Fonds de tiroir


La Suisse va accroître son aide aux victimes de la guerre « civile » en Syrie. C'est bien, parce que le pays siège des organisations onusiennes de défense des droits humains et des réfugiés ne voulait jusqu'alors accepter que 500 réfugié-e-s syriens sur les six millions de Syriens exilés. Sauf que ça pue quand même un peu l'hypocrisie quand cette annonce d'un soutien accru suit celle qu'une requérante d'asile syrienne enceinte de sept mois, refoulée de France vers l'Italie en passant par la Suisse, a perdu l'enfant qu'elle portait parce que les garde-frontières suisses l'ont laissée sans soins après l'avoir mise en cellule pendant quatre heures en ignorant ses douleurs et ses hémorragies, et en refusant d'appeler une ambulance. « Si elle avait reçu de l'aide en Suisse, ce malheur aurait pu être évité », a conclu un médecin italien qui l'a prise en charge après que les garde-frontières suisses aient remis le groupe de Syriens aux Italiens, à Domodossola. Ce cas n'est même pas le premier du genre. Bref, on ne se refait pas : on veut bien  distribuer un peu plus de sparadrap dans les camps de réfugiés quand ils sont lointains, mais accepter des réfugiés ici, et même ne pas les traiter comme du bétail (et les réfugiées enceintes comme « de simples marchandises que l'on renvoie », pour reprendre l'amer constat de l'Observatoire romand du droit d'asile)  alors qu'ils ne font que transiter par la Suisse, apparemment, ce serait passer les bornes qui bornent les bornés.

Dans la longue liste des connards obstinés, ceux-ci : la majorité des députés du parlement ougandais veut revoter une loi homophobe annulée par la Cous constitutionnelle. Cette loi s'ajoute à celle déjà en vigueur, qui punit les relations homosexuelles de la prison à vie. Désormais, la « promotion de l'homosexualité » deviendrait un crime et la dénonciation des homosexuels une obligation. « Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît », avait dialogué Audiard. ça ose tout, et quand ça marche pas, ça re-ose.

Petite polémique réjouissante entre le MCG et l'UDC, à propos de la «préférence cantonale à l'embauche»: l'Udéciste Eric Bertinat reproche au Emcégiste Daniel Sormanni de défendre une « préférence cantonale (...) qui permettrait à un travailleur étranger résidant à Genève d'être préféré à un travailleur suisse qui résiderait dans un autre canton ou même en France voisine ». Même en France, rendez-vous compte... Et « il y a là rupture du lien confédéral ». Pas moins. Et un ébrêchement de la «cohésion nationale». Rien que ça. Mais c'est qu'il finirait pas nous rendre le MCG sympathique, Bertinat... parce qu'enfin, pourquoi devrions nous, s'agissant d'embauche à Genève, forcément préférer celle de quelqu'un qui ne connaîtrait pas Genève, ni même le français, à celle de quelqu'un qui vit à Genève, la connaît et en parle la langue, sous le seul prétexte du passeport de l'un et de l'autre ?  Cela dit, la « préférence cantonale », ça reste bêtement étriqué, quand le canton de Genève abrite moins de la moitié de la population de la région (la « Grande Genève »), et qu'un Algérien du Perrier nous est bien plus proche qu'un Appenzellois des Rhodes intérieures...

On a reparlé début juillet, du fameux « divorce du siècle » entre l'oligarque russe Dmitri Rybolovev et son Elena d'épouse d'alors, divorce à quatre milliards de francs pour Madame, soit la moitié de la fortune estimée de Monsieur. En marge du divorce, les deux ex-tourtereaux de luxe se sont envoyés leurs avocats (l'ineffable Marc Bonnant pour elle...) pour tenter de se punir réciproquement de l'usage vaudevillesque qu'ils firent de détectives privés pour se fliquer l'un l'autre, jusqu'en Thaïlande, où un duo de pieds-nickelés genevois avait été expédié par Monsieur pour fliquer Madame, qui du coup porte plainte contre les pied-nickelés (défendus par l'ineffable -aussi- Charles Poncet...). Le match Poncet-Bonnant sur une trame à la Feydeau ne pas certainement pas faire date et les deux baveux ne vont certainement pas y gagner une gloire imputrescible, mais hein, dans un divorce à quatre milliards par tête de divorcé-e, on va pas cracher sur les à-côtés quand ils sont payés par les ex...

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