Brèves de comptoir


La Ville de Genève est propriétaire d'une villa dans le quartier de Frontenex. Dans cette villa logent, contre des loyers assez bas, quatre locataires de la Gérance Immobilière Municipale. Or la Ville voulait utiliser la villa pour y installer une crèche et des logements pour personnes victimes de maltraitance (autrement dit, des femmes battues, éventuellement avec leurs enfants). Elle a donc donné leur congé aux locataires pour pouvoir réaliser ses projets, sachant que lesdits locataires avaient largement les moyens de trouver un autre logement (et qu'elle leur en avait d'ailleurs proposés, qu'ils ont refusés).. Le Conseil municipal ayant courageusement refusé le crédit d'étude de la proposition de logements d'urgence, tout en acceptant celui de la proposition de crèche (c'est plus rentable électoralement), il a aussi exprimé son opposition à la résiliation des baux des locataires. Seul problème : il n'a rien à dire sur les baux de la Gérance immobilière municipale, et le Conseil administratif a donc décidé d'ignorer l'avis du Conseil municipal et de poursuivre la procédure de résiliation des baux jusqu'au départ des locataires, d'autant que ceux-ci n'auront pas de problèmes pour se reloger. Mais au sein du Conseil municipal, ça râle sec (à part au PS), à l'instar du Vert Alexandre Wisard qui évoque une «basse besogne indigne de la gauche ». Loger des femmes battues plutôt que des locataires friqués, c'est indigne de la gauche ? Ah bon... Dans une situation de pénurie de logements, de locaux pour les services publics et de lieux d'hébergement d'urgence, et la commune n'ayant pas le pouvoir de réquisitionner des logements vides et le canton qui l'a ne s'en servant pas, il faut bien, les besoins étant plus grands que les moyens de les satisfaire, faire des choix. En fonction de quels critères ? L'urgence, justement, ou le droit acquis du locataire à rester dans le logement qu'il loue même s'il a les moyens d'aller loger ailleurs et même s'il est propriétaire ailleurs ? Ben voilà, on a une fois de plus posé une question idiote. On ne se refait décidément pas...



A Zurich et dans plusieurs cantons, les entreprises font dans la protestation laïcarde : elles veulent s'affranchir d'une « relique du Moyen-âge », un impôt «ecclésiastique» au bénéfice des églises officielles (protestante, catholique et souvent également catholique-chrétienne). A Fribourg et dans les Grisons, des initiatives populaires proposant la suppression de ce denier du culte ont été refusées par le peuple (à trois contre un dans les Grisons). Une initiative du même genre a abouti à Nidwald. A Zurich, l'impôt religieux, obligatoire pour les entreprises (alors qu'il est facultatif pour les personnes physiques) équivaut à 10 % de l'impôt cantonal et rapporte 120 millions aux trois églises, qui tremblent de le perdre et de se retrouver, comme à Genève et Neuchâtel, devoir compter sur les contributions volontaires des fidèles -de moins en moins nombreux. Les Jeunes Libéraux, soutenus par le PLR et une partie de l'UDC, n'en ont pas moins proposé la suppression de la dîme religieuse -mais même la gauche s'oppose, aux  côtés du PDC et du Parti Evangélique à cette suppression. Ben dis donc, il est pas gagné, le combat pour la laïcité...



Enfin une bonne nouvelle à propos du Mundial de foot : le million de supporters qui feront le voyage du Brésil pourraient en ramener le virus de la dengue chez eux, surtout s'ils sont allés voir des matchs à Fortaleza, Natal et Recife. Les autorités sanitaires brésiliennes ont en effet relevé 450'000 cas de dengue depuis le début de l'année, dont 106 ont été mortels. Sinon, à défaut de la dengue, y'a aussi,  pas trop loin du Brésil, une épidémie de chikungunya qui sévit dans les Antilles françaises et vient de se déclarer en Guyane. Bon, tout ça, c'est seulement dangereux pour les supporters qui iront au Brésil. Pour ceux qui resteront chez eux, devant leur télé ou dans les « fan zone », la dengue ou le chikungunya ne sont pas vraiment une menace. La connerie, oui, mais comme elle est intrinsèque au supporter, on n'y fait plus vraiment attention.


