Brèves de comptoir


Ils sont pas contents, les habitants de Bernex, et ils ont raison. On leur avait promis le retour du tram (il nous souvient en effet avoir pris un tram 2 qui, jusque dans les années soixante, allait des Eaux-Vives à Bernex village), et ils doivent se contenter d'un machin qui s'arrête à la croisée de Confignon. Alors ils ont pétitionné au Grand Conseil pour que le tram Cornavin-Onex-Bernex aille en effet jusqu'à Bernex. Soit un prolongement d'un kilomètre et demi, pour un coût total de 65 millions, dont 26 à la charge de la Confédération. Mais le canton retarde ce prolongement au prétexte de restrictions budgétaires. Dans un des cantons les plus riches de Suisse, ça fait un peu ricaner. Et puis, il y a les inévitables oppositions des riverains, qui veulent bien du tram, à condition qu'il ne passe pas devant chez eux. D'ailleurs, y'a pas que le tram de Bernex qui est ensablé : y'a aussi la plupart des lignes en direction de la périphérie française de Genève (la 15, pour Saint-Julien d'un  côté et le Grand Saconnex de l'autre, les lignes prévues vers Annemasse et Saint-Genis... Ouais, ben la version genevoise d'« Un tramway nommé désir », c'est vraiment un navet de série Z...

Y'en a à gauche qui doutent de rien : déposer une motion au Conseil Municipal pour demander un débat sur le projet culturel qui justifie le crédit de "restauration et rénovation du Musée d'Art et d'Histoire" : « Restauration et extension du Musée d'Art et d'Histoire : quel contenu culturel, quelles garanties éthiques ? ». La motion demande au Conseil administratif de présenter au Conseil Municipal, avant le vote du crédit pour la restauration et d'extension du Musée d'Art et d'Histoire, un rapport spécifique sur les implications, les intentions et les contenus de ce projet s'agissant de
- la politique muséale du MAH
- les liens et collaborations entre le MAH et les autres musées genevois, ainsi que les autres institutions culturelles genevoises, y compris les établissements d'enseignement public et de recherche
- les garanties éthiques, et les moyens d'en assurer le respect (tel que, par exemple, un audit des collections du MAH), quant à la provenance des objets et oeuvres constituant les collections du musée, et les expositions temporaires.
C'est ça, la gauche dugong : passer les bornes jusque là ousque y'a plus de limites... un débat de politique culturelle sur la rénovation du Musée d'Art et d'Histoire. Non mais ils se croient où, ces fouteurs de boxon ?

« Le Temps » ayant eu l'outrecuidance d'écrire que le PLR n'avait été d'aucun soutien à son Conseiller fédéral Didier Burkhalter dans le débat sur les relations avec l'Union Européenne, l'ineffable vice-président dudit PLR, Christhihan Lüscher, se récrie : « le PLR a toujours été unanime pour soutenir son conseiller fédéral ». Et pourquoi alors le PLR n'a-t-il toujours pas apporté son soutien à la proposition de Burkhalter de faire voter le peuple sur le maintien ou non des accord bilatéraux ? Parce que « le PLR n'a pas l'habitude de se précipiter de manière irréfléchie ». En fait, le PLR attend sans doute que la votation ait eu lieu pour dire si c'était une bonne idée qu'elle ait eu lieu... « Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs» , ajoute Lüscher. On voit mal Burkhalter en charrue, mais on voit bien qui sont les boeufs.

Après le refus du peuple d'accepter la proposition du Conseil fédéral, soutenu par tous les partis de droite, d'acheter les avions de combat Gripen, les ténors des partis de droite se sont empressés de se rejeter les uns sur les autres la responsabilité de cet échec. Champion de ce jeu de «SchwarzPeter », le président du PDC, Christophe Darbellay, qui déclare au «Temps » que « l'UDC ne peut pas piloter l'armée », alors que le PDC s'était empressé de se débarrasser, précisément sur l'UDC, de la responsabilité de la campagne pour les « Gripen ». C'est tout le PDC, ça : courageux après le vote, mais pas téméraire avant...

Le dernier navet du bestselleur brésilien Paulo Coelho semble plus
navrant encore que les précédents, qui faisaient pourtant déjà très fort
dans le genre tartignolle : L'auteur « semble avoir conçu ce livre à la
va-vite, commettant des bourdes qui laissent le lecteur pantois »,
constate la « Tribune de Genève », qui note une « intrigue aussi banale
que mal ficelée », une langue « pauvre », un style «indigeste», des
incohérences et des erreurs dans la description des institutions
genevoises et suisses (le roman a Genève pour cadre), une «mauvaise
traduction» du portugais (dans lequel le livre a été écrit), des fautes
de grammaire, etc... Bon, peut-être que Coelho fait écrire ses bouquins
par un «nègre», mais il aurait quand même pu en choisir un autre que
Medeiros...

