Brèves


Le dernier vendredi du mois, des grappes de cyclistes reprennent les rues de Genève aux voitures, en formant une « masse critique » (d'où le nom de la manif, la « critical mass ») forçant les bagoles à s'arrêter pour les laisser passer, ou rester occuper une rue ou une place. A s'arrêter, ou à foncer dans le tas. Ce qu'il y a dix jours a fait un automobiliste qui, ses hauts faits ayant été filmés, est tout marri de s'être retrouvé sur facebook et youtube d'abord, au commissariat ensuite. Et d'expliquer que s'il a foncé sur des cyclistes, en marche avant, en marche arrière, en marche avant à nouveau, c'est parce que de méchants cyclistes ont tapé sur sa bagnole qui a pour lui « une valeur affective », et que s'il ne s'est pas arrêté devant la « critical mass » et a essayé de forcer le passage, puis a pris la fuite, c'est parce qu'il a un problème avec le système de refroidissement de sa tire, que s'il s'arrête son moteur chauffe et qu'il a eu peur de péter un joint de culasse. Et sans doute aussi qu'il ne sait pas comment faire pour le couper, le moteur, quand il chauffe. « Je ne suis pas fier de ce que j'ai fait, mais je ne suis pas un fou du volant », sanglote le chauffeur-chauffard. Un fou du volant, sans doute pas,  mais un connard au volant, sûrement.

« Débat en ligne » dans la « Tribune de Genève » du 3 octobre, sur la « loi Zacharias » (du nom de son auteur, le député MCG et promoteur immobilier Ronald Zacharias) visant à faciliter la transformation de locaux commerciaux en logements sans contrôle des loyers, avec possibilité de virer les locataires de ces nouveaux logements une fois qu'on les aura retransformés en bureaux). La loi a pour fonction essentielle de permettre aux propriétaires de locaux commerciaux n'arrivant pas à les louer d'exploiter le manque de logements à Genève. Mais ces locaux commerciaux en suplus, y'en a combien, à Genève ? la verte libérale Sue Putallaz, que Zacharias a propulsé à la tête d'une pseudo association de défense des locataires répond : « près de 200'000 m2 de surface de bureaux vacants à Genève ». Et Zacharias, lui, répond « Près de 190'000 m2 de locaux d'activités vides ou vacants ». On fait dans les estimations à la très grosse louche chez les zachariens : non seulement on n'en est pas à un hectare près, mais on sait même pas si c'est un hectare de bureaux ou de « locaux d'activité », et s'ils sont vides ou vacants. Ce qu'on sait, en revanche, c'est que Zacharias a des « surfaces d'activité » qu'il n'arrive pas à louer (l'association bidon de locataires présidée par Putallaz, logée précisément dans un immeuble zacharien, ne peut quand même pas les occuper tous), et que quand on est député et qu'on a une majorité derrière soi, c'est finalement assez tentant de se faire voter une loi à son propre usage.

Grande interview de Sami dans GHI du 24 septembre : le reda'chef amorce par « Vous semblez à l'abri des critiques. Or qui n'a pas d'ennemi n'a pas de valeur ». ça a dû l'inquiéter, not'bon Maire, puisque trois colonnes plus loin il nous sort qu'« être maire reste la fonction la plus visible à Genève » et qu'« à l'étranger, elle résonne bien plus que celle de président du Conseil d'Etat ». Ben tu vois que c'est pas difficile de se faire des ennemis : en v'là déjà un...

Selon l'indice prospectif du marché de l'immobilier (Sresi) conçu par la société de conseils KPMG, la tendance du marché immobilier de placement dans les douze prochains mois devrait être la poursuite de la hausse des prix des immeubles résidentiels et la baisse de ceux des bureaux, des surfaces commerciales et des bâtiments industriels. Les immeubles résidentiels sont le seul segment du marché pour lequel les investisseurs et analystes ont des « attentes positive » (de leur point de vue, bien entendu), car « l'argent est disponible » pour acheter, mais « on ne trouve pas d'immeubles adéquats ». Bref, « l'investissement dans les bureaux est jugé trop risqué et celui dans le logement trop cher ». Mais le premier qui croit que c'est à cause de ça que des promoteurs ont obtenu à Genève une modification législative leur permettant de transformer en logements les bureaux dont ils ne savent pas quoi faire, est un mauvais esprit. Et cochon qui s'en dédit.

Dans la liste des zéconomies dressées par le Conseil d'Etat genevois pour équilibrer le budget cantonal, puisqu'il ne saurait être question de revenir sur les cadeaux fiscaux accordés depuis des années, il y a 9 millions d'économies sur le budget de 750 millions de l'Université. La coupe budgétaire proposée correspond, entre autres, à un transfert sur l'Université elle-même de la charge de l'entretien de ses bâtiments, et à la suppression d'une subvention de 3 millions. Comment compenser cette charge nouvelle et cette perte de ressource ? On voit venir grosse comme une maison une augmentation de 550 francs de la taxe universitaire annuelle payée par les presque 17'000 étudiants de l'Uni genevoise. Dont tous n'ont pas, il convient peut-être de le rappeler, des parents friqués. Mais bon, hein, si on doit se préoccuper du sort des étudiants pas riches, on s'en sort plus. Et y'a pas de raison qu'on tape pas sur les étudiants, alors qu'on s'apprête à taper sur les vieux, les handicapés et les pauvres. Faut être un peu égalitaires, quand même. Vers le bas, d'accord, mais égalitaires.

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