Brèves de comptoir


Les poulets genevois ont des dents -mais ces carnivores d'occasion choisissent curieusement leurs proies : le député PDC Vincent Maître a fait l'objet d'injures et de menaces (genre : « le jour où vous aurez le malheur de faire appel au 117, je m'abstiendrai d'intervenir et vous laisserai dans votre merde») sur Facebook et sur messagerie électronique, de la part de policiers furax qu'il défende une révision de la loi sur la police (et l'abolition de quelques privilèges sociaux dont disposent les policiers) que les syndicats (on dira plutôt : la corporation...) de la police combattent. Du coup, tous les « politiques », de la gauche de la gauche à la droite de la droite, condamnent ces énervements policiers, même le parti des énervés (le MCG, donc), qui cependant leur trouve des excuses et des circonstances atténuantes.  Franchement, les gars, s'en prendre à un PDC, c'est  lâche, on est pas loin de la bavure, là...

Selon un sondage lancé pour le 50e anniversaire de l'expo nationale de 1964, et reprenant l'exercice du sondage censuré de l'époque («Gulliver»), 76 % des Suisses sont heureux, mais 60 % se sentent défavorisés dans leur quotidien du fait de leur revenu (ce qui confirme donc que le manque d'argent ne défaisant pas le bonheur, l'argent ne le fait pas), 15 % en raison de leur origine ou de la couleur de leur peau, 27 % en raison de particularités physiques ou de handicaps, et 35 % des femmes en raison du fait qu'elles sont femmes. Malgré quoi, dont, trois Suisses-ses sur quatre sont heu-reux. Ou résignés. Et inquiets. Mais heureux...

Le parlement Thurgovien a accepté une motion de l'UDC demandant la suppression de l'enseignement du français à l'école primaire. On pourrait rappeler au parlement thurgovien que s'il existe, c'est qu'il existe un canton de Thurgovie, et que s'il existe un canton de Thurgovie, c'est que Napoléon l'a voulu. En français, dans l'Acte de Médiation.

On sait enfin d'où nous vient Gominator : du paléolithique. Notez, on s'en doutait bien un peu, depuis le temps qu'il sévit, mais on en a enfin la confirmation incontestable : des scientifiques ont analysé l'ADN de 30 échantillons de poils supposés être ceux du yéti  (ou de ses variantes américaines, bigfoot et sasquatch, ou caucasienne, almasty), et sont arrivés à la conclusion qu'il existe bien dans l'Himalaya un étrange animal qui pourrait être une sorte d'ours préhistorique, mais que les créatures américaines ou caucasiennes ne relèvent que d'espèces connues. Deux échantillons de poils de yéti venant du Ladakh et du Bhoutan ont été identifiés comme correspondant à l'ADN d'une ourse polaire du pleistocène (période glaciaire du début du quaternaire, correspondant dans l'histoire humaine au paléolithique), qui aurait convolé avec un ours brun, il y a 150'000 ou 200'000 ans. Ce qui ne nous rajeunit pas. D'où sans doute le caractère assez archaïque du comportement de ses descendants. L'espèce ainsi créée aurait migré des régions polaires jusque dans l'Himalaya, à travers l'Asie. En abandonnant apparemment au passage quelques spécimens dans ce qui deviendra la région genevoise.  Quant aux 28 échantillons collectés en Russie, au Népal, à Sumatra et aux Etats-Unis, ils appartiennent à des espèces mieux connues d'animaux plus ou moins politiques: les poils d'almasty sont en fait des poils d'ours brun ou noir, de vache, de chevaux ou de raton laveur, ceux du yéti népalais sont des poils de chèvre capricorne, ceux de l'orang pendek de Sumatra sont des poils de tapir et ceux du bigfoot ou sasquatch nord-américain sont ceux d'un raton-laveur, d'un mouton, d'un cerf, d'un cheval, d'ours noirs, de chiens, loups ou coyotes, de vaches et d'un humain. Mais pas traces de dugongs. Et ça s'explique : le dugong ne fraie pas avec n'importe qui et ne laisse pas traîner ses poils n'importe où. D'ailleurs, il n'a pas de poils. Même pas dans la main. Vu qu'il n'en a pas non plus, de mains.

L'une des Geifereien les plus savoureuses de la décennie, l'affrontement entre les juges Stéphane Geiger (de droite) et Daniel Devaud (de gauche), va aboutir au Tribunal de police, le procureur général Jornot (qui promet d'assister au procès, pour son « importance symbolique ») ayant rendu son acte d'accusation contre Geiger, sur plainte de Devaud. Les réquisitions du parquet accusent Geiger de voie de fait, dommages à la propriété (contraventions punies d'une amende) et séquestration (passible de prison ferme ou de jours-amende). En deux épisodes distincts, le juge de droite avait d'abord balancé un seau d'eau sur son collègue de gauche, puis l'avait empêché de quitter son bureau en le faisant tomber à terre. Jornot ne retient pas comme chef d'accusation les injures proférées par Geiger à l'égard de Devaud, traité de « petit Beria ». Jornot y voit de l'humour. Il est intéressant, l'humour de Jornot, vu les méfaits de Beria. Si on on traite Jornot de « petit Himmler », il va aussi trouver ça drôle ?

A Genève, début juillet, une paroissienne folle d'amour (vache) pour son curé (qu'elle traitait cependant de « sale curé », «pédophile», « pourri » et «proxénète», ce qui fait quand même beaucoup pour un seul saint homme) s'est retrouvée en correctionnelle, après l'avoir harcelé pendant des mois, montrant son postérieur nu dans le parc de la paroisse, arrachant des fleurs pour les déposer aux pieds de la Sainte Vierge, chapardant des lumignons, pénétrant dans la cure malgré une interdiction de périmètre, volant le courrier du curé, le harcelant de courriels et de téléphones exigeant qu'il lui fasse un bébé (elle a déjà quatre enfants), malmenant l'assistante paroissiale... la totale, sauf le viol. Le curé a porté plainte, estimant que le précepte « aimez-vous les uns les autres » avait des limites et la paroissienne a finalement été condamnée à suivre une mesure thérapeutique, mais, contrairement à le demande du procureur, en milieu ouvert. Une paroisse ?

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