Brèves


Désormais aligné-couvert derrière les milieux immobiliers, le MCG a tiré le 19 septembre dernier le premier coup contre la loi sur les démolitions, transformations et rénovations de maison d'habitation (la fameuse LDTR), l'un des principaux instruments légaux de protection des locataires à Genève. Ce premier coup consiste en une simple modification de la loi, voté par toute la droite contre toute la gauche, afin de libéraliser l'affectation à l'habitation, mais sans contrôle des loyers (c'est tout l'intérêt de l'exercice)  de locaux commerciaux, administratifs, artisanaux ou industriels, en considérant, contre toute évidence, « qu'il n'y a pas de changement d'affectation au sens de la loi » en ce cas. En fait, il s'agit de permettre à des promoteurs et des propriétaires, comme le député MCG Zacharias,. auteur de la modification législative, de se débarrasser de locaux qu'ils n'arrivent pas à fourguer comme locaux commerciaux, artisanaux et industriels, mais qu'ils espèrent fourguer comme locaux d'habitation en profitant de la pénurie de logements dans la région genevoise (du moins côté suisse), et (on  insiste) sans contrôle des loyers, pour pouvoir les louer le plus cher possible. La prochaine étape prévue, c'est la location des caves comme logements, ou celle de la niche du chien ? Avant cela, un référendum sera lancé et le peuple se prononcera. Et on peut déjà sans risque de se tromper prédire que l'ersatz d'association de locataires créée par le MCG et les milieux immobiliers, et logée dans un immeuble appartenant au député MCG Zacharias, le même qui veut arrondir ses fins de mois et celles de ses copains promoteurs et propriétaires en louant des bureaux comme logements. Et loue déjà les siens pour loger des défenseurs bidons des locataires.

On a reçu la feuille de signatures du référendum lancé par le MCG contre la loi sur la police... Slogan massue (ou matraque)  : « Non à une loi servant à nommer les petits copains à des postes de direction surpayés »... convaincant, non ? Euh... comment elle s'appelait, déjà, la candidate MCG au Conseil d'Etat engagée pour porter la bonne parole du MCG, à un poste « surpayé » dépendant d'un Conseiller d'Etat MCG ?

Le Conseil d'Etat a fixé le nombre des membres des conseils municipaux des 45 communes genevoises, pour les élections municipales du printemps prochain, en se fondant sur l'état de la population le 30 juin dernier (le canton comptait alors 479'000 habitants, dont 196'000 en Ville de Genève). On élira donc en tout 924 conseillers municipaux, soit en gros un pour 500 habitants. Mais avec de grosses disproportion de représentativité selon les communes : Gy et Russin (491 habitants) éliront 9 conseillers municipaux, soit en gros un-e pour 50 habitants, alors que Vernier (34'973 habitants) en élira 37, soit en gros un pour 1000 habitants, et que Genève en élira 80, soit (toujours en gros) un pour 2500 habitants. Il est vrai que si on érigeait la moyenne cantonale d'un-e élu-e pour 500 habitants en règle impérative pour toutes les communes, avec leur unique conseiller-e municipal-e Gy et Russin souffriraient peut-être d'un déficit démocratique, pendant que la Ville devrait se farcir 400 conseiller-e-s municipaux-pales, alors que certains groupes ont déjà de la peine à en aligner cinq qui sachent à la fois lire, écrire, compter et parler... la représentativité, c'est un beau principe, mais faut pas abuser. Ou alors, on rétablit le Conseil général, on supprime le Conseil municipal et on réunit toute la population une fois par mois en assemblée populaire. Une manif de 100'000 personnes en Ville (on a pas convoqué les nourrissons, les grabataires, les clandestins et les oiseaux de passage), ça aurait de la gueule, non ?

L'avocat (et ancien conseiller national PLR) Charles Poncet s'est fendu dans « L'Hebdo » d'une « tribune libre » où il réclame le rétablissement de la peine de mort pour les djihadistes, en particulier les « Européens masqués », qui « tranchent le cou d'un être humain devant une caméra vidéo », et qui, selon lui, « méritent douze balles dans la peau » en guise de réponse à une « criminalité atroce, bestiale et exhibitionniste ». Rappelons au passage que Poncet, par ailleurs habitué (exhibitionniste) des media, est l'avocat d'un financier genevois qui a tenté de faire assassiner (bestialement) sa femme par un tueur à gage et qu'il fut naguère, contre la Suisse, l'avocat de Kadhafi (et de sa famille) dans l'affaire des otages suisses détenus par le régime (atroce) libyen. Nul ne saurait donc contester à Maître Ducon cohérence et compétence en matière d'exhibitionnisme, d'atrocités et de bestialité.

Depuis 2002, à Genève (comme dans huit autres cantons), le vote par correspondance est gratuit, se faisant dans une enveloppe pré-affranchie, ce qui coûte à peu près 500'000 francs par an. moins d'un dixième de pour mille (ou d'un centième de pourcent) du budget cantonal,  donc.  A la recherche permanente d'économies de bouts de chandelles (ne serait-ce que pour pouvoir rembourser la dette, ou en payer les intérêts, contractées pour financer l'investissement dans de nouvelles prisons à tire-larigot), le Conseil d'Etat propose, dans son projet de budget 2015, de revenir sur cette gratuité, pourtant consacrée par la constitution. Les votant-e-s par correspondance devraient donc payer leur timbre (ou aller porter leur enveloppe au service des votations et élections, ou se payer un pigeon voyageur pour le faire à leur place ?). La démocratie n'a pas de prix, dit-on ? A Genève, elle en aurait un : 85 centimes par votation ou élection.

Le MCG n'est pas content, la radio l'a qualifié de « parti antifrontalier». On n'a pas idée. On vous résume le contexte : Un cadre (chef d'équipe) vaudois des TPG s'est pris 13 ans de prison ferme (le procureur en demandait dis-sept) pour avoir assassiné son supérieur (français). Après avoir placardé des slogans antifrontaliers du MCG sur les murs, le frapadingue déprimé et obsédé par des fantasmes de complot avait d'abord vainement cherché sur un chantier deux collègues (un frontalier et un immigré) avec lesquels il était en conflit, ne les a pas trouvé (ce qui leur a sauvé la vie), puis s'est rendu dans le bureau de son chef (frontalier, justement), avec lequel il était aussi en conflit, et l'a buté de deux balles, avant de prendre la fuite pour l'Italie, de s'y faire arrêter, de s'en faire extrader et de se retrouver à Champ-Dollon, où d'anciens collègues lui écrivent pour le féliciter d'avoir « fait le ménage », « tué un parasite » et de s'être «débarrassé d'un frontalier mais il en reste encore beaucoup ». Dans un communiqué, le MCG s'offusque d'être mis en cause comme « parti antifrontalier » ayant contribué par ses incessantes campagnes frontaliérophobes à installer à Genève un climat assez pourri pour permettre à des abrutis de passer à l'acte et d'en être félicité par d'autres abrutis. C'est beau comme un communiqué de néo-nazis se plaignant d'être traités d'antisémites.

Fin septembre, un comité d'initiative de droite a déposé les signatures d'une initiative populaire fédérale demandant l'ancrage du secret bancaire (pour les résidents suisses) dans la Constitution fédérale. Il faudrait que quelqu'un se dévoue pour leur dire, aux initiants, dont le banquier privé et conseiller national UDC Thomas Matter (dolorosa) que le secret bancaire est déjà mort, et que le coup de grâce lui a été donné par les banques suisses elles-mêmes...

Commentaires

Articles les plus consultés