Toutes les communes genevoises (sauf Hermance, en attente de l'élection du sien) ont changé de Maire, vu que c'est une règle de « tournus » annuel qui s'applique généralement à Genève, le canton voulant éviter d'avoir à faire à des magistrats communaux trop solidement installés. Surtout s'ils (ou elles) l'étaient en Ville de Genève. Et dans les 44 Maires qui ont pris leur fonction, quinze sont PLR, treize sont « sans parti » ou « entente communale » (dans les petites communes), sept sont PDC, six sont socialistes et trois sont verts. Restent sur la touche : l'UDC, le MCG et Ensemble à Gauche. Mais les six maires socialistes président les six communes les plus peuplées du canton (dont la Ville de Genève), abritant la majorité de la population. Maintenant, savoir ce qu'on va pouvoir faire de cette situation en soi assez intéressante, c'est une autre question. De toute façon, c'est pas notre genre de profiter de positions avantageuses. Pas du tout. Nous, on fait dans l'humilité. Ah oui, encore un truc : sur 44 maires, on ne compte que onze femmes. La parité, c'est une longue marche. En traînant le chariot à commissions.

Le 28 septembre, 7 Vendémiaire, jour des carottes, on aura un chouette menu de votations : à Genève, on votera (NON) sur l'initiative populaire de l'UDC « Pour une traversée de la rade » Et dans toute la Suisse, on votera (bof) sur l'initiative populaire des cafetiers-restaurateurs «Stop à la TVA discriminatoire pour la restauration !» et on votera OUI à  l'initiative populaire  « Pour une caisse publique d‘assurance-maladie ». Oualà. On en recausera d'ici là, promis.

La droite de la droite d'au fond à droite n'est pas contente : lors des célébrations officielles du 200e anniversaire de l'adhésion de Genève à la Suisse, on n'a pas chanté ce qu'elle attendait que l'on chante. Le MCG râle parce qu'on n'a pas chanté le Cé qu'è lainô (l'hymne genevois), l'UDC parce qu'on n'a pas chanté le Cantique suisse (l'hymne national). Bon, et alors ? On n'a pas chanté non plus l'Internationale, et on râle pas, nous... de toute façon, le Cé qu'è lainô, c'est un cantique protestant dont les paroles sont en savoyard, on allait pas le chanter devant des catholiques suisse-allemands. Quant à l'hymne national, il ne l'est que depuis quarante ans, alors pour le 200e, ça convenait pas. Le Ranz des vaches, peut-être, alors ?

Le Conseil d'Etat genevois annonce avoir « fait un nouveau point sur les conséquences de l'initiative populaire "Stop aux hausses des tarifs des Transports publics genevois !" (IN 146) acceptée le 18 mai dernier », contre son avis. Il a décidé de déposer un projet de loi destiné à différer la mise en application de l'initiative au 14 décembre, soit au changement annuel d'horaire, et de demander à la commission des transports du Grand Conseil « de bien vouloir réactiver rapidement l'examen parlementaire du projet de loi modifiant la loi sur les transports publics genevois, actuellement gelé devant cette commission », afin de « minimiser les défauts matériels » de l'initiative. Mais surtout, le Conseil d'Etat annonce qu'il « examine différents scénarios d'adaptation de l'offre résolument en diminution, avec les répercussions que cela est susceptible de comporter pour les usagers, afin de contenir les effets financiers dus à la mise en oeuvre de l'initiative». En d'autres termes, plutôt qu'accroître la subvention aux TPG pour leur permettre de maintenir leur offre, le gouvernement genevois entend faire payer aux usagers, par une réduction des prestations, le mauvais goût qu'ont eu les citoyens de voter pour une initiative que ledit Conseil d'Etat combattait. Mauvais perdant, hein ?

Titre du « Matin Dimanche ». du 1er juin, reprenant une phrase de l'écrivain Jérôme Leroy : « Dieu merci, le Front National, n'a pas d'allié potentiel ».. Ouais, ben si on en est à s'en remettre politiquement à Dieu, c'est vraiment qu'on est dans la merde...

   




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