Brèves de comptoir

« Oui aux cabinets de groupe », nous dit le vice-président de la Jeunesse socialiste genevoise dans la «Tribune de Genève » d'aujourd'hui... ces jeunes, quand même... « cabinet de groupe »... peuvent pas dire « pissoir » comme tout le monde ?

Subitement, jeudi, les armes se sont tues en Syrie, les affrontements ont cessé en Ukraine, et au bas des grands escaliers d'Odessa, les mères, inquiètes, ont remis leurs bébés dans les poussettes et ont remonté les marches pour interroger les cosaques : mais qu'est-ce qui se passe pour la présidence du Conseil Municipal de la Ville de Genève ? Alors on t'explique, sestrenka : en février dernier, lors d'une séance du Conseil Municipal, une liste de signatures demandant la convocation d'une séance extraordinaire sur les conséquences du refus par le peuple de la vente des actions de la Ville dans son téléréseau, a mystérieusement disparu, alors que des signataires voulaient en retirer leur signature. Le vice-président du Conseil municipal, Olivier Baud, élu de la coalition de la gauche de la gauche («Ensemble à Gauche», dans son oxymore officiel) et vice-président du Conseil, a été accusé de l'avoir subtilisée. Lui s'en est défendu en accusant la secrétaire du Conseil Municipal, avant que la liste en question ne soit retrouvée, toujours mystérieusement, dans la serviette d'un autre élu d'« Ensemble à Gauche ». Un petit épisode assez pitoyable (on dit : « pitre-oyable » ? on devrait...) qu'on pensait avoir été clos par les excuses présentées à la secrétaire du Conseil Municipal par Olivier Baud et par son chef de groupe. Seulement voilà, les élections municipales, à Genève, c'est dans moins d'un an. Et les partis (surtout certains) ont un intense besoin de faire parler d'eux, de se faire voir, entendre, lire. Et le principal parti de la droite locale, le PLR, qui veut récupérer un siège dans l'exécutif municipal (et une partie de ceux, nombreux, qu'il avait perdu lors des dernières élections, en 2011), a réchauffé cette vieille histoire pour contester l'accession programmée à la présidence du Conseil Municipal d'Olivier Baud, actuel vice-président,  au nom d'une coutume de « tournus »  entre forces politiques, ne reposant sur aucune règlement, loi ou constitution, mais à laquelle tous les groupes du parlement municipal semblent tenir comme un borgne à la prunelle de son oeil. Bref, le PLR menace de lancer un candidat contre Olivier Baud si celui-ci se présente, le PDC (le petit frère de la droite) annonce que dans cette hypothèse, il soutiendra le candidat du PLR, l'extrême-droite se marre et les socialistes et les Verts se demandent à quoi on joue. Du coup, « Ensemble à Gauche » se premnd péour Manouchian, nous la joue résistance héroïque, donne de l'olifant pour Olivier et proclame que « ça sera lui et personne d'autre ».

Alors voilà, sestrenka, pourquoi l'angoisse monte, la crise menace, l'affrontement s'annonce, sur la question, fondamentale puisqu'il s'agit de savoir quel fondement poser sur quel siège : qui va être président du Conseil Municipal de la Ville de Genève dans trois semaines.
Mais nous, quand même, naïfs comme on est, on s'interroge bêtement : sachant que le Conseil Municipal est partagé en deux camps quasiment égaux (la gauche -PS, verts, Ensemble à Gauche- et la droite -PDC, PLR, UDC, MCG), que les votes sur les enjeux politiques les plus importants (le budget, par exemple) s'y gagnent et s'y perdent souvent à une ou deux vois près, que le président ou la présidente ne participe aux votes qu'en cas d'égalité des voix, et que le groupe (et le camp, gauche ou droite) qui asseoit l'un-e des sien-nes à la présidence perd une voix et fauit cadeau d'une autre au camp d'en face, pourquoi diable les uns et les autres tiennent-ils si ardemment à faire élire leur candidat-e à ce fauteuil d'amputé politique ? C'est juste de la connerie ou carrément du masochisme ?

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