ne l'organisera, a fait groumer des élus de droite, qui n'y voient qu'une beuverie. Ce qu'elle est, d'ailleurs, aussi. Commentaire de notre honoré chef de groupe socialiste au Conseil Municipal : « je ne fête ni le 31 décembre ni le 1er août à l'eau gazeuse ». Ouais, Grégoire, il se réserve la flotte pour le 1er mai. C'est beau, un militant responsable. Et rare.

Le président du PDC suisse, Christophe Darbellay avait promis d'aller à Lourdes à pied si les deux candidats de son parti au Conseil d'Etat genevois étaient élus. Ils l'ont été. « Nous allons donc honorer cet exploit. Un miracle ! », a-t-il du se résigner à admettre. Mais comme il est quand même PDC, Darbellay, il a... disons adapté son propre gage : il va pas aller à Lourdes à pied d'un seul coup, 900 kilomètres à pinces, c'est long (un mois de marche), mais par petits bouts, en deux ans, accompagné parfois du conseiller national valaisan Yannick Buttet et des conseillers d'Etat genevois Dal Busco et Barthassat.  Et encore heureux qu'il n'y a eu trois PDC d'élus à Genève , parce qu'alors, Darbellay il aurait dû pousser jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle. Au moins. Ou La Mecque, allez savoir...

Des nouvelles de Jean-Charles Legrix... qui ? Meuh voui, vous savez bien, le gros UDC que ses collègues de la Municipalité de La Chaux de Fonds ont placardisé pour faits de harcèlement de son personnel (et quelques peccadilles annexes). Après que la Cour de droit public neuchâteloise ait ordonné de rétablir Legrix dans ses fonctions de Conseiller communal (membre de l'exécutif, donc), vu qu'aucune disposition légale ne permet à Neuche de virer un magistrat, la Municipalité, qui a fait recours au Tribunal fédéral contre le recours de Legrix, a fait trois propositions à son membre importun, qui les a refusées toutes les trois : lui confier un dicastère sans personnel (et donc sans personne à persécuter), ou un dicastère coiffant des services suffisamment structurés et hiérarchisés pour pouvoir lui résister, genre police municipale, ou enfin le faire « coacher » ou lui coller une médiation. En réponse à quoi, Legrix a proposé la démission collective de toute la municipalité (et de tous les remplaçants possibles des démissionnaires) et l'organisation de nouvelles élections. Et si ça marche pas, il va proposer quoi ? De changer la population de la Chaux de Fonds pour la remplacer par une population à sa botte et à son image? parce que si c'est ça, on a à Genève quelques milliers d'électeurs MCG à fourguer, on sait pas quoi en faire...


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