Brèves de comptoir
Invitation d'Ueli Maurer à la télé alémanique, mi-avril, à propos de l'achat des « Gripen » : le présentateur de l'émission « Rundschau » signale que l'Autriche a moins d'avions de combat que le Conseil fédéral propose d'en acheter de supplémentaire pour la Suisse, après qu'un reportage diffusé avant l'entretien ait illustré les cas autrichien, tchèque et hongrois, et qu'un expert allemand ait estimé que les avions de combat dont la Suisse dispose déjà lui suffisent. Ueli der Soldat s'énerve : le reportage est « tendancieux », les question aussi, la prestation du journaliste est « faible » et tout ça, c'est kafr de la part d'une télé publique qui touche de l'argent public. Et qui donc devrait s'abstenir de suggérer des comparaisons défavorables à un projet gouvernemental. Bref, il a une conception assez poutinienne de la liberté d'information, Ueli Maurer...
Alors comme ça, en liquidant la division des Affaires économiques de son département, le Maudet en chef voudrait carrément la remplacer par une sorte de service de renseignement chargé de surveiller les places économiques concurrentes de Genève? L'info est sortie fin avril dans « Le Matin Dimanche », et il ne nous semble pas qu'elle ait bouleversifié la République. Elle le mériterait, pourtant. D'abord, parce que ça fait quand même plaisir d'apprendre que Pierre Maudet ne pense pas uniquement à la constructions de nouvelles prisons. Ensuite, parce qu'elle illustre assez joliment la concurrence effrénée que se livrent des villes, des régions, des pays, pour attirer à elles et eux entreprises et milliardaires, à coup de cadeaux fiscaux, d'avantages matériels, d'octroi de terrains et de privilèges divers, de possibilités de contourner les lois sociales et les protections du travail -bref, une vraie jungle. Donc, le service envisagé par Maudet 007 devrait non seulement « vendre Genève à l'étranger » -faire le trottoir mondial, quoi-, mais aussi assurer une « veille stratégique et technologique » et recueillir toutes les infos utiles sur les « concurrentes » étrangères de Genève. Qui font déjà de même, nous assure-t-on : « des centaines d'espions économiques se baladeraient ainsi régulièrement en Suisse » pour ratisser les foires et les salons, et détailler les promotions économiques engagées par les collectivités publiques. Y'a de la vie, dans la jungle. Et nous aussi, on veut jouer avec les grands prédateurs. Qu'on se le dise, au fond des zones franches d'Extrême-Orient : la Grande Genève est en marche, et rien ne saurait l'arrêter. Sauf une bonne Genferei bien de chez nous. Mais cette spécialité locale que le monde devrait nous envier n'a pas l'air de l'intéresser...
On se souvient qu'un udéciste bien inspiré (Blocher, peut-être, on ne sait plus vraiment) avait trouvé malin de comparer les Welches à des Grecs feignasses pensant plus à s'amuser et à picoler qu'à bosser. Eh ben non : le calendrier des jours fériés en Suisse, qui les détaille par cantons ( www.feiertagskalender.ch) nous prouve qu'au contraire, des 26 cantons de notre industrieuse Confédération, Sion, Neuchâtel, Genève et Vaud sont de ceux qui jourférient le moins et que ceux de Suisse centrale (Schwytz, Lucerne, Obwald, Uri, Zoug, Nidwald) de ceux qui accumulent le plus de ce genre de congés. Les plus feignasses étant les Schwytzois, avec 17 jours fériés par an, les plus turbinants les Grisons (et les Appenzellois des Rhodes extérieures) qui n'en ont que huit, juste derrière les Genevois, Vaudois et Bernois qui n'en ont que neuf. Tiens, d'ailleurs, c'est marrant, les cantons historiquement protestants s'arrêtent moins souvent de bosser que les cantons historiquement catholiques. Les papistes, c'est rien que des feignants. Allez, on va relire Max Weber, « L'Ethique protestante et la naissance du capitalisme », pour se reposer...
Par arrêté du Conseil d'Etat du 7 mai 2014, les résultats de l’élection du Procureur général du 13 avril 2014 ont été validés. L'arrêté sera publié dans la Feuille d'avis officielle du vendredi 9 mai 2014. Mais on attend toujours la publication des résultats détaillés, par listes. Bon, il s'en fout, le Conseil d'Etat, de savoir si la liste « Gauche socialiste et Jeunesse socialiste » a fait un bide ou un carton, mais nous, on s'en fout pas, parce qu'on veut savoir si ça vaut la peine ou pas d'être de vrais socialistes consciencieusement indisciplinés...
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