Brèves de comptoir

Selon l'Office cantonal de la statistique (OCSTAT), le parc immobilier genevois a grandi de 0,8% en 2013, soit une augmentation de 1345 logements (1288 logements neufs, 333 logements issus de transformations, pour 276 logements détruits). C'est 562 de moins qu'en 2012 et un chiffre inférieur à la moyenne de la période 2000-2012 (1426). En terme de construction, les bons élèves sont la ville de Genève (37% des nouveaux logements 2013) et Veyrier (12%). 1615 autorisations de construire ont été délivrées l'année dernière. C'est 3% de moins qu'en 2012. Mais pas de panique : Maudot et Jornet ont des tas de projets de nouveaux logements. En prison(s), d'accord, mais en période de pénurie, on va pas faire les difficiles, hein ? Surtout que comme on l'a vu la semaine dernière à Champ-Dollon, Jordot et Mornet assurent l'animation.

Dans un sondage qui n'a finalement pas été publié, Dominique Strauss-Kahn s'est trouvé en tête des personnalités politiques qui « pourraient faire mieux que François Hollande »... Voui, mais dans quelle position et avec qui, au juste ?

Genève pourrait être le « futur siège mondial d'Internet », nous écrit « Le Temps » du 14 février. En effet, la quasi totalité des Etats en ont marre de la mainmise des Etats-Unis sur le réseau mondial, surtout après les révélation sur l'espionnite pulsionnelle dont les USA font preuve. L'Union Européenne, le Brésil, la Suisse, entre autres, plaident donc pour une «gouvernance multipartite» de la Toile, assumée par des organisations internationales. Sous pression, les USA font mine de ne pas y être opposés, et d'accepter que l'Icann (l'organisme américain chargé de l'attribution des noms de domaine pour le monde entier, supervisé par le secrétaire américain au Commerce) ait désormais un statut international et soit supervisé par plusieurs acteurs. Mais ils refusent que la supervision de l'Internet soit assumée par l'organisation internationale gouvernementale la plus logiquement vouée à le faire, l'Union Internationale des Télécommunications. Or c'est à Genève que la majorité des décisions liées au Réseau sont prises, par une vingtaine d'organisations internationales gouvernementales ou non (dont l'Internet Society). Genève serait donc le lieu idéal pour installer un Icann nouvelle formule, internationalisé et sous « gouvernance multipartite ». Ce qui ferait une nouvelle organisation internationale à Genève. Avec de nouveaux emplois de fonctionnaires internationaux, si c'est une organisation gouvernementale, ou de salariés d'une organisation internationale non-gouvernementale. Mais comme il paraît, après l'adoption de l'initiative udéciste sur l'«immigration de masse», que les salariés étrangers vont être contingentés, et qu'il est évident que ce n'est pas le « marché du travail » suisse qui va pouvoir fournir les spécialistes dont le nouvel organisme aura besoin, on se demande déjà comment faire. Peut-être qu'en installant la nouvelle organisation à Ferney-Voltaire ou Annemasse... c'est toujours à Genève, après tout, sans même être en Suisse...

Il aurait peut-être fallu le dire, le répéter, l'asséner avant le vote du 9 février sur l'« immigration de masse», mais les données de l'Office fédéral de statistiques indiquent clairement que la «  libre » circulation n'a pas eu pour effet d'attirer en Suisse une masse de profiteurs étrangers de l'aide sociale. En fait, la part des ressortissants européens (seuls concernés par la «libre» circulation) qui bénéficient de cette aide ne diverge que faiblement de la part des résidents permanents (3,1 % en 2012). Bon, et alors ? On s'en fout des chiffres et de la réalité qu'ils illustrent : les étrangers c'est rien que des étrangers et les immigrants c'est rien que des étrangers qui viennent du dehors pis c'est tout, alors on continuera à dire que c'est rien que des profiteurs même si c'est pas vrai, et pis voila. Non mais, on va quand même pas laisser des statistiques sûrement produites par des intellectuels de gauche vivant dans des villes romandes nous empêcher d'être cons si on a envie d'être cons, on est dans un pays libre ou bien ?

Selon le « Matin Dimanche », des policiers genevois bénéficieraient de petits avantages d'une entreprise de dépannage (Auto-Secours) en échange d'un petit favoritisme dans l'attribution des dépannages et des enlèvements de voitures : emprunt gratuit ou à moitié prix de véhicules utilitaires, réparations gratuites ou à moitié prix des voitures personnelles des policiers, restitution de la voiture de l'un de leur proche après qu'elle ait été enlevée, etc. Pour des policiers, recevoir des avantages personnels peut conduire à leur licenciement, mais le porte-parole de la police précise qu'aucun policier n'a été sanctionné ces dernières années pour avoir accepté des « avantages personnels de la part d'Auto-Secours », dont le patron ne conteste pourtant pas en avoir accordé, mais explique qu'il ne s'agit que de gestes d'amitié. Ah ben si c'est une question sentimentale, alors... 

L'UDC propose, au nombre des mesures de concrétisation de son initiativalacon, la limite du droit au regroupement familial pour les  ressortissants de l'Union Européenne : seuls leurs conjointes, ascendant-e-s directs et descendant-e-s direct-e-s pourraient désormais en bénéficier. Et encore : à condition que les ressortissants concernés ne soient ni au chômage, ni à l'aide sociale, ni bénéficiaire des prestations complémentaires à l'AVS ou l'Ai -en ce cas, pas de regroupement familial possible.  Et gentiment, l'UDC demande au Conseil fédéral d'aller négocier ce truc, totalement incompatible avec les règles européennes, avec l'Union Européenne. Ils sont modérés, les udécistes, ils n'ont pas demandé tout de suite au Conseil fédéral in corpore (sauf Ueli Maurer) d'aller se tirer une balle dans la tête à Bruxelles.

Commentaires

Articles les plus consultés