Brèves de comptoir


Fâché de deux reportages de la télé suisse romande (RTS) sur ses entourloupes fiscales et leur mécanisme, le pinardier valaisan coupeur de pinard, sponsor de manifestations sportives, et homophobe catho intégriste Dominique Giroud a tenté, et dans un premier temps réussi, grâce à la complaisance d'un tribunal du coin, d'en faire interdire la diffusion. Pour la première fois depuis quinze ans, la télé de service public aurait ainsi été censurée, sans même que la véracité du contenu des deux reportages ait été mise en cause, et sans que le tribunal ait pris la peine de visionner ce qu'il s'apprêtait à interdire. L'avocat de Dominique Giroud a expliqué sa démarche par le fait que son client n'était «ni un élu du peuple, ni un personnage public » (l'« affaire Giroud » en a pourtant précisément fait un personnage public...) et avait « le droit d'être jugé de manière neutre et impartiale ». Contrairement à la télé.  Finalement, sur recours de la RTS, la décision du tribunal valaisan a été cassée et les reportages que Giroud voulait faire interdire ont été diffusés. N'empêche, la prochaine fois que vous irez à la messe, vérifiez que le vin qu'on vous propose n'a pas été fourni par le pinardier homophobe. Non seulement on ne sait pas ce qu'il met dedans, mais en plus, il fout la gueule de bois. De bois de justice, même.

Le Conseil administratif de la Ville de Genève demande au Conseil municipal de lui ouvrir un crédit budgétaire de 900'000 francs destiné à financer l'aide apportée aux plus pauvres des habitants de la commune, ceux qui reçoivent une aide sociale cantonale insuffisante à leur assurer un revenu leur permettant de vivre n ormalement. Cette aide municipale est un droit, dont les bénéficiaires potentiels hésitaient jusqu'à présent à faire usage (la moitié d'entre eux y renonçaient, ou ne savaient même pas qu'ils avaient ce droit). Ce droit, qui a fait l'objet d'une campagne d'information de la Ville, ils le réclament désormais (il seront plus de 4500 l'année prochaine à le faire), et donc le financement prévu se révèle insuffisant. D'où la nécessité de le compléter. Et, évidemment, la droite, qui contestait déjà cette aide en estimant qu'elle fait « doublon » avec les aides cantonales (alors qu'elle ne fait que les compléter parce qu'elles sont insuffisantes), conteste son financement. Avec cet argument massue : il est injuste que les pauvres de la Ville soient mieux aidés que ceux des autres communes. On pourrait surtout trouver injuste que les pauvres du reste du canton ne bénéficient pas des aides nécessaires -non, ce que la droite municipale trouve injuste, ce n'est pas que les autres communes ne fassent pas leur boulot, ou que le canton ne fasse le sien que partiellement, c'est que la Ville fasse le sien. Et elle ajoute, par la voix du Conseiller municipal PLR (et candidat à la candidature au Conseil administratif Adrien Genecand) que de toute façon, 2000 francs de plus ou de moins par an, ça ne change rien à la vie de ceux qui le reçoivent. Ce qui en dit plus long sur la vie de ceux qui trouvent que ces 2000 francs ne changent rien que sur la vie de ceux qui y ont droit : quand on a un revenu de moins de 3000 francs par mois, 160 francs de plus, ça permet quoi? d'aller se boire un café par jour au bistrot, d'aller au cinéma une fois par semaine, de se payer un bouquin ou un restau une fois par mois. Un luxe, on vous dit... Salauds de pauvres !

Des producteur brésilien d'une «telenovela» (la version brésilienne des soap operas -autrement dit : généralement de gros navets) de la chaîne TV Globo voulait tourner dans des musées genevois et au Victoria Hall en les utilisant comme décors de halls de banques. Le Département de la culture leur en a refusé l'autorisation, sous prétexte qu' il veut promouvoir les lieux culturels comme des lieux culturels, pas pour incarner une banque. Et voilà, on croyait avoir élu Sami Kanaan au Conseil administratif et on se retrouve avec Jean Ziegler...

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