Fonds de tiroir

Election  partielle à la Municipalité de Bernex : la gauche renonce à présenter une candidature contre celle du PDC, à la succession du désormais Conseiller d'Etat Serge Da Buasco, mais la droite de la droite (l'UDC et le MCG) en présente deux, de candidatures. Pour un seul siège. Et prétend même faire liste commune. Avec donc deux candidats sur la même liste, mais pour un seul siège. En job sharing ? . C'est ça, la « Nouvelle Force »... Pour l'élection du Procureur Général (un seul siège, aussi), ils vont présenter combien de candidatures contre Jornot? A supposer, bien entendu, que Jornot leur déplaise : en fait, il a mené une politique qui leur convient parfaitement -d'où, d'ailleurs, on dit ça au passage, la légitimité d'une contre-candidature de gauche...?

Entretien du « Temps » avec le Conseiller d'Etat MCG (faut s'y faire) Mauro Poggia, le jour de l'Escalade (11 décembre, du moins si on utilise l'ancien calendrier julien en vigueur en 1602...). Lequel, élu d'un parti qui a construit tout son succès sur le discours anti-frontalier, commence par assurer que « le frontalier qui travaille bien n'a rien à craindre ». Un peu comme le Genevois qui n'en fout pas une rame, quoi. Et puis, à la question : « le personnel frontalier est-il surreprésenté» aux hôpitaux universitaires genevois ? Poggia répond le contraire de ce quie son parti beugle depuis des années: « Il y aurait trop de frontaliers s'il y avait des personnes demandeuses d'emploi à Genève qui pourraient faire (leur travail », or, à « la connaissance » de Poggia, « il n'y en a pas. ou alors très peu ». Ben voilà, il n'a plus qu'à présenter ses excuses aux électeurs à qui on serine depuis des plombes que la crise, le chômage, tout ça c'est la faute aux frontaliers.  La lucidité ou l'honnêteté venant avec l'élection, c'est un petit miracle de la démocratie.

«  Que va-t-il se passer si Nyon devient la seule ville francophone à autoriser (le spectacle de Dieudonné) ? » , s'inquiète le magistrat municipal en charge de la culture à Nyon... qui explique  : « Nous ne voudrions pas voir des groupes extrémistes et antiracistes s'affronter dans nos rues » ... Ben quoi, l'antisémitisme, c'est assez paléo, non ? ?

A la surprise générale (non, on rigole, là...), le Procureur Général genevois Olivier Jornot, PLR, est candidat à sa propre succession, lors des élections judiciaires du 13 avril (les premières auxquelles il sera candidat, puisqu'il n'a été élu au poste qu'il occupe que par le Grand Conseil, après avoir réussi avec d'autres à pousser dehors son prédécesseur, le radical Zappelli...) Son élection sera-t-elle tacite ou disputée ? Elle sera disputée, puisque l'avocat de gauche Pierre Bayenet sera candidat, ce qui devrait permettre une  belle confrontation, politique puisque démocratique, entre un candidat de toute la droite ayant mené une politique de droite toute (en remplissant la prison au-delà de sa capacité de contenance, et en proposant un projet autoritaire de « gouvernance » du pouvoir judiciaire, après s'être illustré comme député initiateur d'une inmbécile loi contre la mendicité et d'une liberticide loi sur les manifestations), et un candidat de gauche à l'opposé de cette politique. Un candidat de gauche soutenu par qui ? par les Verts et le PS comme il serait logique, et même cohérent ? Ou alors,  la joueront-ils pusillanime, à l'image de ce qu'ils décidèrent lors de l'élection partielle au Conseil Administratif de la Ville, en refusant de soutenir la candidate du Parti du Travail (qui, il est vrai, ne fut même pas soutenue par la coalition de la « gauche de la gauche ») contre le candidat de la droite démocratique, Guillaume Barazzone, lequel, quelques mois après avoir été élu à l'exécutif municipal genevois, ajoutait à ce mandat celui de conseiller national. Bon, comme on est optimistes de nature, on part du principe que la gauche soutiendra la candidature de gauche. Mais comme a aussi un minimum d'expérience, on attend de voir pour en être sûr. Pourtant, l'enjeu n'est pas mince : le procureur Général est le troisième personnage de la République dans l'ordre protocolaire, mais surtout, et moins anecdotiquement, c'est lui qui, selon la constitution, « définit la politique présidant à la poursuite des infractions ». Comment défendre, politiquement, une abstention de la «  gauche gouvernementale » quand il s'agit de choisir un tel magistrat avec un tel pouvoir ?

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