Brèves


Des banques privées genevoises sont « terrorisées » par les djihadistes, nous apprenait «Le Matin Dimanche ». Même qu'à côté de la vie des gestionnaires genevois de fortunes djihadistes, la vie des Kurdes, des Yazidis et des chrétiens d'Irak et de Syrie, c'est de la gnognotte, de la bluette pour préados amoureuses. Explication de la terreur de nos banquiers : le Conseil fédéral a interdit l'organisation djihadiste Daech (l'«Etat Islamique »), et, sous peine d'amende ou de prison jusqu'à trois ans, avec poursuite d'office par le Ministère public fédéral, toute transaction financière susceptible de la soutenir. Du coup, des banques étrangères établies à Genève (comme BNP Paribas, le Crédit Agricole ou le Société Générale) ou des banques du cru (comme la Banque Cantonale ou Crédit Suisse), actives dans le financement du négoce de matières premières et la gestion de fortune, et des sociétés de négoce domiciliées en Suisse (comme Trasfigura ou Gunvor) ont mis leurs « desks » turcs et moyen-orientaux en sommeil profond et leurs gestionnaires de fortune et traders spécialisés dans ce négoce ou les ressortissants et entreprises de ces régions en quasi chômage technique. Or y'a quand même un gros tas de pognon à la clef : rien que la fortune de Daech se monterait à l'équivalent de deux milliards de francs. Et on voudrait en priver la place financière genevoise ? Vous croyez qu'ils ont de ces scrupules, les Russes ou les Chinois ?  Salauds de djihadistes : que vous vous en preniez aux femmes, aux Kurdes, aux infidèles, aux chiites, passe encore, on s'y est habitués. Mais que vous poussiez nos autorités, pourtant généralement assez peu regardantes sur l'origine des fonds qui nous abreuvent,  à affamer nos banquiers, alors là, non, trop c'est trop, y'a des bornes à ne pas franchir.

«Purgée de ses nombreuses erreurs» (c'est la « Tribune de Genève » qui cause), l'initiative de l'AVIVO sur les tarifs TPG, deux fois acceptée par le peuple a été traduite par le Grand Conseil en un texte applicable, les nouveaux tarifs, à la baisse, pourront entrer en vigueur à la mi-décembre et le parlement (voire, in fine, le peuple) sera maître des tarifs des transports publics genevois, sans que la « communauté tarifaire » Unireso (qui réunit les TPG, les CFF, les Mouettes, la SNCF, les transports publics de la France voisine et de la région de Nyon soit menacée. En revanche, une majorité (de droite, du PDC au MCG)  du parlement refuse de donner des moyens supplémentaires aux TPG, pour compenser la baisse des rentrées provoquée par la baisse des tarifs. Y'en a décidément qui ont du mal à avaler leur double défaite dans les urnes, et qui tiennent à la faire payer par les TPG,  ce que les citoyennes et yens n'ont jamais ratifié. De grands démocrates, on vous dit, nos parlementaires de droite...

UPC Cablecom, ça vous dit quelque chose ? Meuh voui, vous savez bien, la succursale suisse d'une multinationale américaine à qui la Ville de Genève voulait vendre son paquet (majoritaire) d'actions dans le téléréseau local Naxoo, ce qu'un vote populaire a rendu impossible... Eh bien, UPC Cablecom vient de se voir écartée de la mise au concours d'un gros mandat (230 millions) de la Confédération pour des transferts de données, parce qu'à la suite des révélations sur les pratiques d'espionnage de l'Agence nationale américaine de sécurité (NSA), la Confédération a décidé, au nom de la « sécurité de l'Etat », de ne plus confier de mandats « sensibles » à des sociétés étrangères, et de privilégier l'intérêt public aux intérêts privés des entreprises commerciales lorsqu'il s'agit de communication avec des infrastructures d'« importance vitale». Et donc, UPC Cablecom a été écartée de ce marché (elle a cependant fait recours contre cette décision). Mais c'est pas grave : en tant qu'actionnaire minoritaire de Naxoo et que gestionnaire de téléréseaux locaux à Genève, elle pourra toujours transmettre à la NSA les archives vidéos des séances des conseils municipaux genevois... comment ça, elle s'en fout, la NSA, des conseils municipaux genevois ?

Le PLR s'est payé ces jours une campagne de pub pleine page, pour le lancement de sa campagne électorales des Fédérales de l'année prochaine. Draguant ouvertement l'électorat de l'UDC, le parti proclame fièrement que « dans le domaine de l'asile, il faut appliquer la loi », même que cette loi, c'est quasiment lui qui l'a faite... mais qu'elle n'est pas appliquée. Faire campagne électorale en proclamant qu'on ne sert à rien, il fallait y penbser. Le PLR y a pensé. En proclamant sa propre inefficacité.


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