Brèves de comptoir


Selon les derniers résultats publiés par l'Office fédéral de la statistique, la pauvreté monétaire (soit un revenu inférieur à 2200 francs par mois pour une personne seule, 4050 francs pour un couple avec deux enfants) touchait 590'000 personnes en Suisse en 2012, soit 7,7 % de la population résidente permanente, dont 130'000 exerçaient une activité rémunérée, mais dont la rémunération était insuffisante à leur permettre de sortir de la pauvreté. Les personnes seules avec enfants, les personnes peu formées et les ménages sans activité rémunérée sont les catégories les plus touchées par la pauvreté. L'OFS indique que le taux de pauvreté a reculé de 1,6 points en cinq ans (2007-2012), ce qui n'empêche pas que le nombre de pauvres en Suisse est plus élevé que la population totale du canton de Genève. Et encore ce nombre est-il sous-estimé puisque dans la détermination des dépenses essentielles fixant le seuil de pauvreté, on ne tient pas compte des primes de l'assurance-maladie obligatoire, qui à elles seules hausseraient ce seuil d'au moins 25 %, et le nombre de personnes subsistant en dessous de plusieurs centaines de milliers de personnes. L'OFS croit pouvoir déduire de ses chiffres que « l'exercice d'une activité rémunérée constitue en soi une protection efficace contre la pauvreté », alors qu'au moins 130'000 personnes exerçant une activité rémunérée ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté. L'OFS affirme également que le taux de pauvreté a diminué  ern passant entre 2007 et 2012 de 9,3 % à 7,4 %), ce qui n'est pas franchement une performance, puisque dans le même temps la population de pauvres a, en  chiffres absolus, augmenté) . On notera d'ailleurs que dans le pays le plus riche du continent, qui compte plus de millionnaires que de bénéficiaires de l'aide sociale (330'000 contre 250'000),  le « taux de risque de pauvreté » se situe à peu près, avec 15,9 %, dans la moyenne européenne (16,9 %) et les nombres respectifs de riches et de pauvres progressent à peu près parallèlement.  On se retiendra donc de proclamer le bien-être helvétique généralisé, dans ce pays qui a refusé le salaire minimum...

Maudet est fâché : les écoutes téléphoniques coûtent cher à l'Etat, parce que l'Etat paie trop cher les opérateurs  : une écoute en direct coûte 2400 francs, dont 1300 payés à l'opérateur, un listing des appels et des messages sur six mois coûte 700 francs, dont 540 payés à l'opérateur. Bref, les opérateurs de téléphonie et d'internet reçoivent la plus grande partie de ce que l'Etat paie pour le fliquage des conversations et des échanges de messages. Et nous, les opérateurs on les paie deux fois : une fois par nos abonnements pour pouvoir téléphoner qu'on puisse nous téléphoner, et une deuxième fois par nos impôts pour être écoutés. La téléphonie, y'a pas à dire, c'est une affaire qui roule.

Fin mai, le Conseil communal de Coppet a validé une opération immobilière mettant une trentaine de logements à disposition de personnes âgées nécessiteuses. Nécessiteuses, mais indigènes : ces logements seront réservés à des Suisses-ses de souche (les naturalisé-e-s n'y auront pas droit). En échange, la commune recevra une parcelle pour une école et un droit de superficie pour un parking. Le prix de la xénophobie ordinaire ? des places pour les bagnoles. De souche, les bagnoles ? euh... non... là, les étrangères, on les soigne. Vu que des Suisses, de bagnoles, y'a pas. A part les plaques. Et même que des fois, les plaques suisses, elles sont posées sur des bagnoles étrangères conduites par des étrangers, si, si... Bon, ben on se dira que si Germaine de Staël revenait, vieille et fauchée, à Coppet, elle n'aurait pas droit à un appartement pour vieux fauchés... ça lui apprendra à être fille d'un Genevois et épouse d'un Russe.

La Confédération a calculé la nouvelle péréquation financière intercantonale pour 2015. Genève versera 256 millions dans le pot commun, Vaud 22,6 millions, et le Valais y puisera 46,3 millions et Neuchâtel 207,3 millions. ça fait quand même plaisir de contribuer aux ressources budgétaires des cantons moins friqués : on participe avec compassion au versement du salaire d'Oskar Freysinger et de la retraite d'Ivan Perrin... nos danseuses à nous, en somme...

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