La crise syrienne est la plus grave crise humanitaire depuis la Guerre
Mondiale : c'est Didier Burkhlater, président de la Confe, qui l'a, dit,
faisant chorus aux autres chefs d'Etat européens. Et comme on est le
pays du droit humanitaire, on a décidé d'accueillir des réfugiés
syriens. Oh, pas des milliers, 500. On risquait déjà pas d'être
submergés, mais en fait, on en a accueilli dix fois moins (44 à la
mi-avril), si on ne compte pas ceux qui ont de la famille en Suisse ou
suivent la procédure traditionnelle (et restrictive) de l'asile
politique. Et ces 44 Syriens, faudrait encore, selon Oskar Freysinger,
qu'on s'assure qu'ils soient chrétiens. Et on qu'appose un tampon M sur
les passeports des autres, comme on le faisait avec un tampon J sur les
passeports des juifs pendant la Guerre Mondiale ? « Les cons, ça ose
tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît » (Michel Audiard). Les génies
des alpages aussi.

« Un socialiste a-t-il droit à un appartement à 3 millions »,
s'interrogeait gravement « Le Matin Dimanche » du 4 mai, après que le
Conseiller municipal UDC Eric Bertinat ait, en reprenant une
notification de la Feuille d'Avis Officielle (on rappellera au passage
que si les ventes d'appartements sont annoncées dans la FAO, c'est parce
que la gauche a réussi à empêcher la droite de mettre fin à cette
transparence...), à propos de l'acquisition par Micheline Calmy-Rey d'un
appartement à presque ce prix dans un quartier plutôt huppé. Alors on
révèle : cet achat, ça fait partie d'une stratégie planifiée, à long
terme, d'infiltration de socialistes dans les bastions électoraux de la
droite  genevoise. Et c'est Calmuche qui s'y est collée en premier. De
toute façon, c'est pas une question de «droit» ou non à un appartement à
3 millions, c'est juste une question de moyens. Et c'est quand même plus
digne d'utiliser les siens pour se loger que pour boursicoter.  Mais
faut s'y faire (et nous-même, on a de la peine), le temps où le
socialiste typique crêchait dans un taudis et faisait les poubelles pour
se nourrir, ce temps est révolu depuis belle lurette.

On a retrouvé le corbeau qui a cafté sur les poursuites pour dettes du
socialiste neuchâtelois Matthieu Béguelin, auxquelles la presse a
largement fait écho : c'est un membre de la direction du PLR, ancien
conseiller communal du Val-de-Travers. Il a demandé et obtenu, sans
motif le justifiant, des extraits de poursuites contre Béguelin,  sur
cinq ans. Il jure ne pas les avoir lui-même transmis à la presse, mais
seulement à un membre du PLR (dont il refuse évidemment de donner le nom
-ce qui nous évite au moins le coup du « mec-qui-passait-par-là-et-que-je-connais-pas-et-que-j'ai-jamais-revu-ensuite »). C'est le nouveau style du PLR, ça : à Neuche, il transmet à la
presse des documents confidentiels sur la situation d'un adversaire
politique, à Genève il prétexte des états d'âme « éthiques » pour
réchauffer une connerie commise par un conseiller municipal d'« Ensemble
à Gauche » et contester son élection à la présidence du Conseil
Municipal. On se staufférise plein pot, au PLR. On attend maintenant les
dégueulis contre les frontaliers, les homosexuels et les Rroms, ou on
prévient le PLR avant qu'il ait franchi la limite du politiquement
lamentable ?



Comme les Suisses ont refusé de claquer trois milliards pour acheter des avions de combat Gripen, mais que les trois milliards en question ont déjà été inscrits au budget de la Confédération, voilà qu'on se demande à quoi on va bien pouvoir les utiliser : côté militaires, on songe à acheter d'autres avions de combat, ou des drones, ou des missiles. Ou à renforcer les services de renseignement. Ou à moderniser les avions de combat dont on  dispose déjà. Côté autorités fédérales et cantonales, on  pense plutôt à utiliser cette manne pour compenser les pertes fiscales qu'entraînera la réforme à venir de la fiscalité des entreprises, qui, pour obtenir un taux d'imposition unique des entreprises étrangères et suisses, en augmentant un peu celui des entreprises étrangères, baissera celui des entreprises suisses. On en a, des dilemmes de riches, dans ce pays... Trois milliards de francs, ça suffirait pour éradiquer une maladie endémique tuant chaque année des centaines de milliers de personnes, mais évidemment plutôt dans le tiers-monde... Ou nourrir dix millions d'affamée pendant une année... ouais, bon, aussi dans le tiers-monde... ou chez nous, pour assurer le financement de l'assurance vieillesse et de l'assurance invalidité pour les dix ans à venir... on parie combien qu'ils ne serviront pas à cela, ces trois milliards ?




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