La vie des bêtes politiques genevoises (bon, pas les grands fauves, disons : les
animaux de compagnie) : le trésorier du PLR, Alexandre de Senarclens, a
démissionné de la présidence du parti et déclaré que le président,
Alain-Dominique Mauris, avait fait son temps. Riposte du président : pisque
c'est comme ça, on va renforcer la présidence, y ajouter deux ou trois personnes
de plus, abandonner la recherche d'un équilibre entre anciens radicaux et
anciens libéraux et permettre au président de s'entourer d'une « équipe, élue et
sanctionnée par l'assemblée », genre « si je coule, vous coulez avec moi », au
lieu de le contraindre à travailler avec « des personnes différentes » (c'est
vrai ça, la différence des personnes, c'est toujours le bordel -les clones, y'a
que ça de vrai). Bon, bref, le président du PLR veut un bureau politique à sa
botte : « c'est un gage de loyauté », croit-il -comme si on pouvait être trahi
par d'autres que ses amis et ses féaux... N'empêche que c'est quand même marrant
de trouver un des derniers staliniens de la place à la tête du PLR... $$« La
France, cancre d'une zone euro convalescente », titre la «Tribune de Genève » du
24 avril, au-dessus d'un papier consacré aux déficits publics dans la zone euro.
C'est un de nos petits plaisirs, à Genève : casser un peu de sucre (de
betterave) sur les Français. Une bonne viellle querelle de voisinage entre
cousins, quoi. Seulement là, fallait pas que la «Julie» publie pour résumer son
papier une infographie sur le « déficit et la dette publics dans la zone euro en
2013 ». Pas seulement parce que ça inciterait certains à comparer dette et
déficit français à dette et déficit genevois, mais surtout parce que les
chiffres publiés démentent le titre sous lequel ils sont publiés : certes, le
pourcentage du déficit èar rapport au PIB est plus élevé pour la France qu'en
moyenne des 18 pays de la zone euro, avec 4,3% contre 3,0 %, mais ça ne fait pas
de la France le cancre de la zone : même sans tenir compte des pays du sud de
l'Europe (Portugal, Espagne et Irlande) qui ont des déficits publics supérieurs
à ceux de la France (de 4,9% du PIB au Portugal à 12,7 % en Grèce), on retrouve
la Grande Bretagne largement au-dessus de la Gaule : 5,8 % au Royaume-Uni, 7,2 %
en Irlande. Quant à la dette, la France, avec une dette équivalant à 93,5 % de
son produit intérieur brut, est dans la moyenne européenne (92,6%), pas au fond
de la classe près du radiateur. Et de toute façon c'est bien beau, ces chiffres,
mais ça ne dit rien de ce que les déficits publics et la dette financent : des
écoles, des hôpitaux, des voiries, ou la corruption et les prébendes ? Parce
que la question politique, ce n'est pas celle du volume du déficit, mais celle
de son contenu... Mais ça, c'est évidemment, peut être un peu plus compliqué à
expliquer, et à résumer en un titre...
On en apprend de belles sur notre copine Magali, dans « Le Matin Dimanche » de
dimanche dernier : qu'elle a grandi dans un « carcan catholique » avec un père
« officier saint-cyrien », que son fils est conseiller municipal PLR, qu'il la
traite de « cryptostalinienne », qu'elle « se met souvent des gens à dos car
elle les attaque de front » (faudra qu'on nous explique comment elle fait pour
se mettre à dos des gens qu'elle attaque de front : elle s'en prend à des
antipodistes ?) et qu'elle «a aussi des amis de droite» (des antipodistes de
droite, donc...) L'article est signé Adrià Budry Carbà. Il a pris un pseudo
compliqué, Pierre Gauthier...
Merci au « Courrier » de samedi de nous avoir rappelé qu'au Conseil national,
quand Carlo Sommaruga a proposé de pouvoir lever le « droit au secret » des
ecclésiastiques pour qu'ils ne puissent plus s'en prévaloir en cas d'actes
pédophiles, « les milieux les plus favorables à l'initiative (de la Marche
Blanche pour l'interdiction professionnelle, automatique et à vie, des
pédophiles condamnés) ont été les plus virulents à l'encontre de cette
proposition » . Comme quoi, y'a des « luttes contre la pédophilie » qui ne sont
en réalité que des postures...
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